GUIVRE
♦ “arme de jet, sorte de dard qu’on lançait à la main”
(lem. 12es. - ca. 1300, GormB 149 [Gorm[un]d
li lance une guivre, Par mi le cors li est sail-
lie, De l’autre part s’en est eissie]; ChGuillM
770; 871; 877; etc.; AntiocheD 3311; 3869; 6326;
MonRaincB 2383; ChétifsM 1659; 1955; Mort-
AymC 777 [Li forrier fuient contremont as quer-
niax; Treent sajetes, lancent guivres et darzf
PriseCordD 2743; 2772; AyeB 3373; 3405; Gui-
WarE 11127; GuibAndrM 750; 1939; etc.etc., TL
4,808; Gdf 8,274b; Stone 346b; FEW 14,488a;
17,578b).
• guivron m. “arme de jet, sorte de dard qu’ on lançait
à la main” (lem. 14es., SaisnAB 1349 [Cil aporterent
haches et cuignies et dars Et escus a roëles, espees
(var. ms. lem. 14es. guivrons), etfaussars, att. comm.
par Gilles Roques]). — Fietz-Beck.
GULBE LevyTrès 127b -> julep.
[GULUCION s.f. “?” Vertigo, -ginis : gulucion
Gloss..lat.-fr., Richel. 1. 7679, f°262v°, Gdf 4,390a.
Repris dans FEW 21,414a parmi les matériaux
d’origine inconnue sub ‘vertige’. De Gorog, RLiR
40,466, rattache le mot à convolution et y voit une
forme sans le préfixe con-, Quant à l’initiale, «le
développement de [v] en [g] aurait été dû à l’influence
de la prononciation germanique» (ib.). On pour-
rait aussi considérer gulucion comme leçon erronée
de conv[o]lution, l’abréviation g (= con) des mss.
pouvant être confondu avec g. Correspond à Aal-
maR 13114 vertigo, ginis : convolucion. — BaldEt
1291.] — Stadtler.
[wall. GUOLANDE f. “année”, est enregistré au
FEW 21,178b parmi les matériaux d’origine incon-
nue sub ‘AUNÉE’ avec la marque «awallon.» qui se
base sur R1F1 7,94: «guolande f. wallon du moy.
âge». L’att. est tirée de Wallonia 6 (1898) 29: «Cam-
pane, aînée ou gnolande (!) [avec note: Campane,
aînée ou guolande, fr. aunée. Inula helenium L. Com-
posées.], ayant trempé sa racine 24 heures dans du
vin, guérit la colique; le jus de la racine est fort pro-
pre pour conserver le tind (le teint) des femme.». Ce
texte est cependant loin d’être médiéval, les recettes
dont il fait partie étant «extraites d’un manuscrit
de Henri de Sonkeux, boulanger de profession, né
à Verviers le 3 décembre 1650, mort à Namur le
27 octobre 1708» (ib. p. 25). — L’article du FEW
est à modifier, la question étymologique subsiste.]
— Stâdtler.
GURDEI s. [Mot apparaissant uniquement dans
Nominales parmi les désignations de troupeaux
de divers animaux (cp. aussi la liste ‘Congregacio
avium’ ib. 822-835). BibbR 239 donne foysun à
l’endroit correspondant (= BibbFW 3,8 ffusouri). Le
sens semble assuré, mais la finale paraît étrange.
Une interprétation de -ei comme -ee (< 1t. -ata)
serait sans parallèle dans ce texte. Le ms. porte
-ei (renseign. U. L. Cambr., Miss Ringrose). Nous
proposons de corriger en gurdel et de rattacher le
mot à mangl. GIRDEL (var. gurdel, gordel, etc.)
“ceinture” (MED 4,128b). Le MED n’atteste pas un
tel sens pour girdel, mais on peut alléguer comme
cas parallèle gasc. ligote f. “troupeau (de moutons)”,
ALF 1338, p548; 549; 650; 653; 672, aussi Teste
id. “ligature de paille pour les gerbes”; “troupeau”
(FEW 5,323a lïgâre, où ALF manque), métaphore
de fr. ligote “sorte de courroie, lanière”. Il y a peut-
être un autre parallèle dans Nominales 772, dans la
même liste de troupeaux: Un loreie de purcels : A
hep of gris. Loreie n’existe qu’à cet endroit (Stone
392a, “litter”, = “portée”, correct?; ms.: -eie). Si
l’on corrige en loreie (-e agn. graphique?), on peut
rapprocher Lavedan (HPyr.) lorre m. “troupeau”
(FEW 222,56b, mat. d’orig. inconnue) pour le sens
et afr. lorel “bride”; “tresse”, pour la forme, et réunir
ces formes sous 1t. lôrum “courroie” (FEW 5,423b).
Ces parallèles, bien qu’attestés en dehors de l’agn.,
semblent étayer le rapprochement avancé. Suivent
des cas de métaphores similaires qui présentent un
intérêt onomasiologique et qui servent à élargir la
vue: aocc. ramat m. “troupeau”; etc. (FEW 10,44b
RAMUS, où RIFn 5,12 manque), aussi afr. corone f.
“cercle de gens réunies”, TL; FEW 22,1210a, où aussi
Bethm. kruo “tas, troupeau”, et p.-ê. Castellane
ray m. “troupeau de moutons” etc. (FEW 222,56b,
orig. inc.), à comparer à adauph. rays m. “chapelet
d’oignons” (FEW 10,24b 3.a. RADIUS). Cf. aussi
eerde, BibbO 224, avec l’essai d’une explication ici
sous H (la lettre). — [HuntTeach 2,28,11 gurdel est
sans doute anglais.] Cp. -> GURDELER.] ♦ “troupeau
(de vaches ou de veaux)” (agn. déb. 14es., Nominales
768/769 [Cy orrez assemblé de bestes: ... Un
route de boefs : A drofe of oxone; Un gurdei (1.
-elT) de vaches : A hep of kyne; Un gurdei (1.
-eZ ?) de veels : A hep of calfryn], Stone 347b).
— Môhren.
agn. GURDELER m. [Emprunt au mangl. GIR-
DELER (var. girdler, gurdeler, etc.) “fabricant de
ceintures”, MED 4,129b. Cf. -> GORLE, GOURTEL [v.
Addenda], GURDEI.] ♦ “fabricant de ceintures” (doc.
1325 King’sBenchS 4,155 [(dans une énumération
1679
1680
♦ “arme de jet, sorte de dard qu’on lançait à la main”
(lem. 12es. - ca. 1300, GormB 149 [Gorm[un]d
li lance une guivre, Par mi le cors li est sail-
lie, De l’autre part s’en est eissie]; ChGuillM
770; 871; 877; etc.; AntiocheD 3311; 3869; 6326;
MonRaincB 2383; ChétifsM 1659; 1955; Mort-
AymC 777 [Li forrier fuient contremont as quer-
niax; Treent sajetes, lancent guivres et darzf
PriseCordD 2743; 2772; AyeB 3373; 3405; Gui-
WarE 11127; GuibAndrM 750; 1939; etc.etc., TL
4,808; Gdf 8,274b; Stone 346b; FEW 14,488a;
17,578b).
• guivron m. “arme de jet, sorte de dard qu’ on lançait
à la main” (lem. 14es., SaisnAB 1349 [Cil aporterent
haches et cuignies et dars Et escus a roëles, espees
(var. ms. lem. 14es. guivrons), etfaussars, att. comm.
par Gilles Roques]). — Fietz-Beck.
GULBE LevyTrès 127b -> julep.
[GULUCION s.f. “?” Vertigo, -ginis : gulucion
Gloss..lat.-fr., Richel. 1. 7679, f°262v°, Gdf 4,390a.
Repris dans FEW 21,414a parmi les matériaux
d’origine inconnue sub ‘vertige’. De Gorog, RLiR
40,466, rattache le mot à convolution et y voit une
forme sans le préfixe con-, Quant à l’initiale, «le
développement de [v] en [g] aurait été dû à l’influence
de la prononciation germanique» (ib.). On pour-
rait aussi considérer gulucion comme leçon erronée
de conv[o]lution, l’abréviation g (= con) des mss.
pouvant être confondu avec g. Correspond à Aal-
maR 13114 vertigo, ginis : convolucion. — BaldEt
1291.] — Stadtler.
[wall. GUOLANDE f. “année”, est enregistré au
FEW 21,178b parmi les matériaux d’origine incon-
nue sub ‘AUNÉE’ avec la marque «awallon.» qui se
base sur R1F1 7,94: «guolande f. wallon du moy.
âge». L’att. est tirée de Wallonia 6 (1898) 29: «Cam-
pane, aînée ou gnolande (!) [avec note: Campane,
aînée ou guolande, fr. aunée. Inula helenium L. Com-
posées.], ayant trempé sa racine 24 heures dans du
vin, guérit la colique; le jus de la racine est fort pro-
pre pour conserver le tind (le teint) des femme.». Ce
texte est cependant loin d’être médiéval, les recettes
dont il fait partie étant «extraites d’un manuscrit
de Henri de Sonkeux, boulanger de profession, né
à Verviers le 3 décembre 1650, mort à Namur le
27 octobre 1708» (ib. p. 25). — L’article du FEW
est à modifier, la question étymologique subsiste.]
— Stâdtler.
GURDEI s. [Mot apparaissant uniquement dans
Nominales parmi les désignations de troupeaux
de divers animaux (cp. aussi la liste ‘Congregacio
avium’ ib. 822-835). BibbR 239 donne foysun à
l’endroit correspondant (= BibbFW 3,8 ffusouri). Le
sens semble assuré, mais la finale paraît étrange.
Une interprétation de -ei comme -ee (< 1t. -ata)
serait sans parallèle dans ce texte. Le ms. porte
-ei (renseign. U. L. Cambr., Miss Ringrose). Nous
proposons de corriger en gurdel et de rattacher le
mot à mangl. GIRDEL (var. gurdel, gordel, etc.)
“ceinture” (MED 4,128b). Le MED n’atteste pas un
tel sens pour girdel, mais on peut alléguer comme
cas parallèle gasc. ligote f. “troupeau (de moutons)”,
ALF 1338, p548; 549; 650; 653; 672, aussi Teste
id. “ligature de paille pour les gerbes”; “troupeau”
(FEW 5,323a lïgâre, où ALF manque), métaphore
de fr. ligote “sorte de courroie, lanière”. Il y a peut-
être un autre parallèle dans Nominales 772, dans la
même liste de troupeaux: Un loreie de purcels : A
hep of gris. Loreie n’existe qu’à cet endroit (Stone
392a, “litter”, = “portée”, correct?; ms.: -eie). Si
l’on corrige en loreie (-e agn. graphique?), on peut
rapprocher Lavedan (HPyr.) lorre m. “troupeau”
(FEW 222,56b, mat. d’orig. inconnue) pour le sens
et afr. lorel “bride”; “tresse”, pour la forme, et réunir
ces formes sous 1t. lôrum “courroie” (FEW 5,423b).
Ces parallèles, bien qu’attestés en dehors de l’agn.,
semblent étayer le rapprochement avancé. Suivent
des cas de métaphores similaires qui présentent un
intérêt onomasiologique et qui servent à élargir la
vue: aocc. ramat m. “troupeau”; etc. (FEW 10,44b
RAMUS, où RIFn 5,12 manque), aussi afr. corone f.
“cercle de gens réunies”, TL; FEW 22,1210a, où aussi
Bethm. kruo “tas, troupeau”, et p.-ê. Castellane
ray m. “troupeau de moutons” etc. (FEW 222,56b,
orig. inc.), à comparer à adauph. rays m. “chapelet
d’oignons” (FEW 10,24b 3.a. RADIUS). Cf. aussi
eerde, BibbO 224, avec l’essai d’une explication ici
sous H (la lettre). — [HuntTeach 2,28,11 gurdel est
sans doute anglais.] Cp. -> GURDELER.] ♦ “troupeau
(de vaches ou de veaux)” (agn. déb. 14es., Nominales
768/769 [Cy orrez assemblé de bestes: ... Un
route de boefs : A drofe of oxone; Un gurdei (1.
-elT) de vaches : A hep of kyne; Un gurdei (1.
-eZ ?) de veels : A hep of calfryn], Stone 347b).
— Môhren.
agn. GURDELER m. [Emprunt au mangl. GIR-
DELER (var. girdler, gurdeler, etc.) “fabricant de
ceintures”, MED 4,129b. Cf. -> GORLE, GOURTEL [v.
Addenda], GURDEI.] ♦ “fabricant de ceintures” (doc.
1325 King’sBenchS 4,155 [(dans une énumération
1679
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