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Le dessin à l'école et dans la famille: revue d'éducation esthétique — 5.1926/​1927

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No. 5 (1er février 1927)
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https://doi.org/10.11588/diglit.43079#0113
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I

La gravure sur bois

« Graver sur bois, c’est isoler, mettre en re-
lief un sujet tracé en noir sur un bloc de bois,
en évidant toutes les parties qui n’ont pas été
noircies, en creusant le bois autour de chaque
trait ». Le travail du creusage étant terminé on
obtient un cliché typographique sur lequel le
sujet apparaît en relief. Avec une encre grasse
on couvre ce relief et l’on tire des épreuves sur
papier. Composer le sujet, le dessiner sur bois,
entailler en respectant le dessin, tirer des épreu-
ves constituent les opérations successives du
graveur original sur bois. Il est donc indispen-
sable à cet artiste de connaître les propriétés de
la matière qu’il emploie et le parti qu’il veut
tirer de ses outils. Cette connaissance est indis-
pensable et nous donnerons d’abord sur ce sujet
quelques notes brèves.
Les bois. == Le bois de fil.
Les Egyptiens employaient déjà le bois gravé
dans la fabrication des étoffes, mais le bois des-
tiné à la multiplication d’une image n’est utilisé
que depuis la découverte de l’imprimerie. La
plus ancienne gravure sur bois de fil fut trou-
vée à Laives (Saône-et-Loire), en 1870.
Les bois à graver se vendent tout préparés
en plateaux bien polis sur les deux faces de
l’épaisseur dite typographique de vingt-deux
millimètres et qui correspond à la hauteur des
lettres d’imprimerie. Cette dimension est adop-
tée parce qu’elle permet d’intercaler les bois
gravés dans la composition typographique lors-
qu’il s’agit de l’illustration d’un livre. Pour les
reproductions de simples dessins on donne aux
bois l’épaisseur que l’on veut.
Les bois tendres : sapin, pitchpin, peuplier,
aulne, etc., sont recherchés pour les effets que
l’on peut tirer des fibres qui viennent à l’im-
pression et donnent aux noirs une sorte de moiré
assez agréable. Les bois tendres s’écrasent pour-
tant au tirage et ne permettent pas un long
usage des clichés. Le poirier, le cerisier sont
préférables : certains artistes recherchent plus
volontiers encore le buis, bois très dur, qui fut
en vogue au XVIe siècle. De nos jours on utilise
plus volontiers le poirier parce que ce bois se
laisse facilement tailler sans que ses fibres gê-
nent l’outil connue il arrive pour le sapin.
La préparation de la planche.
Pour réussir une bonne gravure sur bois,
vous choisirez donc un bloc de poirier de fil,

sans gerçures, sans nœuds, bien lisse, bien
dressé, sur lequel vous reporterez le dessin que
vous voulez graver. Ce dessin sera exécuté à
l’encre de Chine. Pour obtenir une reproduc-
tion dans le même sens que le dessin il faudra
décalquer ce dessin à l’envers sur le bois, sinon,
au tirage ce qui est à droite viendrait à gauche
et inversement. On peut aussi dessiner à l’encre
de Chine sur papier à calquer et le coller à l’en-
vers sur le bloc à graver. Dès que votre dessin
collé sur le bois sera sec il ne vous restera plus
qu’à creuser tout ce qui reste en blanc. Si vous
usez de ce procédé il faudra tailler le papier en
même temps que le bois, ce qui peut devenir
gênant. Pour remédier à cet inconvénient il est.
facile de décalquer le dessin directement sur le
bois en usant d’un papier au charbon, au bleu
de Prusse ou à la sanguine. Ces papiers, dont
usent les brodeurs et les dactylos, se trouve
dans le commerce. Vous appliquez l’une de ces
feuilles sur le bois, vous posez sur le tout votre
dessin retourné et à l’aide d’un crayon ou d’une
pointe à décalquer vous repassez exactement
sur les traits de votre dessin, en appuyant assez
fortement. Ce décalque obtenu vous repassez
votre dessin à l’encre de Chine de manière à
voir, sur le bois, l’effet de noir et de blanc que
vous aurez au tirage, vous creuserez toutes les
parties qui n’ont pas reçu d’encre, en respec-
tant celles où l’encre a passé.
Les outils.
Pour creuser le bois de fil il suffit d’une
gouge et d’un canif. Tout canif peut être uti-
lisé pour la taille du bois, mais comme l’index
doit appuyer fortement sur l’outil il est utile
que la lame soit très courte (environ deux cen-
timètres), et que le manche soit large. Une
vieille lame, emmanchée dans un gros manche
aplati au bord et renflé au milieu conviendra
parfaitement. On peut fabriquer soi-même di-
vers canifs de ce genre : un à lame forte pour
les gros travaux ; un à lame moyenne et un
autre, à lame fine pour les travaux plus délicats.
Si ces outils vous paraissent trop rudimentai-
res, il vous sera toujours possible d’acheter une
série d’outils spéciaux que l'on trouve chez les
fournisseurs spéciaux.
1. D’après Morin-Jean. Manuel pratique du graveur
sur bois. Librairie Laurens, rue de Tour non, 6, Paris.
15 frs.

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