Le calendrier s'aÆrme par un réalisme que Ton rencontre aussi dans
la Célébration de la Messe et dans la représentation des saints Corne
et Damien. Dans les miniatures III, X, XIV, XXIV, XXVIII,
XXX, XXXII, XXXV, XXXVI, XXXVII, XL (?), XLIV (?),
XLVIII, L et LIV, on remarque que les personnages ne sont
pas aussi trapus que dans les autres peintures : les dehors paraissent
accuser une sensihdité plus douce; peut-être serait-ce l'indice d'une
collaboration : il serait assez naturel de penser à Liévine, bile de Simon
Bening.
Les bgures de saint Mathieu et de saint Luc nous portent absolu-
ment du côté des italianisants. Et en considérant saint Mathieu, pour-
rait-on écarter le souvenir de Gossart ? Saint Luc, par contre, évoque
celui de Van Orley, mais avec un rappel à une composition du
XV" siècle. Pour saint Jean l'Evangéliste, nous ferons remarquer que
par le mouvement de la draperie il se rapproche des deux évangélistes
précités; sa physionomie rappelle celle de ce même personnage dans
la Descente de Croix (pl. XLV). Le saint Marc dans une forme
traditionnelle, si on le compare à ces conceptions de style nouveau,
montre à quel point Bening pratiquait l'éclectisme. Pour certains
critiques, la question se pose donc de savoir si un maître tel que
Gossart aurait lait la miniature, ou bien si cette page n'est pas la
copie d'un modèle émanant de l'artiste wallon. Nous inclinerons
plutôt à y voir une interprétation ou une fidèle copie; surtout
lorsqu'on examine l'image de saint Luc, on se trouve en présence d'une
œuvre témoignant encore du goût du passé et d'un enthousiasme mani-
feste pour la nouvelle manière. En tout cas, il ne faut pas trop se hâter
de dédoubler la personnalité de l'enlumineur, surtout lorsqu'on envi-
sage le coloris et la manière de traiter les draperies. D'ailleurs qu'on
n'oublie pas que les pages de l'^r^
^7?/ ont été exécutées par Simon Bening d'après les modèles qui lui
la Célébration de la Messe et dans la représentation des saints Corne
et Damien. Dans les miniatures III, X, XIV, XXIV, XXVIII,
XXX, XXXII, XXXV, XXXVI, XXXVII, XL (?), XLIV (?),
XLVIII, L et LIV, on remarque que les personnages ne sont
pas aussi trapus que dans les autres peintures : les dehors paraissent
accuser une sensihdité plus douce; peut-être serait-ce l'indice d'une
collaboration : il serait assez naturel de penser à Liévine, bile de Simon
Bening.
Les bgures de saint Mathieu et de saint Luc nous portent absolu-
ment du côté des italianisants. Et en considérant saint Mathieu, pour-
rait-on écarter le souvenir de Gossart ? Saint Luc, par contre, évoque
celui de Van Orley, mais avec un rappel à une composition du
XV" siècle. Pour saint Jean l'Evangéliste, nous ferons remarquer que
par le mouvement de la draperie il se rapproche des deux évangélistes
précités; sa physionomie rappelle celle de ce même personnage dans
la Descente de Croix (pl. XLV). Le saint Marc dans une forme
traditionnelle, si on le compare à ces conceptions de style nouveau,
montre à quel point Bening pratiquait l'éclectisme. Pour certains
critiques, la question se pose donc de savoir si un maître tel que
Gossart aurait lait la miniature, ou bien si cette page n'est pas la
copie d'un modèle émanant de l'artiste wallon. Nous inclinerons
plutôt à y voir une interprétation ou une fidèle copie; surtout
lorsqu'on examine l'image de saint Luc, on se trouve en présence d'une
œuvre témoignant encore du goût du passé et d'un enthousiasme mani-
feste pour la nouvelle manière. En tout cas, il ne faut pas trop se hâter
de dédoubler la personnalité de l'enlumineur, surtout lorsqu'on envi-
sage le coloris et la manière de traiter les draperies. D'ailleurs qu'on
n'oublie pas que les pages de l'^r^
^7?/ ont été exécutées par Simon Bening d'après les modèles qui lui