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Le dessin à l'école et dans la famille: revue d'éducation esthétique — 6.1927/​1928

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No. 1 (octobre 1927)
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https://doi.org/10.11588/diglit.43080#0020
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disparaît. Au bout d’une douzaine de jours
cette couche d’huile est devenue gluante; on
lave alors la toile avec de l’alcool pur qui
entraîne 1 huile et les anciennes couches grais-
seuses avec elle. La couleur primitive réappa-
raît dans toute sa pureté.
Quelques tableaux à restaurer ont été vernis
au blanc d’œuf. Cette matière, devenue très
dure, résiste aux mordants ordinaires ; pour
l’enlever il suffit de frotter la toile avec de
l’huile de lin, de la laisser imbiber une heure
ou deux, puis de l’enlever avec l’esprit de vin.
Le blanc d’œuf se détache avec l’huile.
La moisissure.
La moisissure d’un tableau est causée par
l’humidité ; il faut donc, pour y remédier, faire
sécher le tableau puis le nettoyer par frotte-
ment. On emploie pour cet effet de l’alcool
et de l’essence de térébenthine mélangés
comme nous l’avons dit ci-dessus; on peut
employer aussi de l’huile grasse qui ravive en
même temps les couleurs.
Quelquefois il se produit, sur les tableaux,
une sorte de moisissure au moment où on les
rentoile ou quand on les nettoie parce qu’on
s’est servi d’un mordant trop violent qui a
dénaturé les couleurs. Cette moisissure cède
à l’emploi de l’huile grasse ou de l’alcool.
Couleurs écaillées.
On rencontré parfois des tableaux dont les
couleurs sont écaillées et un peu soulevées.
Pour corriger ce défaut on couvre de craie
blanche un papier que l’on place sur le ta-
bleau, la craie contre la peinture. Sur ce
papier on passe et repasse à plusieurs reprises
un fer chaud (fer à repasser) jusqu’à ce que
l’on ne sente plus d’aspérités.
Dans cette opération le papier s’attache
souvent à la peinture; il ne faut pas l’arracher
vivement : on risquerait d’enlever, avec le pa-
pier, des écailles de peinture. Mouillez le papier
patiemment ; il se détachera bientôt de lui-
même et sans danger.
Si la partie à recoller est considérable on la
couvre de colle d’amidon et l’on place dessus
un papier huilé. lia colle s’enlève ensuite à
l’aide d’une éponge imbibée d’eau.
Crevasses, trous et bosses.
Certaines vieilles peintures présentent une
toile ratatinée, dont la peinture se ride; d’au-

tres présentent des trous, des bosses creuses
ou sortantes.
Pour corriger un trou il n’est qu’un moyen :
coller un morceau de vieille toile à peindre à
l’envers du tableau et quand la colle est sèche
repeindre la partie renouvelée en harmonisant
les tons aux couleurs du tableau.
Les bosses d’une toile proviennent d’un coup
reçu, du frottement violent de la toile contre
un angle. Il est difficile de remédier parfaite-
ment à ce défaut. Le meilleur moyen consiste
à pratiquer, sur la bosse, une incision, de
coller derrière la toile un morceau d’autre
toile et de presser fortement avec un fer à re-
passer assez chaud, comme on l’a fait pour
aplatir les écailles et aspérités. On retouche
ensuite, s’il est nécessaire, l’endroit où l’on a
pratiqué l’incision avec une couleur bien sem-
blable à celle des parties environnantes.
Pentoilage des tableaux.
Lorsque la toile est usée et menace de
tomber en ruines et d’entraîner la perte de
la peinture, il devient indispensable de renou-
veler cette toile. Pour aboutir heureusement,
on colle, sur la peinture, plusieurs papiers
jusqu’à ce qu’ils forment une sorte de carton-
nage. On humecte ensuite la vieille toile jus-
qu’à ce qu’elle se détache de la couleur ou
bien on l’use à l'aide d’une pierre ponce. On
applique ensuite sur l’envers de la peinture
une toile neuve après l’avoir largement en-
duite de colle ou de céruse en pâte. On laisse
sécher à plat avant de suspendre le tableau.

La touche.
Les touches doivent être hardies par une con-
duite de pinceau libre et ferme, le moins tâ-
tonné qu'il est possible et les ouvrages ainsy
touchés bien à propos paroissent très finis d’une
distance proportionnée et les choses semblent
spirituelles, animées et mouvantes.

20 —

Henri Testelin (1616-1695).
 
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