GUIGNE1
titre comme une forme nasalisée de guige et définit
“courroie par laquelle le bouclier se suspendait au
cou”. Cf. -> GRENCHOUN. — Y a-t-il un rapport de
guige avec ->• GUISCHET? — Cp. -> GIVES.]
(guige ca. 1100 RolS2 3151 ; MonGuill1C 91 ; Thebes-
C 6584; EneasS1 4467; ErecF 724; 4884; BenTroieC
1840; 23457; RouH III 8924; LancR 1720; YvainR
826; PercB 1431; etc.etc., francoit. guigne AliscMH
5186; s.l. guiche Aiol'N 2497; 3061; FloreBK
695; GarLorrP 2,232; 234; AlexParA I 707; Or-
sonP 3551; ContPerc'TR 796; ContPerc2ER 19687;
29988; NarbS 4658; BlancandS 326; BuevelS 4118;
8421; LancPrK 412,11; etc.etc., guice GautArr-
ErR 5745; FierK 237; ElieR 2275; HuonR 2092;
CourLouisCLe 670; RigomerF 6848; AlexParnM
110,11; AlexParA I 707 var. ms. 2em. 13es.; The-
besC 6584 var. ms. 1289; TournAntW 659 var. ms.
mil. 14es.; 863var., guise [m.s. 14es. 1. guiceT] Og-
DanB 1186, francoit. guize GuiNantvM 1068; s.l.
guinche AnsMetzNG 12625; AyeB 2738; HervisH
6265; ChevilEspF 4693; Bueve3S 10099; ErecF
4884 var. mss. lem. 13es./fin 13es.; BenTroieC 1840
var. ms. 3et. 13es.; Apol3L 139,17; AliscMH 2260;
[3eq. 14es. AttilaS XI 983], guince RenBeaujBelW2
1052; VengRagF 369; LancF 1732 var. ms. fin 13es.,
francoit. guincha OgDanAlC 332, guinca Bueve-
FrancoitRo 3450, guinque AliscMH 6942)
• “courroie qui sert à porter qch., spécialement l’écu,
aussi le cor, etc.” (ca. 1100 - 3et. 14es., RolS2 3151
[Pent a sun col un soen grant escut let, D ’or est la
bucle e de cristal listet, La guige en est d’un bon pâlie
roet] ; MonGuill1C 91 ; ThebesC 65 84; EneasS1 4467;
ErecF 724; 4884; BenTroieC 1840; 23457; RouH III
8924; Aiol'N 2497; 3061 ; LancR 1720; YvainR 826;
etc.etc.; GarLorrP 2,232 [Et a son col un cors d’ivoire
chier A neuf viroles de fin or bien loiés; La guiche en
fit d’un vert paile prisiés]; etc.etc., TL 4,765; Gdf
4,382b; Stone 346a; FEW 17,605a, ensuite 2 att.
de 1611 [Fauchet dans Hu 4,409 et Gdf; Cotgrave,
comme terme historique]).
• *aguichier v.a. (pic. aguicier ca. 1300 JakD
1058) ♦ “garnir d’une guige” (ca. 1300, JakD
1058 [Lors mesnies communalment Veïssiés partout
ahastir Poitraus mettre et cevaus couvrir Et ces
fors escus aguicier Et a mainte sielle atacier Ces
glioires et ces bourriaus], TL 1,216; Gdf 1,170b;
FEW 17,605a).
• enguigié p.p. comme adj. [Mot relevé par Gdf
3,184b avec trois att. de 1313, 1316, 1396 et défini
“garni d’une guiche”. Le FEW 17,605areprend cette
définition, mais ne donne que la dat. ‘1313’. Si on
examine les att., on constate que la déf. ne convient
guère: il est peu probable qu’une courroie (d’un
écu) soit faite de soie ou d’argent. On acceptera
le rattachement étymologique du FEW mais pas sa
définition.] (enguigié 1313 CptChâtArt f°44; [1396
Armorial Gdf], enguygié doc. 1316 Gdf) ♦ terme
d’héraldique “(d’un écu) qui est garni d’une ligne,
5 d’une bande (rappelant une guige) qui divise des
sections” (1313; 1316; 1396; 1644, CptChâtArt f° 44
[.!. escu... de Bourgogne enguigié de soie (vérifié
sur microfilm; écriture difficile à lire, contexte
raccourci par Gdf)]; doc. 1316 Gdf [Escu enguygié
io de soie]', Armorial Gdf [Le sire de Grenville (=
Joinville) — D’azur a un chief d’argent a un demi
lion rampant de gueules en chief et en pié desoubz
trois brie d’or enguigiez d’argent (manque dans les
descriptions du blason des Joinville dans les autres
15 armoriaux, cf. BraultBlazon 144b)], Gay 1,633a; TL
4,317 [renvoi à Gdf]; Gdf 3,184b; FEW 17,605a).
• [mfr. enguischeüref. ♦ “courroie qui sert à porter
qch., spécialement l’écu, aussi le cor, etc.” (1351;
ensuite 1446 - DG, doc. 1351 Gay [Pour faire et
20 forgier la garnison d’un cor pour aller en bois... Un
touret d’argent pour tenir l’enguischeüre],TL 4,317
[renvoi à Gdf]; Gay 1,633a; Gdf 3,184b [une att. de
1446]; FEW 17,605a).]
• [mfr. enguischurerv.a. ♦ “garnir (qch., spéciale-
25 ment l’écu, le cor) d’une enguischeüre” (doc. 1351
Gay [Un touret d’argent pour tenir l’enguischeüre...
Pour faire cirer led. cor, pollir, enguischuré de
courroies neuves], Gay 1,633a).] — Dôrr.
30
GUIGNE' [D’origine inconnue. Le FEW 17,594a
n34 renonce à un rattachement étymologique. La
seule proposition étym. qui ait été faite, se trouve dans
GuiraudObsc 351: «guignier “farder”, sans doute,
35 “donner (au visage) la couleur du vin»; guignier
serait alors continuateur d’un dérivé du 1t. vineus
“de vin”. Or, cette dérivation semble exclue, le
point de départ doit être guigne, substantif désignant
un instrument d’épilation, glosé par picicariolis,
40 v. ci-dessous et cp. HMondLatP p.403: ablatio
pilorum fit altero sex modorum... 3° eradicando cum
pizecariolis... (le passage manque dans HMond).
Mit. pici-, pizecariolae est très prob., comme l’a
proposé Wartburg FEW 8,547b, dérivé de l’it.
45 pizzicare “pincer” (CortZol 938b; Battaglia 13,614a)
et la guigne est donc à considérer comme une
sorte de pince. Guignier est un verbe dénominal
qui désigne l’action d’employer cet instrument. La
question étymologique subsiste.
50 Rem.: MercierM 101, dans une énumération d’ar-
ticles pour les soins de la toilette féminine, cite un
guignoëres que Gay définit “miroir”, Gdf et le FEW,
sub *WINGJAN, “lunettes”. Placé entre rasoërs,forces
et escuretes, le mot appartient cependant sans doute
1605
1606
titre comme une forme nasalisée de guige et définit
“courroie par laquelle le bouclier se suspendait au
cou”. Cf. -> GRENCHOUN. — Y a-t-il un rapport de
guige avec ->• GUISCHET? — Cp. -> GIVES.]
(guige ca. 1100 RolS2 3151 ; MonGuill1C 91 ; Thebes-
C 6584; EneasS1 4467; ErecF 724; 4884; BenTroieC
1840; 23457; RouH III 8924; LancR 1720; YvainR
826; PercB 1431; etc.etc., francoit. guigne AliscMH
5186; s.l. guiche Aiol'N 2497; 3061; FloreBK
695; GarLorrP 2,232; 234; AlexParA I 707; Or-
sonP 3551; ContPerc'TR 796; ContPerc2ER 19687;
29988; NarbS 4658; BlancandS 326; BuevelS 4118;
8421; LancPrK 412,11; etc.etc., guice GautArr-
ErR 5745; FierK 237; ElieR 2275; HuonR 2092;
CourLouisCLe 670; RigomerF 6848; AlexParnM
110,11; AlexParA I 707 var. ms. 2em. 13es.; The-
besC 6584 var. ms. 1289; TournAntW 659 var. ms.
mil. 14es.; 863var., guise [m.s. 14es. 1. guiceT] Og-
DanB 1186, francoit. guize GuiNantvM 1068; s.l.
guinche AnsMetzNG 12625; AyeB 2738; HervisH
6265; ChevilEspF 4693; Bueve3S 10099; ErecF
4884 var. mss. lem. 13es./fin 13es.; BenTroieC 1840
var. ms. 3et. 13es.; Apol3L 139,17; AliscMH 2260;
[3eq. 14es. AttilaS XI 983], guince RenBeaujBelW2
1052; VengRagF 369; LancF 1732 var. ms. fin 13es.,
francoit. guincha OgDanAlC 332, guinca Bueve-
FrancoitRo 3450, guinque AliscMH 6942)
• “courroie qui sert à porter qch., spécialement l’écu,
aussi le cor, etc.” (ca. 1100 - 3et. 14es., RolS2 3151
[Pent a sun col un soen grant escut let, D ’or est la
bucle e de cristal listet, La guige en est d’un bon pâlie
roet] ; MonGuill1C 91 ; ThebesC 65 84; EneasS1 4467;
ErecF 724; 4884; BenTroieC 1840; 23457; RouH III
8924; Aiol'N 2497; 3061 ; LancR 1720; YvainR 826;
etc.etc.; GarLorrP 2,232 [Et a son col un cors d’ivoire
chier A neuf viroles de fin or bien loiés; La guiche en
fit d’un vert paile prisiés]; etc.etc., TL 4,765; Gdf
4,382b; Stone 346a; FEW 17,605a, ensuite 2 att.
de 1611 [Fauchet dans Hu 4,409 et Gdf; Cotgrave,
comme terme historique]).
• *aguichier v.a. (pic. aguicier ca. 1300 JakD
1058) ♦ “garnir d’une guige” (ca. 1300, JakD
1058 [Lors mesnies communalment Veïssiés partout
ahastir Poitraus mettre et cevaus couvrir Et ces
fors escus aguicier Et a mainte sielle atacier Ces
glioires et ces bourriaus], TL 1,216; Gdf 1,170b;
FEW 17,605a).
• enguigié p.p. comme adj. [Mot relevé par Gdf
3,184b avec trois att. de 1313, 1316, 1396 et défini
“garni d’une guiche”. Le FEW 17,605areprend cette
définition, mais ne donne que la dat. ‘1313’. Si on
examine les att., on constate que la déf. ne convient
guère: il est peu probable qu’une courroie (d’un
écu) soit faite de soie ou d’argent. On acceptera
le rattachement étymologique du FEW mais pas sa
définition.] (enguigié 1313 CptChâtArt f°44; [1396
Armorial Gdf], enguygié doc. 1316 Gdf) ♦ terme
d’héraldique “(d’un écu) qui est garni d’une ligne,
5 d’une bande (rappelant une guige) qui divise des
sections” (1313; 1316; 1396; 1644, CptChâtArt f° 44
[.!. escu... de Bourgogne enguigié de soie (vérifié
sur microfilm; écriture difficile à lire, contexte
raccourci par Gdf)]; doc. 1316 Gdf [Escu enguygié
io de soie]', Armorial Gdf [Le sire de Grenville (=
Joinville) — D’azur a un chief d’argent a un demi
lion rampant de gueules en chief et en pié desoubz
trois brie d’or enguigiez d’argent (manque dans les
descriptions du blason des Joinville dans les autres
15 armoriaux, cf. BraultBlazon 144b)], Gay 1,633a; TL
4,317 [renvoi à Gdf]; Gdf 3,184b; FEW 17,605a).
• [mfr. enguischeüref. ♦ “courroie qui sert à porter
qch., spécialement l’écu, aussi le cor, etc.” (1351;
ensuite 1446 - DG, doc. 1351 Gay [Pour faire et
20 forgier la garnison d’un cor pour aller en bois... Un
touret d’argent pour tenir l’enguischeüre],TL 4,317
[renvoi à Gdf]; Gay 1,633a; Gdf 3,184b [une att. de
1446]; FEW 17,605a).]
• [mfr. enguischurerv.a. ♦ “garnir (qch., spéciale-
25 ment l’écu, le cor) d’une enguischeüre” (doc. 1351
Gay [Un touret d’argent pour tenir l’enguischeüre...
Pour faire cirer led. cor, pollir, enguischuré de
courroies neuves], Gay 1,633a).] — Dôrr.
30
GUIGNE' [D’origine inconnue. Le FEW 17,594a
n34 renonce à un rattachement étymologique. La
seule proposition étym. qui ait été faite, se trouve dans
GuiraudObsc 351: «guignier “farder”, sans doute,
35 “donner (au visage) la couleur du vin»; guignier
serait alors continuateur d’un dérivé du 1t. vineus
“de vin”. Or, cette dérivation semble exclue, le
point de départ doit être guigne, substantif désignant
un instrument d’épilation, glosé par picicariolis,
40 v. ci-dessous et cp. HMondLatP p.403: ablatio
pilorum fit altero sex modorum... 3° eradicando cum
pizecariolis... (le passage manque dans HMond).
Mit. pici-, pizecariolae est très prob., comme l’a
proposé Wartburg FEW 8,547b, dérivé de l’it.
45 pizzicare “pincer” (CortZol 938b; Battaglia 13,614a)
et la guigne est donc à considérer comme une
sorte de pince. Guignier est un verbe dénominal
qui désigne l’action d’employer cet instrument. La
question étymologique subsiste.
50 Rem.: MercierM 101, dans une énumération d’ar-
ticles pour les soins de la toilette féminine, cite un
guignoëres que Gay définit “miroir”, Gdf et le FEW,
sub *WINGJAN, “lunettes”. Placé entre rasoërs,forces
et escuretes, le mot appartient cependant sans doute
1605
1606