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Le dessin à l'école et dans la famille: revue d'éducation esthétique — 5.1926/​1927

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No. 5 (1er février 1927)
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https://doi.org/10.11588/diglit.43079#0114
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Avec de bons canifs il est indispensable de
posséder une petite meule ou au moins une
bonne pierre à repasser. Un outil dont le tran-
chant est émoussé cause plus de difficultés pour
le travail et ne donne que de médiocres résul-
tats.
Les gouges sont aussi utiles que le canif.
M. Morin-Jean recommande de se munir au
moins de trois gouges: une grosse, une mo}renne
et une fine 1. Avec la moyenne et la grosse vous
éviderez les grands creux après avoir pris soin
de caler votre bois afin qu’il ne glisse pas sur la
table sous la pression de l’outil. Pour caler le
bois sur lequel on travaille on le maintient par
des clous plantés sur la table à l’entour de ce
bois. On peut encore user d’un châssis à vis qui
maintient fortement les bois de petite dimen-
sion et permet de les tourner en tous sens pour
la facilité du travail.
Les grandes gouges vous serviront à produire
les grands creux : les petites vous seront utiles
pour le modelé au moyen de hachures. T.es gra-
vures du temps de Holbein, au XVIe siècle, sont
modelées par hachures. Ce genre de gravure
convient mieux que tout autre à l’illustration
des livres et s’harmonise mieux aux caractères
typographiques. Ces hachures peuvent se faire
de deux manières : elles sont incurvées dans le
sens de la forme des objets ou bien elles sont
rectilignes,, simples ou croisées. An X\F siècle


les graveurs sur bois usaient des hachures incur-
vées; de nos jours on use volontiers des hachu-
res rectilignes croisées. Suivant leur importance
les hachures donnent des tons plus ou moins
foncés, les gris intermédiaires entre les noirs et
les blancs. Les débutants négligent volontiers
les hachures et créent des ombres chinoises
dont on se lasse très vite. (fig. 1.)
Les hachures peuvent s’exécuter à la gouge,
ce qui est rapide, ou au canif ce qui demande
une taille et une contre-taillé'. La taille consiste
à creuser un trait dans le bois en tenant l’outil
1. Morin-Jfan. Ouvrage cité.

incliné de gauche à droite sous un angle d’en-
viron 45 degrés. La contre-taille s’exécute en
tenant l’outil penché de droite à gauche, et en
traçant une ligne parallèle à la première à une
distance égale à la largeur du creux que l’on
désire. Les deux traits se rencontrent au fond
de l’entaille et détachent complètement le
triangle de bois découpé des deux côtés. Ce
triangle s’enlève et laisse un creux que l’encre
n’atteindra pas.
Il est bon de remarquer que le canif se manie
en tirant à soi, la gouge en la poussant dans le
bois avec la paume de la main.


Pour obtenir des hachures très fines et très
serrées, M. Morin-Jean recommande de se ser-
vir d’une pointe d’acier un peu mousse ou
même d’un clou emmanché dans un porte-
plume. En grattant le bois avec cet instrument
vous obtiendrez des sillons parallèles très fins
qui donneront, au tirage, des hachures délicates
d’un bel effet.
On peut obtenir d’assez jolis bois sans recou-
rir aux hachures. Quelques traits enlevés à la
gouge ménagent assez de blancs pour donner
au sujet la clarté suffisante, (fig. 2.)
Les hachures croisées s’obtiennent en croisant
tout simplement les coups de gouge. Ces ha-
chures donnent donc un quadrillé blanc sur fond
noir. On peut aussi obtenir un quadrillé noir
sur fond blanc, comme on le fait avec le crayon
lorsqu’on dessine des ombres sur un papier
blanc. Pour obtenir ce genre de hachures il
faut enlever au canif les petits carrés qui sépa-
rent les traits noirs. C’est un travail de patience
auquel se livraient les graveurs sur bois du
XVIe siècle lorsqu’ils copiaient les œuvres des
maîtres. Le mieux est de varier les effets et de
mêler les lignes blanches sur fond noir aux
lignes noires sur fond blanc.
(A suivre).

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