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EN MÉDITERRANÉE
une précaution initiale : elle a fort sagement procédé à
un désarmement général. (( Avec des gens armés, nous
disait joliment le baron Kutschera, il n'y a pas à parler
raison. )) Maintenant encore, et cela est fort naturel,
elle exerce sur ce pays la plus attentive surveillance.
J'ai parlé déjà de la gendarmerie bosniaque : ce corps
admirablement recruté couvre la Bosnie entière du
réseau serré de ses postes; chaque brigade sillonne
d'incessantes patrouilles les routes et les centres habités
de son district; et rien n'échappe à leur attention. Sur
les grands chemins de Bosnie, l'indigène ne circule
point en toute liberté : j'ai dû faire donner aux con-
ducteurs de chevaux qui m'avaient accompagné de
Visegrad à Srebrenica, des attestations administratives
afin qu'ils pussent, aux yeux des gendarmes, justifier
des raisons légitimes qui les faisaient rencontrer sur
les routes aussi loin de chez eux. Sur les chemins de
fer de Bosnie, l'indigène ne voyage point comme il
veut : j'ai vu, à la gare de Touzla, le gendarme de ser-
vice s'informer attentivement de la destination de
chaque voyageur bosniaque, et ce n'était point, on le
peut croire, pour l'aider à prendre son billet.
Ce sont là de menus exemples de la façon dont l'Au-
triche tient ce pays. J'en pourrais citer d'autres qui
montreraient comment, dans les circonstances plus
sérieuses, une administration qui connaît son métier
sait résoudre les difficultés. On y verrait comment —
par la manière forte — on se débarrasse des pétition-
naires obstinés et gênants qui prétendent indiscrète-
ment importuner les archiducs en voyage; et comment
aussi — par la manière douce — on arrive à substituer
aux trop virulentes réclamations de tel récent
raudma des rédactions plus atténuées et des exigences
 
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