GUIIER/GUIDER
• guideor m. (guideor 13es. chronique Gdf, [mfr.
guideur ChronValL 15; ChastellK 3,314]) ♦ “celui
qui mène (qn) en tenant le commandement” (13es.;
1393; 3eq. 15es., chronique [Mes il failli a tant de
gent .i. bon guideor Gdf]; [ChronValL 15 [Et estait
monseigneur Godefroy de Harecourt guideur, con-
duiseur et gouverneur de l’ost du dit roy Edouart]-,
ChastellK 3,314 [Mais je croy que ce n’eussent osé
faire ses guideurs, car n’en avaient point de charge]],
Gdf 4,381c; TL 4,770; FEW 17,602b).
• [mfr. guidement m. ♦ “action d’accompagner
(qn) en montrant le chemin” (3et. 14es., FroissChron
[Or chevauchaient adont ces .ii. contes anglais et
leur route au guidement de messire Wanfiart Gdf],
Gdf 4,381c; TL 4,770 [renvoi]).]
• [mfr. guidon m. ♦ “petit drapeau qui sert de
guide pour les gens d’une troupe” (dep. 15es.,
GaceBuigneB 4524 [(dans une allégorie) Barat, Ma-
lice et Fausseté Sont les troiz panons qu ’ay nonmé.
Et s ’en fust alé Traïson, Maiz il portoit le gonfanon
(var. mss. 15es. M. elle p. le guidon) Et ceulz qui
estaient derrière Li disaient: ‘Avant, baniere!’]-,
BrézéT 65,81; BartschChrest 99,99 (Philippe de
Commynes); P. Choque Gdf [cf. RoquesRég 259n2],
TL 4,770; GdfC 9,736c; DelbRec n° 2848; FEW
17,602b, cp. guion OvMorB VI564 sub -> GUIS 1°).]
• [guidage m., tiré de CoutMerOl 10 dans CoutEauB
p.402, enregistré par Gdf 4,381b, déf. “pilotage”;
FEW 17,602b “droit payé pour le passage” [corr.
de la déf. de Gdf dans une note], et de CoutMerOl
25 dans CoutEauB p.410, enregistré par Jal2 833a
[«sens incertain»]. La première de ces att. se lit
dans CoutMerOlLT X gunyndage; CoutMerOloS 10
gyndage-, CoutMerOlRZ 211 V. 11 guindaige, etc., la
deuxième dans CoutMerOlAZ 134 V. 1.22 guindage;
CoutMerOlRZ 213 R. 6 guindaige-, CoutMerOl
dans BlackBookT 2,458 guyndage. On lira donc
guindage (v. -> GUINDER), au lieu de guidage qui
n’apparaît qu’en frm. comme terme technique (cf.
FEW 17,602b; TLF 9,591a, G. Dufour FM 49,253),
FEW à corr.]
• guidet adj., dans vaines guidet “jugulaires
externes” ca. 1314 HMondB 256, v. -> veine.
— Stâdtler.
GUILE f. [Pour ce mot, on admet, en général,
un abfrq. *WIGILA “ruse” comme étymon qui
serait appuyé par mhall. gîlen “se moquer” (FEW
17,580b; TLF 9,599a). Cependant, ce dernier ne
semble pas attesté, de sorte qu’une base *wigila
ne paraît pas bien assurée. On est donc tenté de
prendre en considération plutôt anord. VÉL “fraude,
ruse” (DeVriesAnord 652a, cp. vêla “tromper” ib.),
qui continue un *wihl- germ. occid. qui est prob.
aussi à l’origine de l’angl. wile “trick” (dep. 1154,
OED Wh 127b [«Origin and early history obscure.
The earliest examples are from régions subjected to
strong Scandinavian influence. Early me. wil may
therefore perhaps présent prehistoric Scandinavian
*wihl-»]). — En afr., guile/guille etc. rime d’une
part avec des mots se terminant en [-la], comme vile
etc., d’autre part avec des mots en [-Ija], comme fille
etc. On a donc supposé une consonne finale avec
ou sans mouillure, et même proposé des étymons
différents, cf. FEW 17,580b. Il n’est pourtant pas
exclu que nous ayons affaire à des formes prononcées
toujours avec [1] qui pouvaient très bien, en afr.,
être rimées avec des formes palatalisées [j], cf.,
pour des renvois bibliographiques, FEW 17,581a
n28, et cp. D’Aubigné qui, encore en 1616, emploie
la rime {ville : fille) (Misères 229 / 30, éd. Bailbé
1968). — Du fr. sont empruntés aocc. guila, gilla
(dep. 13es., Rn 3,519b) et port, guilha (dep. 16es.,
Mach3 3,192b). Cependant, bien que rattachés par
Wartburg à guile, cat. guilla “renard” remonte plus
prob. au nom germ. WISILA (cf. CoromCat 4,735a),
et aesp. gulhara, gulfara “renarde” (attesté chez
Juan Ruiz, Libro de Buen Amor) est expliqué par
Corominas dans son éd. 1964, p. 528b: «Quizâ
extraido de un *gulfarona < gulp’farona VULPES
mas el âr. harûn, cast. farôn, harôn, es decir
‘zorra haragana’». — En afr., guile ou, sous forme
du cas régime, guilain, est employé aussi comme
surnom, souvent dans des contextes allégoriques, v.
ci-dessous.
Rem.: Guile est très courant en afr.; il semble gagner
sur le terrain de voisdie, engin et d’autres. — Afr.
guillet m. “trébuchet” (13es.), FEW 17,579a sub
*WIGILA, provient, à travers de Gdf 4,384c, d’une
épitaphe du 13es. [?; n’existe plus, information
aimablement fourni par le Père Dussart, Cambrai],
p. dans DinauxBrab p. XXXIV: ... Chil fuet en
guer soblime, Kouviert d’ong segleton, Desic a
l’eperon, Avoec maçue, guillet, Lanche, arc, cottrel,
bannet. Nous préférons interpréter la forme comme
guisset au lieu de guillet et ranger l’att. sub. ->
guischet. - Gdf 3,322b, TL 3,738 et FEW 17,580b
enregistrent enwillier “arranger, régler (une affaire)”,
tiré de BodelNic 293, et que le FEW range sub
*WIGILA. Cependant, Henry, dans son éd. de la pièce,
consacre une note à ce mot qu’il lit euwillier, et il
conclut: «Peut-être faut-il rattacher... euwillier... à
la famille de ACUCULA» (BodelNicH2 p. 200), v. sub
-> AGUILLE. — Stone 336a définit “heresy” pour l’att.
AngDialGregO 12206 en ceste vile Fut une eglise
de lor gile (des ariens). Cette définition paraît être
influencée par le contexte, où l’ereisie des arriens
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• guideor m. (guideor 13es. chronique Gdf, [mfr.
guideur ChronValL 15; ChastellK 3,314]) ♦ “celui
qui mène (qn) en tenant le commandement” (13es.;
1393; 3eq. 15es., chronique [Mes il failli a tant de
gent .i. bon guideor Gdf]; [ChronValL 15 [Et estait
monseigneur Godefroy de Harecourt guideur, con-
duiseur et gouverneur de l’ost du dit roy Edouart]-,
ChastellK 3,314 [Mais je croy que ce n’eussent osé
faire ses guideurs, car n’en avaient point de charge]],
Gdf 4,381c; TL 4,770; FEW 17,602b).
• [mfr. guidement m. ♦ “action d’accompagner
(qn) en montrant le chemin” (3et. 14es., FroissChron
[Or chevauchaient adont ces .ii. contes anglais et
leur route au guidement de messire Wanfiart Gdf],
Gdf 4,381c; TL 4,770 [renvoi]).]
• [mfr. guidon m. ♦ “petit drapeau qui sert de
guide pour les gens d’une troupe” (dep. 15es.,
GaceBuigneB 4524 [(dans une allégorie) Barat, Ma-
lice et Fausseté Sont les troiz panons qu ’ay nonmé.
Et s ’en fust alé Traïson, Maiz il portoit le gonfanon
(var. mss. 15es. M. elle p. le guidon) Et ceulz qui
estaient derrière Li disaient: ‘Avant, baniere!’]-,
BrézéT 65,81; BartschChrest 99,99 (Philippe de
Commynes); P. Choque Gdf [cf. RoquesRég 259n2],
TL 4,770; GdfC 9,736c; DelbRec n° 2848; FEW
17,602b, cp. guion OvMorB VI564 sub -> GUIS 1°).]
• [guidage m., tiré de CoutMerOl 10 dans CoutEauB
p.402, enregistré par Gdf 4,381b, déf. “pilotage”;
FEW 17,602b “droit payé pour le passage” [corr.
de la déf. de Gdf dans une note], et de CoutMerOl
25 dans CoutEauB p.410, enregistré par Jal2 833a
[«sens incertain»]. La première de ces att. se lit
dans CoutMerOlLT X gunyndage; CoutMerOloS 10
gyndage-, CoutMerOlRZ 211 V. 11 guindaige, etc., la
deuxième dans CoutMerOlAZ 134 V. 1.22 guindage;
CoutMerOlRZ 213 R. 6 guindaige-, CoutMerOl
dans BlackBookT 2,458 guyndage. On lira donc
guindage (v. -> GUINDER), au lieu de guidage qui
n’apparaît qu’en frm. comme terme technique (cf.
FEW 17,602b; TLF 9,591a, G. Dufour FM 49,253),
FEW à corr.]
• guidet adj., dans vaines guidet “jugulaires
externes” ca. 1314 HMondB 256, v. -> veine.
— Stâdtler.
GUILE f. [Pour ce mot, on admet, en général,
un abfrq. *WIGILA “ruse” comme étymon qui
serait appuyé par mhall. gîlen “se moquer” (FEW
17,580b; TLF 9,599a). Cependant, ce dernier ne
semble pas attesté, de sorte qu’une base *wigila
ne paraît pas bien assurée. On est donc tenté de
prendre en considération plutôt anord. VÉL “fraude,
ruse” (DeVriesAnord 652a, cp. vêla “tromper” ib.),
qui continue un *wihl- germ. occid. qui est prob.
aussi à l’origine de l’angl. wile “trick” (dep. 1154,
OED Wh 127b [«Origin and early history obscure.
The earliest examples are from régions subjected to
strong Scandinavian influence. Early me. wil may
therefore perhaps présent prehistoric Scandinavian
*wihl-»]). — En afr., guile/guille etc. rime d’une
part avec des mots se terminant en [-la], comme vile
etc., d’autre part avec des mots en [-Ija], comme fille
etc. On a donc supposé une consonne finale avec
ou sans mouillure, et même proposé des étymons
différents, cf. FEW 17,580b. Il n’est pourtant pas
exclu que nous ayons affaire à des formes prononcées
toujours avec [1] qui pouvaient très bien, en afr.,
être rimées avec des formes palatalisées [j], cf.,
pour des renvois bibliographiques, FEW 17,581a
n28, et cp. D’Aubigné qui, encore en 1616, emploie
la rime {ville : fille) (Misères 229 / 30, éd. Bailbé
1968). — Du fr. sont empruntés aocc. guila, gilla
(dep. 13es., Rn 3,519b) et port, guilha (dep. 16es.,
Mach3 3,192b). Cependant, bien que rattachés par
Wartburg à guile, cat. guilla “renard” remonte plus
prob. au nom germ. WISILA (cf. CoromCat 4,735a),
et aesp. gulhara, gulfara “renarde” (attesté chez
Juan Ruiz, Libro de Buen Amor) est expliqué par
Corominas dans son éd. 1964, p. 528b: «Quizâ
extraido de un *gulfarona < gulp’farona VULPES
mas el âr. harûn, cast. farôn, harôn, es decir
‘zorra haragana’». — En afr., guile ou, sous forme
du cas régime, guilain, est employé aussi comme
surnom, souvent dans des contextes allégoriques, v.
ci-dessous.
Rem.: Guile est très courant en afr.; il semble gagner
sur le terrain de voisdie, engin et d’autres. — Afr.
guillet m. “trébuchet” (13es.), FEW 17,579a sub
*WIGILA, provient, à travers de Gdf 4,384c, d’une
épitaphe du 13es. [?; n’existe plus, information
aimablement fourni par le Père Dussart, Cambrai],
p. dans DinauxBrab p. XXXIV: ... Chil fuet en
guer soblime, Kouviert d’ong segleton, Desic a
l’eperon, Avoec maçue, guillet, Lanche, arc, cottrel,
bannet. Nous préférons interpréter la forme comme
guisset au lieu de guillet et ranger l’att. sub. ->
guischet. - Gdf 3,322b, TL 3,738 et FEW 17,580b
enregistrent enwillier “arranger, régler (une affaire)”,
tiré de BodelNic 293, et que le FEW range sub
*WIGILA. Cependant, Henry, dans son éd. de la pièce,
consacre une note à ce mot qu’il lit euwillier, et il
conclut: «Peut-être faut-il rattacher... euwillier... à
la famille de ACUCULA» (BodelNicH2 p. 200), v. sub
-> AGUILLE. — Stone 336a définit “heresy” pour l’att.
AngDialGregO 12206 en ceste vile Fut une eglise
de lor gile (des ariens). Cette définition paraît être
influencée par le contexte, où l’ereisie des arriens
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