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Le dessin à l'école et dans la famille: revue d'éducation esthétique — 5.1926/​1927

DOI issue:
No. 2 (1er novembre 1926)
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https://doi.org/10.11588/diglit.43079#0040
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beautés naturelles, humaines, animales et végé-
tales qu’il emprunte les images qui remuent les
foules et les entraînent. Exaltation, tendresse,
coloris, mélodie, se retrouvent aussi bien dans
ses paraboles que dans son Cantique du Soleil
improvisé par le saint, un jour de souffrance,
sur la terrasse ensoleillée où l’avait recueilli la
piété de sainte Claire. Jusqu’à sa mort saint
François chante en français, en latin, en italien.
Saint François fut un admirateur de la na-
ture. Il aime les oiseaux, ses petits frères, la
tourterelle sa petite sœur, mais il voue une pré-
dilection à l’alouette chantre de l’aurore, au
rossignol chantre de la nuit. Pour les alouettes,
il veut solliciter de l’Empereur un jour de fête
en hiver, en leur honneur et pour leur assurer
la nourriture. Aussi les alouettes ses sœurs
viendront-elles en pleine nuit, au-dessus de sa
cellule mortuaire, pour accompagner de leur
chant la montée au ciel de son âme délivrée.
Il parle aux hirondelles avec autorité et leur
demande le silence lorsque leurs gazouillements
troublent son oraison ; il sauve de la boucherie
un agneau et le confie à son illustre amie Jacoba
de Settesoli. Il dompte la férocité des loups,
mangeurs de brebis, et rend docile comme
l’une d’elles, le loup féroce de Gubbio.
Lorsque saint François se reposait de l’esca-
lade du pic de l’Alverne où il devait recevoir
les sacrées stigmates, une grande quantité d’oi-
seaux venus de tous côtés l’entourèrent, se
posant sur ses mains, sur ses genoux, sur ses
pieds au grand étonnement de ses frères et du
paysan leur guide. François, s’émerveillant
dit à ceux-ci : « Je vois, mes très chers frères,
qu’il plaît à Notre-Seigneur que nous habitions
sur ce mont solitaire, puisque nos sœurs et nos
frères oiselles et oiseaux, montrent tant de joie
à notre venue ».

Les visions de François s’accompagnent de
musique et de poésie. Un jour, épuisé, le Saint
pense aux joies du ciel et demande à Dieu la
grâce de faire un peu l’essai de cette joie récon-
fortante. Un ange lui apparaît au milieu d’une
grande splendeur, tenant en ses mains une viole
et son archet. François regarde stupéfait, mais
l’ange tire bientôt de son instrument une mé-
lodie qui pénètre de douceur l’âme du Saint et
lui fait perdre tout sentiment de son corps.
L’éloquence naïve et enthousiaste de Fran-
çois entraîne à sa suite des artistes et des musi-
ciens. En 1212, à San Severino, il convertit et
s’attache pour la vie d’un des plus fameux trou-
badours, poète couronné du Capitole « le Roi
des vers », Guglielmo Divini. Sous le nom de
Fra PacificO', c’est Divini qui fut chargé par
François d’évangéliser le pays des poètes, la
France. Le cardinal Hugolin l’arrêta en Pro-
vence et le força de renoncer à sa mission. Ce
fut Frère Pacifique qui mit en musique le Can-
tique du Soleil.
D’autres^ musiciens se joignent au petit trou-
peau : Julien de Spire, maître de chapelle à la
Cour de France, sous Louis VIII, Henri de
Pise, poète, peintre et musicien. Giotto n’aura
qu’à transcrire sur les murs de l’église d’Assise,
les scénarios écrits par les compagnons artistes
de François et par les témoins de sa vie : Thomas
de Celano, Frère Leon, saint Bonaventure.
Les artistes du moyen-âge et de la Renais-
sance ont puisé, dans la vie du Saint, combien
de tableaux vivants, et quel nombre l’on pour-
rait tirer encore de cette source inépuisable s’il
se trouvait des artistes doués de 1a. fraîcheur
de sentiment et de la simplicité d’expression
nécessaires à cette tâche 1 !
1. D’après Georges Lafenestre. Saint François
d’Assise et l’art italien, Revue des deux Mondes.


Les néo-impressionnistes ont répudié le cadre
doré dont le brillant criard modifie ou détruit
l’accord du tableau. Us usent généralement de
cadres blancs qui offrent un excellent passage

entre la peinture et le fond, et qui exaltent la
saturation des teintes sans en troubler l’har-
monie.
Paul Sionae (1863).

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