HODER
les moitiés hivernale et estivale, et qui, d’autre
part, était jour de terme pour régler des comptes
divers et avait pris, au fil du temps, le caractère
d’une fête populaire. - En français, le genre du
mot peut varier selon que le hockeday est consi-
déré plutôt comme fête, donc féminin, ou plu-
tôt comme un certain jour, donc masculin, v. ci-
dessous.]
{hockeday ca. 1285 HosebHenO chap. 106;
doc. 1297 Owen 3,641, hokkeday HosebCompL
30; ChronLondA 93,6, hokeday HosebHenL
P-32)
♦ “deuxième mardi après Pâques” [v. le com-
mentaire ci-dessus] (ca. 1285; 1297; ca. 1343, Ho-
sebHenO chap. 106 \fetes vendre une grant partye
a leale gentz par bone seurté deskes a la hocke-
day, dunqe fetes relever autres de cens, = Hoseb-
HenL p. 32; HosebCompL 30]; doc. 1297 Owen
3,641 [seisaunte souz d’argent de bone monoye e
de leale a recomere de an en an a deus termes, al
hockeday e a lafeste seint Michel]', ChronLondA
93,6, Stone 355a; Gdf 4,485c).
• [*hocking s.
{hokkyng 1419 LAlbR 1,681)
♦ “ensemble des jeux et des divertissements pra-
tiqués au hockeday' (1419, LAlbR 1,681 [Orde-
naunce qe hokkyng soit défendu, avec explication
au gloss.: «The sports practised on Hockday, the
second tuesday after Easter; in which, jokes were
practised by either sex, of a rough and practical
nature, whence in ail probability our modem word
‘hoax’» (3,328b)], Stone 355a).] — Stadtler.
[*HOCTEL m. est enregistré, sous la forme
du pluriel hocteaus, dans le FEW 23,13a parmi
les matériaux d'origine inconnue sous ‘PIGNON’.
Le même hocteau se trouve avec la déf. “esp.
de crochet qui sert à fixer les fenêtres” sous ab-
frq. *HÔK “crochet” (FEW 16,219a). Le mot est
tiré d’un doc. 1318 Mahaut p. 305 (> DelbObsc
33,366 > FEW); un contexte presque identique
donne p. 304 hoetaus, leçon confirmée par Bull.
Soc. Hist. de Paris 17,157 (même contexte): Item,
au dit Jehan, pour Ixii piés de voirre es hoe-
teaus du pignon vigneté et armoié a listres de cou-
leurs de la dicte fourme. A cette att. s’ajoute celle
d’un doc. 1373 dans Prostlnv 1,1685: Ou celier
ha granz cuves ii; cuveaulz U; pluseurs pierres
taillies pour hoetelz. Nous avons là des var. du
mfr. osteau (var. autiau, oiteau, etc.) “rosace, cir-
conférence au centre d’une rosace à lobes, grand
cercle placé dans la partie supérieure d’une fenêtre
à meneaux”, rangé dans le FEW 23,141a éga-
lement parmi les mots d’origine inconnue (sous
‘ORNEMENT’/0, V. ici OSTEL (< 1t. HOS-
PITÀLIS).] - Stadtler.
HODE adj.
[Etymologie inconnue. La valeur du h- est obs-
cure. Le mot figure seulement dans BibleMacéL.
L’éd. se demande s’il est à rattacher à hoder “fa-
io tiguer”, v. -> HODER, mais cette proposition n’est
pas convaincante. D’une part, la rime exige la le-
çon hodes et non hodés', d’autre part la sémantique
de hoder ne convient pas pour hode qui désigne un
trait de caractère négatif.]
15 {hodes c.s.sg. ca. 1300 BibleMacéL 39711)
♦ “?” [adjectif qualificatif dénotant un trait de
caractère négatif] (Centre ca. 1300, BibleMacéL
39711 [Por ce que perseveraument Puissent souf-
frir, patiaument, Li serf Dieu, quant li tens sera
20 Que li faits les tormentera, Dom li menistre et li
mesage Don félon, plain de tôt oustrage Diex loi-
montre par exemplere De l’eigneaul dous et debo-
neire Qui vost por lor redempcion Soffrir tonnent
et passion; Et de ce que lifos Herodes, Li veillars
25 ausotiz et hodes, Por mal de Jhesucrit, a tort, Fist
métré a dampnement de mort Cent et .xl. et quatre
mile D’ignocens], — Dôrr.
30 [mfr. HODER v.
[Etymologie inconnue. Le FEW 16,217a résume
un article “Franzôsisch und Frânkisch” signé par
Frings et Wartburg, ZrP 67,172, où est proposé
comme étymon abfrq. *HODDÔN “tourmenter”.
35 Ils appuient cet étymon par flamand hodde “étoffe
déchirée” (G. Gezeles Loquela 197, à vérifier, le
mot manque dans VerVer et Woordenboek) et
par la famille de rhénan huddel “lambeau”, Rhei-
nisches Wôrterbuch 3,881, où se trouve entre
40 autres huddeln “fatiguer”, ib. 3,885. Cette propo-
sition n’est pas convaincante pour des raisons sé-
mantiques. Même en constatant l’existence d’un
huddeln “fatiguer”, probablement secondaire, il
faut tenir compte du fait que le noyau sémantique
45 de huddel et de sa famille tourne autour de “lam-
beau, étoffe déchirée, personne malpropre, etc.”
ce qui n’appuie point afr. hoder “fatiguer”. Frings
et Wartburg justifient ainsi leur étymologie: «Der
reiche Bedeutungsgehalt ist nur am altfrânkischen
50 Niederrhein gewahrt; die südhchen Niederlande
haben sich nach der Seite ‘zerfetzen’, die nord-
(1)Cette identification a déjà été entrevue dans
FEW 21,13a.
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les moitiés hivernale et estivale, et qui, d’autre
part, était jour de terme pour régler des comptes
divers et avait pris, au fil du temps, le caractère
d’une fête populaire. - En français, le genre du
mot peut varier selon que le hockeday est consi-
déré plutôt comme fête, donc féminin, ou plu-
tôt comme un certain jour, donc masculin, v. ci-
dessous.]
{hockeday ca. 1285 HosebHenO chap. 106;
doc. 1297 Owen 3,641, hokkeday HosebCompL
30; ChronLondA 93,6, hokeday HosebHenL
P-32)
♦ “deuxième mardi après Pâques” [v. le com-
mentaire ci-dessus] (ca. 1285; 1297; ca. 1343, Ho-
sebHenO chap. 106 \fetes vendre une grant partye
a leale gentz par bone seurté deskes a la hocke-
day, dunqe fetes relever autres de cens, = Hoseb-
HenL p. 32; HosebCompL 30]; doc. 1297 Owen
3,641 [seisaunte souz d’argent de bone monoye e
de leale a recomere de an en an a deus termes, al
hockeday e a lafeste seint Michel]', ChronLondA
93,6, Stone 355a; Gdf 4,485c).
• [*hocking s.
{hokkyng 1419 LAlbR 1,681)
♦ “ensemble des jeux et des divertissements pra-
tiqués au hockeday' (1419, LAlbR 1,681 [Orde-
naunce qe hokkyng soit défendu, avec explication
au gloss.: «The sports practised on Hockday, the
second tuesday after Easter; in which, jokes were
practised by either sex, of a rough and practical
nature, whence in ail probability our modem word
‘hoax’» (3,328b)], Stone 355a).] — Stadtler.
[*HOCTEL m. est enregistré, sous la forme
du pluriel hocteaus, dans le FEW 23,13a parmi
les matériaux d'origine inconnue sous ‘PIGNON’.
Le même hocteau se trouve avec la déf. “esp.
de crochet qui sert à fixer les fenêtres” sous ab-
frq. *HÔK “crochet” (FEW 16,219a). Le mot est
tiré d’un doc. 1318 Mahaut p. 305 (> DelbObsc
33,366 > FEW); un contexte presque identique
donne p. 304 hoetaus, leçon confirmée par Bull.
Soc. Hist. de Paris 17,157 (même contexte): Item,
au dit Jehan, pour Ixii piés de voirre es hoe-
teaus du pignon vigneté et armoié a listres de cou-
leurs de la dicte fourme. A cette att. s’ajoute celle
d’un doc. 1373 dans Prostlnv 1,1685: Ou celier
ha granz cuves ii; cuveaulz U; pluseurs pierres
taillies pour hoetelz. Nous avons là des var. du
mfr. osteau (var. autiau, oiteau, etc.) “rosace, cir-
conférence au centre d’une rosace à lobes, grand
cercle placé dans la partie supérieure d’une fenêtre
à meneaux”, rangé dans le FEW 23,141a éga-
lement parmi les mots d’origine inconnue (sous
‘ORNEMENT’/0, V. ici OSTEL (< 1t. HOS-
PITÀLIS).] - Stadtler.
HODE adj.
[Etymologie inconnue. La valeur du h- est obs-
cure. Le mot figure seulement dans BibleMacéL.
L’éd. se demande s’il est à rattacher à hoder “fa-
io tiguer”, v. -> HODER, mais cette proposition n’est
pas convaincante. D’une part, la rime exige la le-
çon hodes et non hodés', d’autre part la sémantique
de hoder ne convient pas pour hode qui désigne un
trait de caractère négatif.]
15 {hodes c.s.sg. ca. 1300 BibleMacéL 39711)
♦ “?” [adjectif qualificatif dénotant un trait de
caractère négatif] (Centre ca. 1300, BibleMacéL
39711 [Por ce que perseveraument Puissent souf-
frir, patiaument, Li serf Dieu, quant li tens sera
20 Que li faits les tormentera, Dom li menistre et li
mesage Don félon, plain de tôt oustrage Diex loi-
montre par exemplere De l’eigneaul dous et debo-
neire Qui vost por lor redempcion Soffrir tonnent
et passion; Et de ce que lifos Herodes, Li veillars
25 ausotiz et hodes, Por mal de Jhesucrit, a tort, Fist
métré a dampnement de mort Cent et .xl. et quatre
mile D’ignocens], — Dôrr.
30 [mfr. HODER v.
[Etymologie inconnue. Le FEW 16,217a résume
un article “Franzôsisch und Frânkisch” signé par
Frings et Wartburg, ZrP 67,172, où est proposé
comme étymon abfrq. *HODDÔN “tourmenter”.
35 Ils appuient cet étymon par flamand hodde “étoffe
déchirée” (G. Gezeles Loquela 197, à vérifier, le
mot manque dans VerVer et Woordenboek) et
par la famille de rhénan huddel “lambeau”, Rhei-
nisches Wôrterbuch 3,881, où se trouve entre
40 autres huddeln “fatiguer”, ib. 3,885. Cette propo-
sition n’est pas convaincante pour des raisons sé-
mantiques. Même en constatant l’existence d’un
huddeln “fatiguer”, probablement secondaire, il
faut tenir compte du fait que le noyau sémantique
45 de huddel et de sa famille tourne autour de “lam-
beau, étoffe déchirée, personne malpropre, etc.”
ce qui n’appuie point afr. hoder “fatiguer”. Frings
et Wartburg justifient ainsi leur étymologie: «Der
reiche Bedeutungsgehalt ist nur am altfrânkischen
50 Niederrhein gewahrt; die südhchen Niederlande
haben sich nach der Seite ‘zerfetzen’, die nord-
(1)Cette identification a déjà été entrevue dans
FEW 21,13a.
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