contre une stèle, elle lève le bras droit
sans brusquerie, avec une grâce natu-
relle ; seul le visage exprime une douleur
courageusement supportée. Les propor-
tions de cette statue sont d'une harmo-
nie remarquable et d’une grande per-
fection. Le chiton court, retenu sur
l’épaule droite par une bandelette en
sautoir et à la taille par une courroie,
ne descend pas jusqu’aux genoux ; il
tombe avec une souplesse élégante qui
rompt heureusement les lignes parallè-
les et symétriques de la draperie ar-
chaïque.
La statue chryséléphantine de la Ju-
non d’Argos couronne la gloire de Fo
lyclète et crée un idéal de force féminine
auquel l’art grec demeura fidèle. On
peut placer cette statue de Junon à côté
du Jupiter olympien de Phidias ; elle
l’égale en mérite et en influence.
(A suivre).
AUX PORTRAITISTES
Coquetterie.
Le peintre hollandais, Nicolas Maes, né à
Dordrecht en 1632, vint à Anvers rendre vi-
site à Jordaens, Il lui raconta l’anecdote sui-
vante que nous a transmise Houbraken.
Une dame qui n’était rien moins que belle,
ayant voulu faire peindre son portrait par
Maes, l’artiste eut la mauvaise idée de la re-
produire telle qu’elle était, avec la pâleur de
son visage et les marques de la petite vérole.
La dame, s’étant levée et ayant regardé son
image, fit une moue horrible. — « Quelle
diable de figure avez-vous peinte sur cette toile?
demanda-t-elle. Ce n’est pas la mienne, sans
doute. Si l’on portait dans la rue cette tête
monstrueuse, elle ferait aboyer tous les chiens !»
Mais comprenant d’où venait cette indigna-
tion, Maes repartit : « Le travail n’est pas
achevé, Madame. Ayez la complaisance de vous
rasseoir ; je vais y mettre la dernière main.» Et,
reprenant son pinceau, l’artiste effaça les traces
de la petite vérole, étala sous les joues de la
dame toutes les roses du printemps. — « Mon
œuvre est terminée, dit-il ensuite ; vous pouvez
l’examiner. »
La dame n’y eut pas plus tôt jeté les yeux
qu’elle s’écria : cc A la bonne heure! voilà bien
ma figure! N’ajoutez pas un coup de pinceau,
je vous prie. »
Elle trouvait son image d’autant plus belle
qu’elle lui ressemblait moins b
1. Houbkaken, II, p. 275.
COURS A
Emploi décoratif de la circonférence,
Fig. 1. — Tracer les parallèles a b c à une
distance de trois centimètres, et porter de a en
1, 2, 3,... des longueurs égales de trois centi-
mètres. Par ces points, 1. 2. 3. 4. etc., abaisser
des verticales qui couperont la ligne d’axe b,
en o, o', o" etc. Ces points seront le centre de
circonférence tangentes aux droites a b et de
rayon égal à leur écartement, soit trois centi-
mètres.
Par les centres qui correspondent aux chif-
fres pairs, 2. 4. 6. on tracera une deuxième
circonférence inscrite dans la première et d’un
rayon de deux centimètres. On opérera les re-
couvrements comme l’indique le croquis.
— 115 —
sans brusquerie, avec une grâce natu-
relle ; seul le visage exprime une douleur
courageusement supportée. Les propor-
tions de cette statue sont d'une harmo-
nie remarquable et d’une grande per-
fection. Le chiton court, retenu sur
l’épaule droite par une bandelette en
sautoir et à la taille par une courroie,
ne descend pas jusqu’aux genoux ; il
tombe avec une souplesse élégante qui
rompt heureusement les lignes parallè-
les et symétriques de la draperie ar-
chaïque.
La statue chryséléphantine de la Ju-
non d’Argos couronne la gloire de Fo
lyclète et crée un idéal de force féminine
auquel l’art grec demeura fidèle. On
peut placer cette statue de Junon à côté
du Jupiter olympien de Phidias ; elle
l’égale en mérite et en influence.
(A suivre).
AUX PORTRAITISTES
Coquetterie.
Le peintre hollandais, Nicolas Maes, né à
Dordrecht en 1632, vint à Anvers rendre vi-
site à Jordaens, Il lui raconta l’anecdote sui-
vante que nous a transmise Houbraken.
Une dame qui n’était rien moins que belle,
ayant voulu faire peindre son portrait par
Maes, l’artiste eut la mauvaise idée de la re-
produire telle qu’elle était, avec la pâleur de
son visage et les marques de la petite vérole.
La dame, s’étant levée et ayant regardé son
image, fit une moue horrible. — « Quelle
diable de figure avez-vous peinte sur cette toile?
demanda-t-elle. Ce n’est pas la mienne, sans
doute. Si l’on portait dans la rue cette tête
monstrueuse, elle ferait aboyer tous les chiens !»
Mais comprenant d’où venait cette indigna-
tion, Maes repartit : « Le travail n’est pas
achevé, Madame. Ayez la complaisance de vous
rasseoir ; je vais y mettre la dernière main.» Et,
reprenant son pinceau, l’artiste effaça les traces
de la petite vérole, étala sous les joues de la
dame toutes les roses du printemps. — « Mon
œuvre est terminée, dit-il ensuite ; vous pouvez
l’examiner. »
La dame n’y eut pas plus tôt jeté les yeux
qu’elle s’écria : cc A la bonne heure! voilà bien
ma figure! N’ajoutez pas un coup de pinceau,
je vous prie. »
Elle trouvait son image d’autant plus belle
qu’elle lui ressemblait moins b
1. Houbkaken, II, p. 275.
COURS A
Emploi décoratif de la circonférence,
Fig. 1. — Tracer les parallèles a b c à une
distance de trois centimètres, et porter de a en
1, 2, 3,... des longueurs égales de trois centi-
mètres. Par ces points, 1. 2. 3. 4. etc., abaisser
des verticales qui couperont la ligne d’axe b,
en o, o', o" etc. Ces points seront le centre de
circonférence tangentes aux droites a b et de
rayon égal à leur écartement, soit trois centi-
mètres.
Par les centres qui correspondent aux chif-
fres pairs, 2. 4. 6. on tracera une deuxième
circonférence inscrite dans la première et d’un
rayon de deux centimètres. On opérera les re-
couvrements comme l’indique le croquis.
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