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Baldinger, Kurt; Möhren, Frankwalt [Editor]; Städtler, Thomas [Editor]; Heidelberger Akademie der Wissenschaften / Kommission für das Altfranzösische Etymologische Wörterbuch [Contr.]; Baldinger, Kurt [Oth.]
Dictionnaire étymologique de l'ancien français: [DEAF] (G): G — Tübingen: Max Niemeyer Verlag, 1995

DOI Page / Citation link:
https://doi.org/10.11588/diglit.61390#0547
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GOBE

GOBETTE

comme surnom). - D’autre part, gobin “bossu”
< GÎB- (cf. 1t. gibbus, gibbosus etc., var. *gub-
bus), FEW 4,133a, est attesté en mfr. et frm.
(Brantôme - Ac 1878) et serait emprunté à l’it.,
selon le FEW; étant donné que *GUBBUS a
vécu aussi au Sud-Est du domaine gallo-roman
(aocc. guobo “bossu” 1585, etc., FEW 4,133a), il
ne semble pas exclu que gobin soit plutôt à rat-
tacher à cette famille, cf. encore -* *gibeus.] ♦
“qui aime à boire” (1295; 1296, NecrArrB 64b
[Au Gobin Robin]; Taille 1296M p.56 [Jehan go-
bin, tailleeur de piere]). — Gier; Baldinger.
GOBELIN m. [Emprunté au grec KÔpaXoç
(d’abord “espiègle, farceur, homme qui gagne sa
vie à l’aide de tours d’adresse, de bouffonneries,
etc.”, ensuite “compagnon de Bacchus ressem-
blant à un satyre, esprit taquin”), prob. par
l’intermédiaire de la langue ecclésiastique (ce qui
explique le maintien du -b-), v. Brüch ZrP
52,341. Gam2 y oppose des raisons géographiques
et préfère le rapprocher de l’ail. Kobold “lutin”,
proposition qui est en contradiction avec des règ-
les phonétiques (Brüch). Le problème a été repris
par Gilles Roques, dans Wolfenbütt. Forschun-
gen 18, éd. M. Hôfler, 1982,87: «C’est un mot qui
paraît... localisé dans l’Ouest; on notera qu’il n’y
a qu’en Normandie qu’il ait donné des dérivés.
Son cheminement étymologique à partir du grec
KÔPaXoç, par l’intermédiaire du latin d’église (v.
FEW II 821a, étymologie préférable à l’origine
germanique soutenue par EWFS1 et 2), s’accorde
bien avec sa localisation; plusieurs mots de
l’Ouest ou du S.O. reflètent une latinisation plus
savante, liée peut-être à la densité des établisse-
ments monastiques dans cette région (cf. dataire,
adjutoire, noinz). Le fait que l’anglais ait em-
prunté gobelin (... [depuis av.1352, MED 4,186a,
angl.mod. OED]) vient encore appuyer cette lo-
calisation. Le mot est aussi attesté dans les pan-
iers picards modernes (cf. FEW II 820b), mais il
doit s’agir d’un emprunt plus tardif, car nous
n’avons pas de preuve d’une présence du mot à
date ancienne en picard». - FEW 2,820b; 821a;
REW 4727; Gam2 483a; Brüll 139; Brüch ZrP
52,1932,340s.] ♦ “esprit follet” (1t. norm. ca.1130
Orderic Vital [moine de Saint-Evroult] lib. 5
pag.556 [Daemon enim, quem de Dianae fano
expulit (S. Taurus), adhuc in eadem urbe degit, et
in variis fréquenter formis apparens, neminem
ledit. Hune vulgus gobelinum appellat et per mé-
rita S. Taurini ab humana laesione coercitum us-
que hodie affirmât DC; GdfC]; agn. ca.1195
AmbroiseP 8710 [Ço fud Balians d’Ibelin, Qui

iert plus faus de gobelin], DC 4,82c; GdfC
9,705c; Latham; TL 4,406; FEW 2,820b [ca.1130,
ensuite dep. BPériers; en effet, le mot est repris
au 16es. par les humanistes: mit. covalus chez
Hubert Susanneau, né à Soissons en 1512, mort
en 1550 à Paris (DC 2,600c; ZrP 52,341), cobalus
chez Gegorius Agricola, De animantibus subter-
raneis [= Georg Bauer, un minéralogue saxon
du 16es., ZrP 52,341 : cobali, virunculi montani,
species daemonum, DC 2,382a]; Huguet cite trois
auteurs: 1558 BPériers (3 attestations, la lère con-
cerne la Normandie), Rémi Belleau (Perche) et
1605 Le Loyer (Anjou); TLF 9,310a cite
déb.l6es. D’Auton Chron. d’après Gdf 5,546a sub
nuitin; Estienne l’enregistre dès 1531 sub lar-
va: Larva... Noxiae inferorum umbrae. Aucuns
les appellent esperits de nuyt, les autres loups ga-
rous, les autres le gobelin; cité aussi par GdfC
9,705c]). - Baldinger.
GOBETTE s. [Attesté une seule fois dans un péa-
ge agn. de Southampton. Prob. masc., -ette pou-
vant être une graphie agn. de -et. Le péage est
classé grossièrement par matières. L’entrée en
question est précédée de 17 positions concernant
toutes sortes de poissons et suivie de coignes
(prob. graphie agn. de coin; coing “fruit du co-
gnassier” exclu par le prix et l’entourage), de
moel “meule de moulin” et C alym “alun”. L’éd.
est prudent: «probably means “lump fish”... un-
less it refers to the preceding item and has the
usual meaning of “gobet”... i.e., portion, piece,
fragment...»; il renvoie à une note dans MLR
6,177, où il juge probable que le mot «ait été
employé comme nom local de poisson, peut-
être... pour désigner le ‘lumpfish’» et où il cite it.
gobetto défini entre autres “lump-fish” chez Flo-
rio; [pour coigne il discute l’identification avec
coin “coin (prisme...)” ou encore avec un coin de
mer “a kind of mullet fish” Cotgr 1611], Stone
338a laisse tomber les points d’interrogation:
(ich.) “lump (fish)” [iij 1. ij],
La solution est ailleurs : Il faut séparer la liste des
poissons de la suite qui doit se lire ‘blocs de pier-
re de taille, coins (de pierre: cf. anglolt. coyne
“corner stone”, doc. 1289, SalzmanBuild 136),
meules, alun’. On trouve dans SalzmanBuild 135:
doc. Westminster 1290 (250 pierres de Caen ap-
pelées) gobettes, doc. Norwich 1304 gobets, doc.
Westminster 1320 (50) gobettes (de pierre de
Caen, et de longues) gobettes (de pierre de Ayles-
ford), doc. Sheppey 1365 petre de Came voc[atur]
gobets [la pierre blanche de Normandie fut très
utilisée en Angleterre pendant des siècles]; v.

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