Diehl, Charles: Dans l'orient byzantin (Paris, 1917)

BAKS L'OHÏEXT HYZAXTIX

dans ie ciel comme desfers de fance, la viile,
mer inouvante ondulant au sommet des coï-
iines, par-dessus laquelle le vieil aqueduc
de Valens tend, connne un pont gigantesque,
ses arcades inébranlées.
A mesure que le soir tombe, le spectacie
se fait plus émouvant et pius beau. Déjà ie
fond de la Gorne d'Or se couvre de brumes
iégères, déjà les premiers plans de Stamboui
s'enveloppent de vapeurs violettes. Seuie, au
sommet des coilines, sur fe ciei pàie et clair
qui, derrière ia Moliammédié, se nuance de
teintes orangées, 1a iigne ondulée et capri-
cieuse des monuments se détache nette et
ferme ; et depuis 1a mosquée de Nouri-Os-
manié jusqu'à 1a mosquëe de ^lahomet II,
ils semblent, sur 1e ciel du couchant, se con-
fondre en un édifice unique, en quelque
paiais de féerie ou de rêve, irréel et char-
mant, qui seinble prèt à s'évanouir dans 1a
lumière mourante du soir. Et peu à peu la
riuit descend, les contours s'estompont et
s'effacent et, pendant que 1a Corne d'Or
s'atlume aux demiers reflets du soleil, déjà,
à 1a Pointe du Sérail, les flots de Marmara
s'argentent aux premiers ràyons de 1a lune
nouveile...