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Baldinger, Kurt; Möhren, Frankwalt [Editor]; Städtler, Thomas [Editor]; Heidelberger Akademie der Wissenschaften / Kommission für das Altfranzösische Etymologische Wörterbuch [Contr.]; Baldinger, Kurt [Oth.]
Dictionnaire étymologique de l'ancien français: [DEAF] (G): G — Tübingen: Max Niemeyer Verlag, 1995

DOI Page / Citation link:
https://doi.org/10.11588/diglit.61390#0594
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GORME:

GORRE

croit être la plus ancienne, *gormel, dériverait
d’un gallorom. *GRÜMALE *“pièce de l’harnais
du cheval destinée à la mâchoire” (analogue à
nasale > nasel “partie du heaume protégeant le
nez”), var. rég. de *GRÜMALE qui, lui, dérive 5
d’un *GRÜMUS “gorge, gosier” (à reconstruire
en partant de formes it. et roum., v. REW). Si
l’étym. de Gam2 est juste, il faudrait interpréter
gorme “chaînette...” comme une réfection en
partant de *gormel (pour Gam2, gorme n’existait 10
pas encore, l’att. ayant été lue comme verbe). -
L’attestation de l*}go(u)rmer “brider (un cheval)
en fixant la gourmette”, tirée de GilMuisK
(DelbRec > DG > FEW et Gam2 [T4es.’]) est à
interpréter comme gorme, subst., v. ci-dessous et 15
v. SchelerGil 74; fr. gourmer (qn) n’est att. que
dep. le 16es., v. FEW 17,610b, gourmer (un che-
val) dep. Cotgr 1611 [Wintzer FM 49,250 inter-
prétation comme subst., mais défini “maladie...”,
sans arguments]. - FEW 17,612a; Gam2 490a; 20
REW 3888; [GuiraudObsc 338 improb., cp. sub
— gromet].] ([mfr. gorme doc. 1488 Gay 1,790a],
gourme ca.1350 GilMuisK 1,95,34; [doc. 1379
Gay 2,145a]) ♦ “chaînette qui fixe le mors dans
la bouche du cheval” (ca.1350 - 1488, GilMuisK 25
1,95,34 [(Les yeux influencent le cœur) Si fort
sont loyet d’une corde. As oyex (1. yoex 1, v.
SchelerGil 155) souvent H coers s’acorde; Moult
tost emparçoit-on le fourme Ausi bien qu’en un
frain le gourme]', [mfr. doc. 1379 Gay 2,145a; 30
doc. 1488 Gay 1,790a], TL 4,453,43 [sous “Drü-
sengeschwulst im Maule der Pferde”]; FEW
17,610a).
• [mfr. *gormel m. (gourmel DeschQ 6,151,123)
♦ “chaînette qui fixe le mors dans la bouche du 35
cheval” (2em.l4es., DeschQ 6,151,123 [(dans une
allégorie) Lors se restraint dedenz sa pel, A ses
dons mist bride et gourmel D’une restrainte gra-
cieuse], TL 4,454; Gdf 4,322a; FEW 17,610a).] -
Dôrr. 40

GORNAISE — groin.

GORNAL — gronir.
45
GORRE f. [De l’onomatopée GORR, imitant le
grognement du cochon, qui, dans plusieurs lan-
gues et dial., a été employée pour former un ap-
pellatif de l’animal même (FEW 4,199b; REW
3820). Dans quelques dial., le mot est également 50
appliqué, à cause de la connotation péj., à
d’autres bêtes vieilles ou malades (cf. FEW). Cet-
te connotation péj. a engendré plusieurs dér.
pour désigner des personnes ou des actions que

l’on supposait méprisables (v. ci-dessous), procé-
dé qui se retrouve aussi pour les autres appella-
tifs du cochon (v. — cochon, porc, truie, cp.
Eure suie “femme de mauvaises mœurs” < 1t.
SUS, FEW 12,466b). MeierAnst 195ss. veut rat-
tacher gorre et des mots gallorom. et ibérorom.
apparentés à la famille de 1t. QUADRU(U)S
“quarré” et propose, sous réserve [«eine noch der
naheren Beweisführung bedürftige Môglich-
keit»], une base quadr(u)um “parc, enclos (de
porcs)” qui aurait pu fournir cat. garrinada “parc
de porcelets”; “portée de porcelets” > cat. garrl
“porcelet”; mais quadr(u)um n’a jamais eu l’ac-
ception de “parc, enclos”, et Roth VermBeitr 98
auquel Meier se réfère, ne donne pour ce sens
que des dér. de l’esp. corral attestés dans des dial,
esp. En plus, pour le développement sémantique
“parc, enclos” > “porc” il manque trop d’élé-
ments. En ce qui concerne afr. engorrer, Meier-
Anst 205 pense à un 1t. *INQUADRARE “ap-
prêter” comme étymon, proposition concevable,
mais, par défaut de matériaux supplémentaires,
encore douteuse. Même si l’étymologie
QUADRU(U)S > gorre est invraisemblable,
Meier a certainement raison de qualifier l’article
gorr- du FEW dans l’ensemble de «semantisch
buntscheckig» (MeierAnst 204) et de mettre en
question ce qu’il appelle des «abenteuerliche
Kombinationen» qu’il soupçonne d’être issues de
la «Philologenmetaphorik» (205). - Mit. gorri-
nare, gorrinus (DC 4,88c) sont des réfections à
partir du fr. - Il reste douteux s’il faut séparer
vraiment gorret et gorré dans leur emploi com-
me sobriquet, v. ci-dessous. - L’entrée gore1
“sow” dans Stone 338b, basée uniquement sur
JGarlUnH 170 lacina : gore est à biffer; gore est
ici une glose mangl. signifiant “partie du vête-
ment”, cp. MED 4,252a gor(e) 2°. - Gdf 4,314c
donne sub gorrer v., pour la déf. “réfl. se revê-
tir, se parer”, la seule citation suivante: «S’est
moult bien gorrez a nature De refuites por la froi-
dure, S’a de rapine et d’avarice Chape forree de
malice (Jugement Salomon, Richel. 837,
f°224d)». Au folio indiqué, le ms. donne le texte
De dame guile, et au lieu de gorrez on lit forrez
[= JubJongl 65,26]. L’entrée de Gdf est donc à
biffer, l’attestation est à ranger sub — forrer
“doubler, garnir”. - A rattacher à la famille de
GORR: agoure “cuscute” (FEW 21,192b), cf. Ar-
veiller MélSindou 122-24. — Mdauph. mistigou-
ri, enregistré au FEW 4,198a sub gorr, se trouve
encore au FEW 62,179a mit- et 21,324b dans les
matériaux d’origine inconnue, cf. Chambon Mél-
Matoré 180. - FEW 4,199a; REW 3820.] < 1°

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