ï 04 La Vie des Peintres
*"- le Martyre des Saints de la découverte de la vraie
T Croix , &c.
Refté veuf en 16yi, Sandrart quitta Âufbourg
Sc s’établit à Nuremberg, où il époufa en deuxiè-
me noce, la fille du Confeiller Guillaume Bloc-
unaert : Il y forma , vers ce temps, une Acadé-
mie de Peinture, & mit au jour fur fon Art plu-
fieurs Ouvrages en Allemand <5t en Latin, aux-
quels il a travaillé jufqu’à l’âge de 77 ans. On
edime aujourd’hui particulièrement fa Vie des
Peintres : Il s’eft fervi de Vafiary, Ridolfi & van
Mander. On peut lui reprocher cependant peu
de correction , & encore plus de partialité : Il
a mérité la critique qu’on en a faite. ( a ) J’ai fous
les yeux l’Ouvrage où il a puifé , & j’y trouve de
grandes fautes fur les faits & fur le cara&ere qu’il
donne aux Artides.
Sandrart avoit des talents ; il a laide des Ou-
vrages dignes de la réputation qu’il avoit acquife
en Allemagne : On croit pourtant qu’il dût aux
Intrigues & aux follicitations de fies amis d’être mis
en parallèle avec les plus grands Maîtres. Il avoit
beaucoup d’efprit ; mais l'excès de fon amour pro-
pre le fit donner dans bien des travers qui lui ont
fait tort. Les grands hommes doivent fe défier
de leur jugement, fur-tout quand il ed quedion
de comparer leur mérite à celui des autres : Ils
font rarement judes, parce qu’ils s’ediment trop,
ou parce qu’ils ediment trop peu ceux qu’ils cher-
chent à abaifiér.
EMANUEL
( <* ) Richard Terbrngghen a critiqué folidement l’Hiftoire des
Peintres par Sandrart^
*"- le Martyre des Saints de la découverte de la vraie
T Croix , &c.
Refté veuf en 16yi, Sandrart quitta Âufbourg
Sc s’établit à Nuremberg, où il époufa en deuxiè-
me noce, la fille du Confeiller Guillaume Bloc-
unaert : Il y forma , vers ce temps, une Acadé-
mie de Peinture, & mit au jour fur fon Art plu-
fieurs Ouvrages en Allemand <5t en Latin, aux-
quels il a travaillé jufqu’à l’âge de 77 ans. On
edime aujourd’hui particulièrement fa Vie des
Peintres : Il s’eft fervi de Vafiary, Ridolfi & van
Mander. On peut lui reprocher cependant peu
de correction , & encore plus de partialité : Il
a mérité la critique qu’on en a faite. ( a ) J’ai fous
les yeux l’Ouvrage où il a puifé , & j’y trouve de
grandes fautes fur les faits & fur le cara&ere qu’il
donne aux Artides.
Sandrart avoit des talents ; il a laide des Ou-
vrages dignes de la réputation qu’il avoit acquife
en Allemagne : On croit pourtant qu’il dût aux
Intrigues & aux follicitations de fies amis d’être mis
en parallèle avec les plus grands Maîtres. Il avoit
beaucoup d’efprit ; mais l'excès de fon amour pro-
pre le fit donner dans bien des travers qui lui ont
fait tort. Les grands hommes doivent fe défier
de leur jugement, fur-tout quand il ed quedion
de comparer leur mérite à celui des autres : Ils
font rarement judes, parce qu’ils s’ediment trop,
ou parce qu’ils ediment trop peu ceux qu’ils cher-
chent à abaifiér.
EMANUEL
( <* ) Richard Terbrngghen a critiqué folidement l’Hiftoire des
Peintres par Sandrart^