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Baldinger, Kurt; Möhren, Frankwalt [Hrsg.]; Städtler, Thomas [Hrsg.]; Baldinger, Kurt [Bearb.]; Heidelberger Akademie der Wissenschaften / Kommission für das Altfranzösische Etymologische Wörterbuch [Mitarb.]
Dictionnaire étymologique de l'ancien français: [DEAF] (G): G — Tübingen: Max Niemeyer Verlag, 1995

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https://doi.org/10.11588/diglit.61390#0287
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GAUT

JCondS 181 lit faussetez (copié sur B, f°96 v°,
collationné sur A, f°168 v°), lecture beaucoup
plus satisfaisante dans l’ensemble du contexte.
Le FEW 4,82b (et encore dans les épreuves du
vol.22) refuse, à cause de l’existence de gaussetei
f. à cette époque, l’étymologie se gausser < esp.
gozarse, proposée par Diez et Brüch ZrP 51,683
(d’où encore dans le BW5 l’indication “étymolo-
gie inconnue” pour se gausser). Mais puisque le
mot *gausseté / *gaussetei f. est inexistant, l’éty-
mologie de se gausser < esp. gozarse paraît assu-
rée.] ] - Friebel; Baldinger.
GAUT m. [Abfrq. *WALD “forêt”. Le mot a
été introduit en it., rhétorom., gallorom.; selon
le FEW, il a passé en Italie, où il est très répandu
au moyen âge, par l’intermédiaire du Igb.; selon
BattAl., il est plus probable qu’il y ait été intro-
duit par la civilisation carolingienne; il y survit
dans des noms de lieux ainsi que dans le piém.
vauda “brughiera, regione incolta” (cp. wald
“terre inculte, sauvage” à côté de “forêt” en
asax., aha., mha., KlugeM20). *WALD a été
introduit en rhétorom. probablement par l’inter-
médiaire de l’alémanique: heng. g ô t, sursilv.
w a w l (FEW), vault (Kaufmann 75). Dans le
Midi de la France, il remonterait à la civilisation
mérovingienne, mais en frpr. il serait emprunté
au burgonde: Pagus valdensis est attesté dès 516.
Dans la Loi Salique, waldus a une signification
juridique précise: “forêt où tous les hommes li-
bres ont le droit de ramasser du bois et de chas-
ser”. [StefSyn 33 déduit de l’absence de gaut
chez Gaimar et Wace que ce mot était, comme
selve, en régression avant de connaître pour sa
part un certain regain de vitalité de la 2em. du
12es. à la fin du 13e siècle. L’adjonction d’une
épithète (failli, ramé, etc.), fréquente à partir de
la fin du 12es., et de règle par ex. dans Huon et
Auc, serait la marque d’un affaiblissement de
sens: v. Kaufmann 76, StefSyn 33n7; gaut peut
aussi être mis en cheville en fin de vers, ex.
(v. 2°) VengRag; Meraugis; Maugis.] Le mot vit
encore en norm. et en bmanc. [Pour ses manifes-
tations dans les secteurs anthroponymique
(à considérer avec beaucoup de prudence) et to-
ponymique, v. Kaufmann 77; Flutre 87a et 244b;
Langlois 262ss.; DauzatNoms 282s.; Gdf 4,247c
(exclure Joux, cf. Kaufmann 20).] - FEW
17,486a] (gaut f. SSagOctK 1921; m. SSagOctM
1925; CharroiP 15; Chrestien; MonGuill’C 438;
TristBérM4 1751; VengAlE 979; RCambrM
7492; RenR 9944; SJeanBoucheW 332; AucR2
17,7; etc., gauz SEust7O 1121 (corr. en gaut par
l’éd.), gaust FlorOctOctV 397, gaus c.s. sg.
ContPercTR 2828; MousketR 6935; GaleranF
472 [c.r. pl.], c.r. sg. gau GarLorr, gai OgDanE

5147 [ = OgDanB 5173]; JerusH 1747; RomPast
I 45,7;II 15,48, gaul ParDuchG 1534, gaulx pl.
RenContrR 6296, galt ThomKent; agn. guald
PhThBestWr 1127 [une seule attestation,
p.-ê. fautive; PhThBestWa 2298 donne gualt
(<: sait >)], gualt ca. 1080 RolB 2549;
PhThBestWa 2298; CourLouisL2 2086; Thom-
Kent; SGillesP 1605; lorr. waut JoinvLettrel266
ms.HMarne Gdf) 0 1° “bois, forêt” (Roi -
ca.1330, RolM 2549; PhThBestWr 1127; Char-
roiP 15 [Ce fu en mai, el novel tens d’esté: Fueil-
lissent gaut, reverdissent li pré]-, MonGuill’C;
TristBérM4 1751 [La ou il erent en cel gaut,
Trova Tristan l’arc Qui ne faut]-, GuillAnglF1
2677; etc., FEW 17,486a; TL 4,221-222; Gdf
4,247bc [d’après StefSyn 33 (cf. ZrP 81,271)
équivalent neutre puis surtout lyrique (à partir
de Charroi) de bois et farest. Le sens 1° est parti-
culièrement net dans les exemples ovxgaut a pour
épithète parfont-, MonGuill2C 947; VengAlE
1570 (1089, var. de vais-, cp. Merlin, Flutre 244b
Gaut Parfont (le), var. de Val Parfont)-, AucR2
27,3]). 2° “partie de forêt (ou terre en marge
de la forêt) où les arbres sont plus espacés”
(ca. 1205 - déb. 14es., GuillPalM 3149 [repris par
vergier, 3158]; ContPercB 631 [Dalez la farest fu
li gaus, Ou il ot une bele lande R 35,510]; Veng-
RagF 1334; 1369 [Un tournoi peut y être organi-
sé; Friedwagner, gloss, de VengRagF, donne à
côté du sens 1° (2664;6013) la définition - accep-
tée par le FEW et par SôllWald 171 - “(figürl.)
der mit grünen Zweigen geschmückte Turnier-
platz” pour les v. 1334 et 1369 (il omet 1359,
interprété abusivement par SôllWald 172 de la
même façon, cf. ci-dessous 3°). Or, outre que la
partie de la définition “ornée de branches vertes”
prête à confusion - il ne s’agit pas de branches
coupées (de tels préparatifs ne sont indiqués
nulle part dans le contexte)-, la précision “lice
du tournoi” n’est pas justifiée par le contexte, qui
situe le tournoi dans un cadre naturel, le seul
point fixe étant l’estrade qui sert de point
d’observation pour les dames. Le fait que gaut
indique le cadre de la joute ne permet nullement
de l’identifier comme un champ clos (cf. Merau-
gisF 298 que SôllWald 172 interprète de la
même manière). On notera les rimes gaut < :
eschafaut >, <: escafaut >, VengRagF 1334;
1369; MeraugisF 298. Ce sont avant tout les
besoins de la rime qui semblent motiver dans ces
contextes l’emploi de gaut (qui joue également,
avec ses déterminants, le rôle de cheville rythmi-
que)]; MeraugisF; RomPast II 12,48 [Bien muet
de son ostal Ki de bois vient en gai Et d’a piet a
cheval. Cp. StefSyn 34, selon qui, à bois “finste-
rer Wald” (“forêt profonde”) s’opposerait ici gai
“gepflegter Park” (“parc entretenu”); cette dis-

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