GARDER
gardecors
1272; 1312, regardors doc. 1300) 1° “celui
qui regarde, spectateur” (RoseMLangl 18196
[RoseMLec 18166], TL 8,595; Gdf 6,734a; FEW
17,512a [mfr. frm. regardeur “celui qui regarde,
qui examine” Bersuire - Lar 1949]). 2° clers 05
regardierres “clerc qui s’intéresse à l’optique”
(RoseMLangl 18040 (= RoseMLec 18010)
[clers natureus e regardierres “clerc qui s’inté-
resse aux sciences de la nature et à l’optique”
gloss.], TL 8,596). ♦ 3° “celui qui contrôle” 10
(HornP 4050 [Or sui ça revenuz, si'n ierc regar-
dëor; Si el(e) (= rets, filet) peissuns ad pris, ja
mais n 'avra m ’amur], TL 8,596), ♦ “contrôleur
(de la qualité du pain)” (doc. Poitiers 1308,
FEW 17,512a), ♦ “inspecteur, contrôleur 15
(des métiers)” (doc. Paris 1350 [En tous les mes-
tiers et toutes les marchandises qui sont et se
vendent a Paris, aura visiteurs, regardeurs et
maistres, qui regarderont par lesdits mestiers et
marchandises, et les visiteront}, Gdf 6,734c; 20
[cp. aocc. regardador “inspecteur” etc. FEW
17,512a; cp. regart 7°]); ♦ “surveillant, inspec-
teur (d’une forêt)” (agn. doc. 1272; 1300; 1312;
Gdf 6,734c; LettrTanq; FEW 17,512a; [cp. re-
gart 6°; dès 1217 reguardor “an officer charged 25
with the supervision of a forest” dans un texte
mit. en Angleterre; regardator en 1215 (DC
7,90a) et 1278; de l’agn. le mot a passé en angl.:
regarder dep. 1502, OED]).
• regardable adj. [v. encore ragardable ci-des- 30
sus] ♦ 1° “qui peut regarder” (ca. 1298, JMeun-
Con [Yeux avoit ardans et regardables oultre la
commune puissance des hommes Gdf], Gdf
6,734b; StyfF 41; FEW 17,512a [pour -able avec
un sens actif v. Nyrop 3 § 142-143; E.Th.Ham- 35
mar, Le développement de sens du suffixe latin
-bilis en français, 1942, 124; 137; 187]). ♦ 2° “qui
peut être regardé, qui peut être aperçu, qui peut
être compris” (Secr.d’Arist. [Del sen des oilz sunt
cestes (choses) dis espieces regardables, lumière e 40
obscurté, colur et cors ... Gdf]; 2em.l4es.
AalmaR 11626 [spectabilis : regardables}, Gdf
6,734a; FEW 17,512a). 3° “qui vaut la peine
d’être regardé, beau” (2em.l4es., AalmaR
11625 [speciosus, sa, sum : regardables, biaux}, 45
FEW 17,512a [donne seulement québ. “remar-
quable” (s’emploie uniquement avec la négation:
pas regardable “laid”)]).
£ [mauregart: seulement comme nom de lieu
(Mauregard, SeineM.), servant à caractériser un 50
nom de personne (Taillel297M 68 [Adam de
mau-regart};89[Tierri de mauregart};285[Guil-
laume de mau-regart\,?>5Q\y<i.}-,'i15[Edeline de
mauregart}}.}
£ *gardecoste f. [cp. garder 13°] (agn. guarde- 55
caste} “flanc-garde” (agn. ca. 1195, Ambroi-
seP 6193 [Icel jor fist la guardecoste, E tozjorz
chevalchoit encoste}, TL 4,133).
W gardebien m. “obligation d’un vassal de gar-
der le château du seigneur pendant une période
de l’année” (poit. 1270 [sans contexte; le cartu-
laire de St-Michel-en-l’Herm, cant. de Luçon,
arr. de Fontenay-le-Comte (Vendée) est perdu;
informations de J. Monfrin et J. Perot, archi-
viste], Gdf 4,223a; DC 4,30a; StyfF 85; FEW
17,519b; [même sens que mit. garda DC 4,30a,
afr. garde 1261 (— garde 1°; garder 13°) DC
ib. et mit. stagium DC 7,573b]).
# warde d’orphenes m. (Lille wardes des orphe-
nes pl. doc. ca.1350, wardes d'orphenes pl. Roi-
sinB, gardes orphenes sg. 1423, gardes d'orphenes
sg. 1423, garde d'orphène 1443) “tuteur
d’orphelins” [les cinq gardes des orphènes de
Lille faisaient partie du corps du magistrat, v.
RoisinB 459] [cp. garde 14° et 16° et garder
16°] (flandr. ca.1350 - 1443, doc. ca.1350
[en le warde et gouvrenanche des wardes des
orphenes... les dites wardes d'orphenes... les dites
wardes RoisinB 167]; doc. 1423 [affin que esche-
vin les vaulsissent recevoir à serment de gardes
orphènes... J. Vrete nepovoit estre gardes d'orphe-
nes RoisinB 194]; doc. 1443 [remist en la main
d'eschevins de Lille ledit office de garde
d'orphène RoisinB 198]; doc. dans Roisin ms.
Lille 266 (d’après Gdf) [Vous promettez d'estre
gardorphenes droiturier et loyal}, Gdf 4,224b;
FEW 17,519b [où la déf. “tuteur” est trop géné-
rale]).
£ gardecors m. [Ce vêtement paraît avoir été
d’abord en agn. une partie de l’armure (1°; v.
aussi Schultz II 49); c’était ensuite, en France,
un vêtement de dessus (mais porté, d’après un
témoignage du 13es., sous la chape), que met-
taient surtout les hommes, mais aussi les femmes
(2°). Un garde-corps pour homme se taillait dans
quatre aunes de drap tandis que la moitié de la
même étoffe pouvait, en certains cas, suffire à un
garde-corps de femme (Gay 1,764). Des formes
latinisées se trouvent en mit. dep. le 13es.: garde-
corsium [de femme] (doc. 1244; doc. Paris 1318,
DC 4,30b), wardecocium (doc. 1310 [Item
prædictis personis ( = clericis) wardecocia seu tu-
nicas superiores, nimis brèves aut strictas penitus
interdicimus}, DC 8,407a), warkotium et warho-
tium chez Antonius Matthaeus (DC ib.). Dès le
13es. le mot est répandu dans toute la Galloro-
mania (adauph. gardacors, aocc. id. 13e-15es.,
gardicor “corsage de femme” Albi prob. avant
1245, ms. Iem.l4es. [RLR 44,484 et 499; le
FEW date 1200, ce qui est très osé, FEW
2,1213a et 17,521b]), d’où il a passé en Italie: ait.
guardacàre, guardacuàre dep. le 14es. par adap-
tation à cuore “coeur” (cp. it. giustacore, giusta-
cuore < fr. justaucorps-, BattAl; Battaglia).
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gardecors
1272; 1312, regardors doc. 1300) 1° “celui
qui regarde, spectateur” (RoseMLangl 18196
[RoseMLec 18166], TL 8,595; Gdf 6,734a; FEW
17,512a [mfr. frm. regardeur “celui qui regarde,
qui examine” Bersuire - Lar 1949]). 2° clers 05
regardierres “clerc qui s’intéresse à l’optique”
(RoseMLangl 18040 (= RoseMLec 18010)
[clers natureus e regardierres “clerc qui s’inté-
resse aux sciences de la nature et à l’optique”
gloss.], TL 8,596). ♦ 3° “celui qui contrôle” 10
(HornP 4050 [Or sui ça revenuz, si'n ierc regar-
dëor; Si el(e) (= rets, filet) peissuns ad pris, ja
mais n 'avra m ’amur], TL 8,596), ♦ “contrôleur
(de la qualité du pain)” (doc. Poitiers 1308,
FEW 17,512a), ♦ “inspecteur, contrôleur 15
(des métiers)” (doc. Paris 1350 [En tous les mes-
tiers et toutes les marchandises qui sont et se
vendent a Paris, aura visiteurs, regardeurs et
maistres, qui regarderont par lesdits mestiers et
marchandises, et les visiteront}, Gdf 6,734c; 20
[cp. aocc. regardador “inspecteur” etc. FEW
17,512a; cp. regart 7°]); ♦ “surveillant, inspec-
teur (d’une forêt)” (agn. doc. 1272; 1300; 1312;
Gdf 6,734c; LettrTanq; FEW 17,512a; [cp. re-
gart 6°; dès 1217 reguardor “an officer charged 25
with the supervision of a forest” dans un texte
mit. en Angleterre; regardator en 1215 (DC
7,90a) et 1278; de l’agn. le mot a passé en angl.:
regarder dep. 1502, OED]).
• regardable adj. [v. encore ragardable ci-des- 30
sus] ♦ 1° “qui peut regarder” (ca. 1298, JMeun-
Con [Yeux avoit ardans et regardables oultre la
commune puissance des hommes Gdf], Gdf
6,734b; StyfF 41; FEW 17,512a [pour -able avec
un sens actif v. Nyrop 3 § 142-143; E.Th.Ham- 35
mar, Le développement de sens du suffixe latin
-bilis en français, 1942, 124; 137; 187]). ♦ 2° “qui
peut être regardé, qui peut être aperçu, qui peut
être compris” (Secr.d’Arist. [Del sen des oilz sunt
cestes (choses) dis espieces regardables, lumière e 40
obscurté, colur et cors ... Gdf]; 2em.l4es.
AalmaR 11626 [spectabilis : regardables}, Gdf
6,734a; FEW 17,512a). 3° “qui vaut la peine
d’être regardé, beau” (2em.l4es., AalmaR
11625 [speciosus, sa, sum : regardables, biaux}, 45
FEW 17,512a [donne seulement québ. “remar-
quable” (s’emploie uniquement avec la négation:
pas regardable “laid”)]).
£ [mauregart: seulement comme nom de lieu
(Mauregard, SeineM.), servant à caractériser un 50
nom de personne (Taillel297M 68 [Adam de
mau-regart};89[Tierri de mauregart};285[Guil-
laume de mau-regart\,?>5Q\y<i.}-,'i15[Edeline de
mauregart}}.}
£ *gardecoste f. [cp. garder 13°] (agn. guarde- 55
caste} “flanc-garde” (agn. ca. 1195, Ambroi-
seP 6193 [Icel jor fist la guardecoste, E tozjorz
chevalchoit encoste}, TL 4,133).
W gardebien m. “obligation d’un vassal de gar-
der le château du seigneur pendant une période
de l’année” (poit. 1270 [sans contexte; le cartu-
laire de St-Michel-en-l’Herm, cant. de Luçon,
arr. de Fontenay-le-Comte (Vendée) est perdu;
informations de J. Monfrin et J. Perot, archi-
viste], Gdf 4,223a; DC 4,30a; StyfF 85; FEW
17,519b; [même sens que mit. garda DC 4,30a,
afr. garde 1261 (— garde 1°; garder 13°) DC
ib. et mit. stagium DC 7,573b]).
# warde d’orphenes m. (Lille wardes des orphe-
nes pl. doc. ca.1350, wardes d'orphenes pl. Roi-
sinB, gardes orphenes sg. 1423, gardes d'orphenes
sg. 1423, garde d'orphène 1443) “tuteur
d’orphelins” [les cinq gardes des orphènes de
Lille faisaient partie du corps du magistrat, v.
RoisinB 459] [cp. garde 14° et 16° et garder
16°] (flandr. ca.1350 - 1443, doc. ca.1350
[en le warde et gouvrenanche des wardes des
orphenes... les dites wardes d'orphenes... les dites
wardes RoisinB 167]; doc. 1423 [affin que esche-
vin les vaulsissent recevoir à serment de gardes
orphènes... J. Vrete nepovoit estre gardes d'orphe-
nes RoisinB 194]; doc. 1443 [remist en la main
d'eschevins de Lille ledit office de garde
d'orphène RoisinB 198]; doc. dans Roisin ms.
Lille 266 (d’après Gdf) [Vous promettez d'estre
gardorphenes droiturier et loyal}, Gdf 4,224b;
FEW 17,519b [où la déf. “tuteur” est trop géné-
rale]).
£ gardecors m. [Ce vêtement paraît avoir été
d’abord en agn. une partie de l’armure (1°; v.
aussi Schultz II 49); c’était ensuite, en France,
un vêtement de dessus (mais porté, d’après un
témoignage du 13es., sous la chape), que met-
taient surtout les hommes, mais aussi les femmes
(2°). Un garde-corps pour homme se taillait dans
quatre aunes de drap tandis que la moitié de la
même étoffe pouvait, en certains cas, suffire à un
garde-corps de femme (Gay 1,764). Des formes
latinisées se trouvent en mit. dep. le 13es.: garde-
corsium [de femme] (doc. 1244; doc. Paris 1318,
DC 4,30b), wardecocium (doc. 1310 [Item
prædictis personis ( = clericis) wardecocia seu tu-
nicas superiores, nimis brèves aut strictas penitus
interdicimus}, DC 8,407a), warkotium et warho-
tium chez Antonius Matthaeus (DC ib.). Dès le
13es. le mot est répandu dans toute la Galloro-
mania (adauph. gardacors, aocc. id. 13e-15es.,
gardicor “corsage de femme” Albi prob. avant
1245, ms. Iem.l4es. [RLR 44,484 et 499; le
FEW date 1200, ce qui est très osé, FEW
2,1213a et 17,521b]), d’où il a passé en Italie: ait.
guardacàre, guardacuàre dep. le 14es. par adap-
tation à cuore “coeur” (cp. it. giustacore, giusta-
cuore < fr. justaucorps-, BattAl; Battaglia).
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