Metadaten

Baldinger, Kurt; Möhren, Frankwalt [Hrsg.]; Städtler, Thomas [Hrsg.]; Baldinger, Kurt [Bearb.]; Heidelberger Akademie der Wissenschaften / Kommission für das Altfranzösische Etymologische Wörterbuch [Mitarb.]
Dictionnaire étymologique de l'ancien français: [DEAF] (H): H — Tübingen: Max Niemeyer Verlag, 1997

DOI Seite / Zitierlink:
https://doi.org/10.11588/diglit.59355#0116
Lizenz: Freier Zugang - alle Rechte vorbehalten
Überblick
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext
HARDOS

hoc sur 1t. arduus). La correction de Meyer, qui
ne s’appuie sur aucun ms., est une solution de
facilité, satisfaisante p.-ê. pour une interprétation
littéraire, car le sens conviendrait. Mais la seule
réalité est le ms. qui donne hardos, forme qu’il
faut prendre au sérieux. D’abord, le scribe reproduit
soigneusement un «français littéraire correct avec
qqs rares italianismes de langue [sans ex. !] ou de
graphie et une graphie occitane [< Foerster, Delisle,
v. RolcF VIII]» (GRLMA 3,2,2,94a) et le texte lui-
même, le Roland rimé, est originaire de l’Ouest
(J. Horrent, La Ch. de Roi. 1951, 361s.), ensuite, le
ms. Venise VII (qui est vraiment it.) donne également
ardos confirmant la leçon de l’antécédent commun.
Il est probable que le mot est une création qui
s’intégre sans peine dans le schéma explicatif de
Thibault. Pour la vie de la famille v. RLiR 53,102;
ajouter anglolt. arduus “raide, abrupt” (dès 8es.,
LathamDict 122c), afr. arduor “ce qui est raide,
en pente” (ms. lem. 14es. SaisnAL 3018 var., Gdf
1,385b; manque dans GdfLex et par conséquent dans
le FEW), etc., attestations qui, du point de vue
géographique, cadrent suffisamment avec l’origine
probable du Roland rimé1’1. V. -> ARDU adj. (où aussi
les indications nécessaires touchant le mit. et les
langues rom.). Cf. -> HERDU1 et HERDU2, qui semblent
également dériver de arduus.] — Môhren.

[mfr. HARDOUIL m
[Nom d’un mets qui figure dans MenagB 100.
L’étymologie est inconnue. Des recettes sem-
blables figurent dans d’autres collections de re-
cettes culinaires de la même tradition, mais avec
des désignations différentes: hondous fin 13es.
ViandValS 21; ca. 1380 ViandTaillNS 21; lem. 15es.
ViandTaillv'S 21; 15es. hondel ViandTaillMS 21 (v.
-> hondous). L’étymologie de ces mots est aussi in-
connue (FEW 21,490b‘1 ’). S’il y avait une proposition
plausible pour expliquer les autres formes, on serait
enclin à considérer hardouil comme une forme aber-
rante, hypothèse vaguement soutenue par l’existence
de la var. hourdouil qui — graphiquement — est plus
proche d’hondous, hondel.} ♦ “sorte de mets de
gibier, de volaille” (ca. 1393, MenagB 100 [Hardouil
(var. ms. 15es. hourdouil) de chappons. Despeciez les
' En Italie la création d’un (h)ardosn’était pas plus
facile qu’en France, au contraire (cf. LEI 3‘,1000;
aussi 1507).
“'Justement rangé sous ‘METS DE GIBIER, DE
VOLAILLE’, bien que hardouil — qui désigne le même
mets — soit rangé sous ‘RAGOUT; ratatouille’,
FEW 21,491b.

par menbres ou quartiers, puis les cuisiez en eaue,
puis friolez en sain de lart, et tandiz broyez gin-
gembre, canelle, giroffle et graine, et deffaictes de
vertjus, et ne soit point coulé. Maiz sorissiez le pain
5 sur le greil, broyez après les espices, et destrempez
de vertjus. Puis passez ledit pain par l’estamine et
faictes boulir. Et au drecier mectez vostre grain par
escuelles, et le potage tout chault dessus], TL 4,912;
Gdf 4,421b; FEW 21,491b). - Dôrr.
10

HARDOUIN adj
[Le mot apparaît uniquement dans PaixAnglF
(ca. 1260), petite poésie satirique sur les Anglais
et, en particulier, sur leur façon de parler français.
On y trouve des éléments parodiques touchant le
lexique et la prononciation. BarbierProc 2,49 précise
le caractère de ces éléments: «They are made to pro-
nounce the commonest words in such a way as to
give them a comic and often an indécent meaning».
Il donne quelques exemples et poursuit: «The poem
has only 88 Unes; so that it is striking that three times
[...] the French word hardi is represented by the
form hardouin. One is led to suspect some hidden
meaning in hardouin, [...] and to ask ourselves if
it is not the same word as the Norman hardouin.»
Ce dernier mot signifie “négociateur de mariage” et,
sous la forme fém., “(vieille) entremetteuse”; Barbier
le considère comme provenant du nom propre germ.
HARDWIN, devenu en fr. un appellatif. Cette expli-
cation qui a été adoptée par le FEW 4,382a, est très
satisfaisante au point de vue phonétique, mais elle ne
rend pas compte du développement sémantique vers
une connotation péjorative. La conclusion de Bar-
bier manque un peu de substance: «That the proper
name Hardouin should hâve become the name of a
pander would be no more extraordinary than that the
proper name Richeut should be used of a procuress.
We hâve more than a half dozen instances of Richeut
“procuress” in the XIIth and XIIIth centuries» (Bar-
bierProc 2,49). On ne peut pas ignorer que Richeut
est le nom du protagoniste d’un texte bien connu
et qu’il n’est donc pas surprenant de le voir men-
tionné dans plusieurs autres textes afr., cf. RicheutV
p. 50ss. (chap. 7.2.). La comparaison de Hardouin
avec Richeut ne paraît pas définitivementrévélatrice.
Une identité de notre mot avec ceux donnés dans
le FEW111 et discutés par Barbier n’est pas assurée
du tout (v. FEW 4,383a: trois att. norm. mod.; cp.
aussi la note 11 dans FEW 16,202b sous *Herle-
KING: «... Auch ist einmal belegtes hardouin (in
“'L’article contient un renvoi à BarbierProc, mais
ne fait pas mention des att. de PaixAngl.

203

204
 
Annotationen
© Heidelberger Akademie der Wissenschaften