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Baldinger, Kurt; Möhren, Frankwalt [Hrsg.]; Städtler, Thomas [Hrsg.]; Baldinger, Kurt [Bearb.]; Heidelberger Akademie der Wissenschaften / Kommission für das Altfranzösische Etymologische Wörterbuch [Mitarb.]
Dictionnaire étymologique de l'ancien français: [DEAF] (G): G — Tübingen: Max Niemeyer Verlag, 1995

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https://doi.org/10.11588/diglit.61390#0299
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GELER

gelée et 632 il gèle) fait voir une grande aire avec
a comprenant toute l’Occitanie - à l’exception
de la Gascogne et des régions limitrophes - et
une bande le long de la frontière qui se prolonge
jusqu’en Wallonie; il y a bien une cassure dans
la région frpr. mais des ilôts attestent qu’il s’agit
d’une aire jadis ininterrompue; aussi quelques
points avec a initial dans les parlers frpr. italiens
et en piémontais, v. AIS 382 gelare, gela, 383 il
gelo. Le caractère continu et bien délimité de
cette aire, confirmé de façon systématique par les
données du FEW et de façon générale par les
textes médiévaux, doit s’expliquer par un seul et
même étymon *GALÂRE [Seul jale “engelure”
largement attesté dans les parlers du Nord-
Ouest, de l’Ouest et du Centre pourrait faire
difficulté, mais il est à rattacher plutôt à gale
“excroissance, croûte, ampoule, etc.” (FEW
4,32-33) avec contamination de geler], - Il y a
p.-ê. eu en afr. des contacts sémantiques entre les
mots de la famille_de geler et ceux de la famille
de jaloux (1t. ZÊLOSU), v. geler 3° et gelus. Des
contacts ont aussi pu se produire au niveau de la
forme de l’expression (cp. aussi — gelace), la
répartition des formes avec e à l’initiale et celles
avec a étant grosso modo la même dans les par-
lers modernes pour les représentants des deux
familles, v. FEW 14,658-659, surtout 658b
(v. aussi gelusj, à moins que ce parallélisme ne
provienne d’une tendance générale à ouvrir e
initial devant l en a à époque ancienne dans l’Est
et dans une bonne partie de l’Occitanie, le reste
de la Galloromania conservant le e, ce que
semble dessiner le paysage linguistique de la
Galloromania actuelle, v. p.ex.outre jaler “ge-
ler” et jaloux, palourde < PELORIDA dans
FEW 8,172a (ainsi s’expliqueraient par cet
apport régional les formes françaises jaloux, pa-
lourde, etc.). - Voir aussi -> galantine où le
a initial provient sans aucun doute de *GA-
LÀRE. - FEW 4,89a; REW 3714; - conge-
ler, — giel.] (geler ca. 1140 GaimarB; RouH
prol.; RenM; PercR; DonneiP 567; BibbW;
BlondNesleW; MeraugisF; RomPast; Comte-
PoitM; HéronM, jaler FatrArrJ II 208, galer
RenR, gieler [infl. analogique de giel < GELU]
CesTuimPrS; ProvM, giuler Juïse Gdf, joiller
RenM) 1° v. impers, “transformer en glace,
solidifier sous l’action du froid” (dep. ca. 1140,
GaimarB 1957 [Al secund an qu’il regnot, Fud
fort iver; pluveit, negot E si gelot e feseit freit]-,
Juïse Gdf; BibbW 160; RenM XI 2016; Rom-
Past II 111,6; ComtePoitM 63; CesTuimPrS 76,
8; etc., TL 4,227; GdfC 9,691b; FEW 4,85b),
♦ inf. subst. (fin 12es., DonneiP 567 [pour le
contexte, v. ci-dessous geler 3°]; BlondNesleW
2,2 [A l’entree de la saison Qu’ivers faut et lait le

geler, Que la flours naist lez le buisson], TL 4,
1554), ♦ p.p. pris comme adj. (dep. ca.1170,
RouH prol. 10; RenM III 380 [Li ciexfu clers et
estelez Et li viviers fu si gelez Ou Ysengrin devait
peschier, Qu’en poïstpar desus treschier]-, PercR
5547, TL 4,227; GdfC 9,691a; FEW 4,85),
♦ prov. Quant plus giele, plus estraint “plus il
arrive de maux, plus il est difficile de les suppor-
ter (?)” (ms. fin 13es., ProvM 1756 [signalé en ce
sens par Wartburg dans FEW 4,86a, mais seule-
ment de Fur 1690 à Ac 1878], TL 4,227).
♦ 2° v.n. “souffrir du froid (en parlant d’une
personne)” (RouH prol. 126 [neiffut grant, mez
geler souz la neif li (= Maheut) valut], ♦ geler
de froid (déb. 13es., MeraugisF 1466 [Mes de si
grant aïr estoit (la vieille) Que toz li monz gele de
froit Et el chevauche desfublee], TL 4,227;
[cette expression tautologique est enregistrée par
Wartburg (FEW 4,89b,ni) uniquement en fran-
çais populaire du début du 19es. (Desgr 1821)]).
3° “crisper (un jaloux) par un exemple de
jalousie qui a mal tourné pour le jaloux”
(fin 13es., HéronM XXVI 88,5 [Vos conterai...
Por faire ces jeluz (jaloux) geler], TL 4,227,
[jeu de mot autour de geler et jaloux-, le contact
entre les deux familles est révélé de façon plus
explicite par le passage qui suit: La dreite reisun
si orrez Pur quel gelus est apellez: Gelus est nomé
de gelee...; Gelee est freide e si est dure, E mult
estreite a desmesure; Ewe corante si ferm lie Ke
ne se put remüer mie, Coure de li ne départir,
Plus ke dame de chambre issir Ke gelus tent en
sa baillie E garde en prentpar gelusie. Gelee terre
mole endure... E tant restreint par sun geler Ke
buef ne la puet reverser; Dure e freide est aspre-
ment. E li geluz est ensement: Par sa feme est
refreidiz, Durs est a granz e a petiz, A sa feme
nomeement, Kar il la guaite estreitement...; Par
tel reisun tut a estrus De gellee est nomé gelus
DonneiP 549, TL 4,1554; v. encore la partie éty-
mologique et ci-dessous gelus.]).
• gelus adj. “glacé, froid” (lert.l3es., PetPhilT
1897 [La setime planete est Saturne, Ke en Phe-
ton sun nun returne; Il est rund, gelus e froid, En
trente anz sun curs tut feit-, cp. 2456 De nus
garnir est Deus gelus [= jaloux], ce qui révèle
des contacts entre les deux familles; v. partie
étymologique et geler 3°).
0 gelas adj. [Emprunté à l’aocc. gelatz, p.p. de
gelar-, le passage de GuillDole est d’ailleurs un
emprunt à Jaufré Rudel]: Chans ni flors d’albes-
pis No m valon plus qu’yverns gelatz, Rn 3,
452a] “glacé, froid (de l’hiver)” (GuillDoleL
1307 [Vois de ça embruns et enclins Si que chans
ne flors d’aubespin Ne mi val ne qu’ivers gelas-,
gloss, “mot provençal: pendant lequel il gèle”]).
• gelee f. [gelata déjà dans les Gloses de Reiche-

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