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Baldinger, Kurt; Möhren, Frankwalt [Editor]; Städtler, Thomas [Editor]; Heidelberger Akademie der Wissenschaften / Kommission für das Altfranzösische Etymologische Wörterbuch [Contr.]; Baldinger, Kurt [Oth.]
Dictionnaire étymologique de l'ancien français: [DEAF] (G): G — Tübingen: Max Niemeyer Verlag, 1995

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https://doi.org/10.11588/diglit.61390#0647
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GRAEL1

GRAFE

DehDoc 2,593, gree MenagB 13,15 [chute du -/
irrégulière]]) ♦ “livre liturgique contenant les
chants de la messe” (1119 - 15es., PhThCompM
41 [Iço fut H saltiers E H antefiniers, Baptisteries,
graels (var. ms. 3eq.l2es. [= éd. S] grahels), Hym-
niers e H messels]; JugAmBlO 182 [E of ses meins
que taunt sount noirs Maigne (corr. P. Meyer
Manie) graeauz e tropeirs, E sur Dieu reschine];
RègleCistG p. 419; CoincylllV 735; AlNeck-
UtensH p. 256; CoincyII20K 197; JGarlRGH 60;
DepLivresE 29; doc. 1302 DehDoc 1,135; 1,136;
doc. 1307 Delisle 724; 725; 727 [Item en la cha-
pele a un brevier en .ij. pièces, .j. messal, .j. grael,
.j. antefénier]; doc. 1307 DehDoc 1,181; Inv-
ClemD 62,203; ChronTrivR 189,3; 223,23; doc.
(registre) 1335 Gdf; etc.etc., TL 4,505; Gdf
4,327b; Stone 339a; FEW 4,204b); ♦ “partie des
chants de la messe” (déb. 14es. ; ca.1393 [ms.
15es.], JCondOisR 167 [A cui H chanters pas
n’anuie, Ont commenchié l’Alleluÿe, C’on ne dist
dont de Greïl point]; [MenagB 13,15 [Aprez ce
chante l’en le gree (var. ms. 15es. greel) ou l’alle-
lye], TL 4,505).
• gralier m. [Dérivé du type legendier, avec suf-
fixe -ier à valeur d’hnstrument’, ‘livre’, < 1t.
-ARIUS.] ♦ “livre contenant les chants de la
messe” (1313, inventaire Ausigny [un evangeliau,
un gralier, un breviere Gdf], Gdf 4,327c; TL
4,505). - Stâdtler.
GRAEL2, GAREL adj. [La forme grael vient par
métathèse de garel, forme qui aurait été plus ap-
propriée comme en-tête. L’étymologie est in-
certaine; le FEW 4,64b donne un article *GARR-
“bigarré” (étymon inexpliqué, la racine indo-eur.
*GARR- “bigarré” est introuvable), qui débute
par mfr. garre “de deux couleurs, bigarré” (‘ori-
gine inconnue’ BW5; première att.: ca.1366 [ =
FEW 1360 < Gay] InvAnjL 86,333 [Et ou fons a
un esmail ou il a un arbre et un levrier garre qui
tient un connilpar le ventre], TL 4,196 [renvoi];
Gdf 4,237a [garre]; 237b [garré]), dér. norm.
gareau “qui a le pelage gare”, ang. gareau, -elle,
SeudreS garel “bigarré”, etc. - Nous proposons
comme étymon pour garel 1t. VARIUS “coloré,
bigarré, divers” (FEW 14,182b) + -ALIS (cf.
MLFrGrII2 § 138). La variante var pour vair est
attestée dans le FEW sous VARIUS. En compa-
rant l’extension géographique de ces formes avec
celle que présentent les formes réunies sous
*GARR-, on constate que les deux aires sont
presqu’identique allant de la Haute-Normandie
jusqu’au Sud de la Bretagne (l’att. alorr. est une
forme hypercorr.). — La variation de l’initiale ne

pose pas de problèmes, car une déphonématisa-
tion partielle des initiales g-, gu-, w-, v-, j- (sur-
tout dans le Nord de la France) est bien attestée
(cf. DEAF G 247 garenne; Baldinger MélGos-
5 sen 89-104). - Si l’on accepte cette étym., l’art.
*garr- du FEW est à transférer sous varius. -
Cf. aussi barioler “marquer de couleurs qui tran-
chent l’une sur l’autre”, FEW 1,259a, rangé sous
*barra “Querstange”, mais d’origine discutée;
10 Gamillscheg (ZrP 40,134; 43,569) met ce mot en
rapport avec vairelé “bigarré” ( < VARIUS), idée
à laquelle il ajoute plus tard (Gam2 86b) une
deuxième hypothèse: barioler se serait développé
par croisement de barré “traversé de barres”
15 avec riolé “bigarré” (Gdf 7,200a).] {grael BibbO
après 284 ms. BL Harley 490 [fin 15es., rensei-
gnement de la BL], garel ca.1290 BibbO après
284) ♦ “qui a des couleurs variées” (ca.1290,
BibbO après 284 [texte de base: E quant geline
20 garele (ou garelé, v. ci-dessous, glose angl. pike-
lyd “tacheté” ; var. ms. BL Harley 490 : il ad gelyn
grael, glose angl. speckyd “tacheté”) chaloise Et
de trespiler fait la noyse Des oefes le donez ger-
meez], Stone 339a [grael ms. BL Harley 490 seu-
25 lement]; 329b [garelé, avec?; cite le texte de ba-
se, cf. graelé ci-dessous]).
• graelé adj. {graelé lert. 13es. ChevnEspF 8408,
garelé BibbO après 284 ms. B [14es.]) ♦ “qui a
des couleurs varieés” (lert. 13es.; 14es. [date du
30 ms.], ChevnEspF 8408 [On fait laiens apareillier
Lis mos de kieutes et bien haus De fain ne n’est
pas du noviaus, Que desus a dras de .ij. les Bien
déliés et graelés Que les dames lor envoioient];
BibbO après 284 [ms. B: Mes pur arrendre plus
35 avant lia geline garelee (glose angl. pikelyde
“tacheté”). Vache ou veel l’oreille cheval veiroun
al front paille], Stone 329b [garelé avec?; l’att.
est celle donnée ci-dessus sous grael ; garelee du
ms. B manque]). - Dôrr.
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GRAFE f. [Le FEW 16,365a range ce mot et ses
dér. sub germ. *KRAPPA “crampon”. Le com-
mentaire (16,367a) précise qu’il doit s’agir d’un
emprunt de l’aha. CHRAPFO “crochet” (Graff
45 4,596) respectivement mha. krapfe “id.” (Lexer
1,1712), emprunt réalisé donc après la deuxième
mutation consonantique. Est refusée la proposi-
tion de Gamillscheg qui prend en considération,
pour les mots du type graff-, un croisement de
50 grappe avec les représentants du 1t. GRAPHIUM
(cf. Gam2 agrafe). P. W. Brosman ZfSL
87,232ss. qui reprend la question de l’étymologie
de grafe, se prononce avec beaucoup de pruden-
ce; après avoir discuté les influences aussi bien

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