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Baldinger, Kurt; Möhren, Frankwalt [Hrsg.]; Städtler, Thomas [Hrsg.]; Baldinger, Kurt [Bearb.]; Heidelberger Akademie der Wissenschaften / Kommission für das Altfranzösische Etymologische Wörterbuch [Mitarb.]
Dictionnaire étymologique de l'ancien français: [DEAF] (G): G — Tübingen: Max Niemeyer Verlag, 1995

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https://doi.org/10.11588/diglit.61390#0088
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GAILLART

DoonRoche 963;1004; Saisnl 51;I 96;II 138;
etc., TL 4,40; Gdf 4,203c [mfr. gaignart Coquil-
lartH II 219 (l’éd. définit “vilain, manant, ma-
nouvrier”); var. éd.Trepperel: gaynard]-, + “id.
(en parlant de choses)” (1211 - ca.1225, Best-
Guill 4064; BalJosCamA 13337, TL 4,40; Gdf
4,203c). - Boisvert.
GAILLART adj. [Prob. d’une racine celt.
*GAL “force” + -IA (d’origine gauloise ou
ajouté en galloroman: *galia) 4- -ART, -ARD
(suif, d’origine germ.), cp. irl. gai “bravoure”,
cymr. corn, mbret.gallat “je peux”. On explique
le maintien de g- par suppression dissimilatrice
à l’étape *gyalya-, une influence supplémentaire
de gai (Gam2) est possible sur le plan sémanti-
que (v. ci-dessous 3°; cp. gai). Corom préfère
partir de *GALLEUS FEW 4,35b, un dér. du
1t. GALLA “galle”; le fr. l’aurait peut-être
emprunté à l’aocc., ce qui expliquerait le main-
tien du g-. Cette explication me paraît moins
vraisemblable pour des raisons chronologiques,
géographiques et sémantiques. Gaillart est un
mot de caractère pop., attesté dans les chansons
de geste dep. Roi (mais il manque chez Chres-
tien). On s’en sert souvent comme épithète de
nom (v. Miles le gaillart dans Gorm, TL). Par
l’influence de la littérature fr. et aocc. (galhart
“vigoureux, sain; vif, plein d’entrain”) il a été
largement diffusé: it. gagliardo “forte, robusto,
valoroso” (dep. le 14es.; des dér. dep. le 13es.,
BattAl), aheng. gailgart ZrP 9,357 (d’où heng.
giagliard avec assimilation), cat. gallart,gallard
“ben plantât, d’aspecte sa i rigoros” (dep. 14es.,
AlcM), esp. gallardo “desembarazado, airoso y
galân” (emprunté du fr. ou de l’aocc. depuis la
fin du 15es.; Nebrija: « loçano, gallardo: lasci-
vus, elegans », Corom), port, galhardo “donai-
roso, elegante” (dep. 1275, Mach2). FEW 4,31;
Corom 2,639; Gam2.] (gaillart dep. Roi,gaillard
Roi, gallart AnsCart, gailart GormS 557, agn.
guaillart Prot, francoit. gaiard Entrée, \orr.gail-
lairt RomPast II 39,24) 1° “vigoureux, sain”
(dep. Roi, GdfC 9,679b; TL 4,44; FEW 4,30a).
2° “courageux, vaillant” (Gorm - D’Aubigné,
Prot; Gaydon; JeuxPart; Entrée, GdfC 9,679c;
TL 4,45; FEW 4,30a). 3° “vif, réjoui, plein
d’entrain, exubérant” (ca.1280 VMortAnW;
ca.1307 GGuiB, TL 4,45 [qui rattache les ex. de
Gdf aux sens 1° et 2°]; FEW 4,30a [dep. 13es.])
0 gaillart m. [Il s’agit prob. d’un emploi méta-
phorique, syn. de baucen-, cp. mfr. gaillarde
“sorte d’arme” Molinet, gaillardine “id.”
(15es.; Molinet, FEW 4,30b] “bannière, fa-
nion (qu’on attache à une lance)” (?) (norm.
1338; 1339, DelisleCpt 199 [une banière de ca-
melot des armes de France, et une lanche pour

métré un gaillart-, cp. une lance pour métré le dit
baucen ib. 198; un bouchent et deux banièrez
neufs de camelot dez armes de Franche, et une
lance pour mètre le dit bauchent ib. 196]; 236
[un gaillart et une banère des armes de France]).
gaillardement adv. “avec zèle, de belle ma-
nière” (Roi 2959, GdfC 9,679b; TL 4,45; FEW
4,30b; Roi gloss. Foulet; RolMoign; puis, avec
des sens variés, dep. J.Marot, Gdf; Li).
gaillardie f. “beauté corporelle” (fin 12es.,
PriseOrABR1 281, TL [à ajouter au FEW 4,30b,
où on ne cite que l’aocc. galhardia “courage;
force; haut fait; gaieté; pétulance; insolence”;
dér. très vivant, en aocc., d’où esp. cat. gallar-
dia, port, galhardia (it. gagliardia est dérivé de
l’it. gagliardo, d’après Battaglia)]).
£ agaillardi p.p., adj. “devenu courageux”
(ca.1307, GGuiB, GdfC 8,44c; TL 1,204; FEW
4,30b). - Baldinger.
GAILLER v.n. [Ce terme, qui n’est employé
que par Gautier de Bibbesworth, sert à désigner
le cri de certains animaux. Voici, accompagnés
de leurs gloses anglaises, les passages où on le
relève (d’après l’édition Owen): 1° Crapaut
coaule, reyne gaille Collure proprement regail-
le-, ms.G (base), BibbO 271; var. ms. Femina
(Trinity College B. 14.39) 8,5: gayle-, 8,8: regay-
le-, Gloses anglaises: v.271 ms.G: tode croceth
frogge-, ms.O: tadde crouketh frogge pypyth-,
ms.C: crouketh frogge pypyth-, ms.4: crouketh
froggepypyth-, ms.B: crekethpypyth-, v.272 ms.O:
hysseth-, ms.4: hysseth-, ms.C: snake snyeth-, ms.B:
snake hysseth (repris dans Nominales 759;760).
2° Mais pur rhercez ma matier La diversité fait a
dire qu'il ad gelyn grael Vache ou veel l'oreille
Chival veron al front paille Tup et chevereux
gaille... ms.4, après v.284 (numérotation de G);
ms.B, après 284: Mes pur arrendre plus avant I
i a geline garelee. Vache ou veel l'oreille cheval
veiroun al front paille Toup [glose: ram] a chatriz
[glose: wi-ther] gaille [glose: blekede]... . Owen
définit gailler-. “crier”, sauf pour le passage 2°,
ms.B où elle définit la glose blekede-. “noir?”,
sans doute d’après l’adjectif black-, mais on pour-
rait aussi rapprocher cette glose de l’ail.
blbken, bail, blbken, bleken “bêler”; ce passage
reste cependant très obscur, et il se peut bien que
gaille BibbO après 284 désigne tout autre chose
que gaille BibbO 271. Vising StN 15,203 y voit
une onomatopée pour désigner un cri de bête
quelconque (notons cependant que gayle n’est
pas un substantif, comme Vising semble vouloir
le suggérer, mais un verbe). Owen suggère de
rapprocher gailler de grailler, de la famille du
1t. GRACULA. Le FEW 4,204a enregistre aliég.
grailler “émettre un cri rauque (de la poule)”

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