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Baldinger, Kurt; Möhren, Frankwalt [Editor]; Städtler, Thomas [Editor]; Heidelberger Akademie der Wissenschaften / Kommission für das Altfranzösische Etymologische Wörterbuch [Contr.]; Baldinger, Kurt [Oth.]
Dictionnaire étymologique de l'ancien français: [DEAF] (G): G — Tübingen: Max Niemeyer Verlag, 1995

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https://doi.org/10.11588/diglit.61390#0417
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GESTE1

GESTIR

cordé à la geste Mahom ; gente est une faute d’im-
pression], Gdf 4,269a; TL 4,293-295; FEW
4,119a); ♦ estre de la geste ou estre de geste “être
de la famille, de la compagnie” (4eq.l2es. - fin
13es., RenM VII 704 [Ne Richarz H cras ne Tan- 5
peste, Ne tuit cil qui sont de la jeste N’ont pas tuit
entr’ous alochié Que je ai fet le mien pechié (Til-
Lex 93 “catégorie, partie”); var. H, fin 13es.,
RenR XIV 14736 Non voir pas tuit cil de sa geste,
cf. MortAymC 2210 Lors le connut Guillaumes 10
au cort nés, Qu’il estoit de sa jeste]; FloovA 2025
[Et dit H unns a l’autre: “Ici est de la geste”. Et
respont Maugalie: “Je ne suis, por ma teste, An-
çois furent trestut de Perse mi ancestre”]; Queue-
Ren dans JubNRec II 92 [Drapiers et cordouen- 15
niers Doivent estre de la feste: Boulengiers et espi-
ciers Seront aussi de la geste]; MontRayn 3,101
[Seignor, vos qui estes de geste, Qui cuers avez
legiers et fols, Se vous volez croire mon los, Chas-
cuns de vous i prendra garde]; DeuxBordeors’M 20
167 [Mais se tu venoies demain Entre nos qui sû-
mes de geste, Tu te plaindroies de la feste], TL
4,295). - Straka.
*GESTE2 f. [Employé uniquement par Gautier 25
de Bibbesworth (où il est glosé par mangl. berme
“chapeau sur la bière en fermentation; levure”),
ce mot est considéré par Wartburg avec raison
comme anglonormand et emprunté à l’aangl.
GEST “barm, froth” BosTol 478a, cf. angl. yeast 30
OED 102,31c. Pour les formes masculines prove-
nant du mnéerl., -* gest2. FEW 16,34a.] (geeste
Bibb [lecture Wright, v. BibbFW p.127 note ad
39,21; BibbO 487 greste erroné; proposition Vi-
sing StN 15,203, lire geste ou gieste, inutile], gest 35
BibbFW) ♦ “levure” (agn. ca.1290, BibbO 487 [E
puis le berzize prendra De forment ou orge ki ele
a, Epar le greste (lire geeste) et le berzille, Dunt
home plus se sutille, Par dreit dever de bracerye,
ms. déb,14es.]; BibbFW 39,21 (= BibbO 487) [Et 40
par la gest, ms. ca.1415], FEW 16,34a). - Straka.
GESTER v. [Emprunté au 1t. GESTARE “por-
ter”, fréquentatif de GERERE “id.”, p.p. GES-
TUS. Depuis Plaute, ce verbe avait aussi le sens 45
spécial de “porter un enfant, être enceinte”, se
substituant à fero, ferre (EM4 274a), ce qui ex-
plique l’emploi du déverbal afr. geste, gete dans
l’expr. estre en gete “être enceinte”.] ♦ v.a. “por-
ter” (doc. 1332 (registre) DepoinSMartPont 135 50
[assemblent (chandelles) et en font torches et les
gestent de nuit], FEW 4,125b [le FEW donne une
deuxième référence d’après Delboulle, qui date-
rait aussi de 1332; ce second passage, en réalité,

n’est pas daté (déb.l5es.? d’après l’entourage):
mais il n’est pas exclu que le verbe, avec ce sens,
se rattache à jactare] ) ; ♦ se gester a “s’étendre
jusqu’à” (DepoinSMartPont 142 [la Vallee de Cle-
ry qui se geste droit au Val Hermer] ).
• gete f. (?) [Déverbal de gester, de GESTARE
au sens d’ “être enceinte”, et non, comme Til-
Glan 128 l’a suggéré, un dérivé de gestir “couvrir
la femelle”.] ♦ estre en gete “être enceinte”
(ca.1300, région rouennaise, Rec.méd. dans
BullSATF 32, 1906, 80 [Qui prendoit... (le nom
de la substance est gratté), se homme le boit, il
n’engenderoit pas, e se famé estoit en gete, e ele
en eüst beü, ele perdroit sum effant] ). - Straka.

GESTINGE f. [Hapax relevé par Gdf 4,269b et
TL 4,296 avec “?” au lieu d’une définition; il est
emprunté au mangl. gesting(e) “a feast, célébra-
tion”, attesté seulement en 1400 (MED), ou plu-
tôt à gestening(e) “a feast, banquet” (sémantique-
ment encore plus proche) et bien attesté depuis
ca.1200 (gestninge MED); Mario Roques (Mél.
Thomas 1927,379) avait, d’ailleurs, déjà proposé
le mangl. gesting(e). Gest(en)ing est dérivé de
guest, mot d’origine germanique prob. influencé
par l’anord. gestr “hôte” OED; cp. aha. mha. ail.
gast (et FEW 16,25a: frm. gaste “régal, festin”
DCom 1752, etc. < ail.). Cp. anglolat. gestum
(gh-) “feast for labourers (manorial)” 1203 -
1380, Latham.] ♦ “fête, banquet, accompagné de
force libations” (agn. 3et.l2es., AndréCoutFrH 12
[Mestre est des cerveises estales, Bien les consoist
bones et males; Bien est sire des escales (ms. es-
cales), Des gestinges (gloss. : mot anglais, “récep-
tion, banquet”) et des ervales (gloss. : mot anglais,
“banquet, festin”)], Gdf 4,269b; TL 4,296). - Du-
gas; Baldinger.

GESTION f., var. de egestion, TL 4,296, v.
EGERER (cp. FEW 3,207a egerere).

*GESTIR v. [Du 1t. GESTÎRE “faire des gestes
violents, se démener sous l’effet d’une émotion
(généralement agréable), être transporté de joie,
exulter” (dérivé de GESTUS “manière de se te-
nir, attitude”, v. gest1), qui a pris, dès le 1t. class.,
le sens de “brûler de désir, désirer ardemment”
(EM4 274a) et pouvait s’employer à propos de
l’excitation sexuelle, par ex. chez Cicéron: vo-
luptate nimia gestire De offic. 1,29, ou Cur non
gestiret taurus equae contrectatione, equus vac-
cae? De Nat. Deor. 1,27 (A. Thomas R 43,71;
FEW 4,126a), d’où les deux sens du verbe fran-
çais dont on n’a cependant relevé, jusqu’à pré-

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