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Baldinger, Kurt; Möhren, Frankwalt [Hrsg.]; Städtler, Thomas [Hrsg.]; Baldinger, Kurt [Bearb.]; Heidelberger Akademie der Wissenschaften / Kommission für das Altfranzösische Etymologische Wörterbuch [Mitarb.]
Dictionnaire étymologique de l'ancien français: [DEAF] (G): G — Tübingen: Max Niemeyer Verlag, 1995

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https://doi.org/10.11588/diglit.61390#0438
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GIEMBRE

GIENS

ke il n’engient, Tant engiegne, mes cuers en gient
(var. Tant en engigne mes cuers crient}', jeu de
mots avec les deux verbes engignier “tromper” et
*giembre]; FormHonI 579 [gient etplore]; Serm-
Maur Gdf (ms.D ca.1250) [Et gienbre et suspirer 5
de ceo Ke nus sûmes desevré de lui', cp. Serm-
MaurR 19,33]; SermMaurB 100 [5/ il veraie pe-
nance de lorpechez feseient, ne [ne]gement pas si
purement cum li sainz temps requiert]', ConstHa-
melR 37 [Et l’a si rudement hurté Que d’angoisse 10
tressue et gient]; EvNicPrAF 534 [Carinus et Leu-
cius si trenblerent des cors et gienstrent des cuers] ;
TristPrC § 314,2; SAubH 483; 589 [n’est Auban
esmuz, ne geenst, ne deut, ne plure]; 777 [A ge-
noilluns s’est mis e gent de pieté]; 894; Mir- 15
Agn2K 44,17 [Mes al morir mult gent et crie];
HArciPèresO 1467 [E se repent e gienst e forment
plura]; BrutMunH 853 [Por la mortgiementgrief
et plainent]; 1256 AspinChansPol IV 17 (= Le-
rouxChants 1,189) [Cest est seint’ eglise ... Et si 20
est maumise, . . . Ele gent e plure]; MirND-
ChartrK XXV 250 [Que por la douleur, qui est
greindre Que devant, comença a geindre (texte
latin : gemere) ; = MirNDChartrD 158]; CristalB
8311 [Parfont sospire et gient après] ; Vies des her- 25
mit. ms. Lyon 698 Gdf [*Sz commença a gindre et
a plorer]; LégDorVign [Il commença forment a
geindre, ms. ca.1370, Gdf], TL 4,310; GdfC
9,698c; FEW 4,92a); ♦ inf.subst. “id.” (av.1188
PartonG 4755 [Or estes mes deols et ma paine, 30
Mes coros et m ’ire certaine, Mes giendres et mes
Ions consirs, Mes plors, mes larmes, mes sospirs,
Mes maus de soir et de matin . . .]; ca.1280 ClefD
2096 [Le mari se veut fere creindre; lors i a il
assez du geindre], TL 4,311; GdfC 9,699a); ♦ 35
v.pron. “id. (au fig. en parlant de l’Eglise)” (agn.
AspinChansPol IV 15 ms. O fin 13es. [Ele (l’Egli-
se) se gient eplure; ms. 1256 Ele gent eplure]). -
Baldinger.
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GIEN1 — ENGIEN.
[GIEN2 m. Gdf 4,275c enregistre avec (?) l’attes-
tation suivante, doc. 1304 Trav. aux chat. d’Art.,
AN KK 393, f° 16 [Mairien a faire un entavle- 45
ment souz les giens et le mantel de la queminee de
hautes sales]', il faudrait en fait lire gieus et rat-
tacher ce mot à la famille de 1t. JÜGUM, avec le
sens de “manteau de cheminée” ou encore “es-
pèce de soubassement sous le manteau d’une che- 50
minée”, cp. FEW 5,60b, sub jügum «mfr. jeus
“manteau de cheminée” (Abbeville 1465, R
33,560 [Une ymaige de Nostre-Dame de Pitié,
mise et posee en le neufve argenterie, au-dessus du

jeus de la queminée Prarond, Hist. d’Abbeville
216]; Behrens 143), jeu (1409, Runk = Morlet
226 [ . . . en icelluy prenre et eslever une cheminee
toute de pierre de taille et estoffer de jambes et de
mantelles, de jeux, de sommiers, de pierres qui
portent le dit manteau]), pic. jeu “ensemble des
parties constituant l’ouverture d’un foyer de che-
minée”, ju, bout jau, jai, St-Pol z<p, Dém. jeu,
yèr. “tablette posée à plat sur le chambranle
d’une cheminée”». Quant à la forme gieu, elle
est peut-être le résultat d’une confusion avec les
formes en -ieu- issues du -ô- accentué latin, tel
lieu, ou gieu < jôcum. Voir -* jou.] - Boisvert.
GIEN3 m. [De l’abfrq. *JÂN “rangée”, mha. jân
Lexerr, all.dial. jah,n, ce mot du vocabulaire de
l’agriculture vit encore dans plusieurs dialectes
du sud et de l’ouest de l’Allemagne, KlugeM20
330a. Cp. mit. janum “district” DC 4,279b. FEW
16,280a; REW 4573] < “rangée, rang, file (en
parlant de soldats)” (3et.l2es., FierK 174 [Quant il
sont en Testeur et venu et entré, De l’un gien
dusc’a l’autre ont paien débouté], TL 4,311); ♦
“id.” (en parlant de ceps)” (1376, JFevRespH
2887 [Quant on weult fouïr une vigne, On ne va
mie tout a ligne II faut fouïr de gien a gien (var.
de fin en fin) Et pour ce que j’ai foible engien, Je
voy ou l’esperit me maine . . . Ainsi corn l’esperit
retourne Et en un propos ne séjourné, A mon pro-
pos woeil retourner; note de l’éd. : «Quand on
veut planter une vigne, il faut planter rangée
après rangée, donc revenir sur ses pas au lieu
d’aller toujours tout droit. Le Fevre veut-il jus-
tifier par cette image et par la suivante, les
multiples digressions qui l’ont finalement rame-
né à son point de départ?»], TL 4,311 [< 1t. GE-
NU?, renvoie à REW 3736 et FEW 4,115a genu];
Gdf 4,251c [sous gein “marc de raisin”; v. ->
gein DEAF G 431]; FEW 16,280a [mfr., hapax
14es.]; Behrens in MélChabaneau 548; Henry
RoPh 26,237). - Boisvert.
GIENS m. et adv. [Vit aussi en aocc. genre (<
acc. GENEREM), gens, ges Lv; MedAev 2,66,
occ. gens, ges, ge, gins, gin, gis Mistral, acat. ges,
cat. gens, jens AlcM; Reid MedAev 2,66; FEW
4,116b. Admettant comme étymon 1t. GENUS
“genre” (ThesLL 6,1885), giens aurait dû dési-
gner à l’origine des notions très générales, pas-
sant de la catégorie substantive à la catégorie de
l’indéterminé, passage accéléré par l’absence de
l’article. Il en viendrait donc à signifier “quelque
chose”, valeur positive mise en évidence dans les
propositions interrogatives ou hypothétiques, cf.

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