APPROBATIONS ET DISSIDENCES
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très, déterminés par autant d'actes, auxquels, malgré
l'illusion d'ensemble, « l'artiste n'est arrivé que suc-
cessivement )). C'est l'œuvre de l'homme, qni, encore
un coup, « ne saisit qu'une seule dimension ». Com-
bien sont différents les ouvrages de la nature, laquelle
« sait brasser la matière et la remuer à fond » ! Les
surfaces chez elle sont obtenues du dedans. « En
même temps que son mouvement atteint à la sur-
face, les forces pénétrantes dont elle est animée opè-
rent à l'intérieur... elle embrasse le volume, la masse
et le solide entier dans toutes ses parties. »
Entendons bien ce mot d'bVera'eMr. Concevons
pourquoi l'homme n'y atteint pas. Tout ce à quoi
« ses sens s'appliquent » n'est en effet que des « sur-
faces ». 11 pense les dépasser. Pour mieux connaître
les corps, il « les ouvre, les divise et les sépare ».
Vains efforts, au bout desquels il ne trouve que sur-
faces encore. « S'il pouvait disposer de cette force
pénétrante » qui appartient à la nature, « si seule-
ment il avait un sens qui y fût relatif, il verrait le
fond de la matière, il pourrait l'arranger en petit
comme la nature la travaille en grand ». C'est ce
que fait le moule intérieur, qu'il serait facile d'ima-
giner si nos yeux « étaient conformés de façon à nous
représenter l'intérieur des corps... Dans cette sup-
position, les moules pour l'intérieur nous seraient
aussi faciles à concevoir que le sont les moules pour
l'extérieur... et nous aurions des voies de représen-
tation pour imiter l'intérieur des corps comme nous
en avons pour imiter l'extérieur ».
Telle est la molécule organique, tel le moule in-
térieur. On concevra maintenant comment le vivant
prend naissance dans l'instant de la génération. C'est
que l'un s'y voit saisir et façonner par l'autre, la mo-
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très, déterminés par autant d'actes, auxquels, malgré
l'illusion d'ensemble, « l'artiste n'est arrivé que suc-
cessivement )). C'est l'œuvre de l'homme, qni, encore
un coup, « ne saisit qu'une seule dimension ». Com-
bien sont différents les ouvrages de la nature, laquelle
« sait brasser la matière et la remuer à fond » ! Les
surfaces chez elle sont obtenues du dedans. « En
même temps que son mouvement atteint à la sur-
face, les forces pénétrantes dont elle est animée opè-
rent à l'intérieur... elle embrasse le volume, la masse
et le solide entier dans toutes ses parties. »
Entendons bien ce mot d'bVera'eMr. Concevons
pourquoi l'homme n'y atteint pas. Tout ce à quoi
« ses sens s'appliquent » n'est en effet que des « sur-
faces ». 11 pense les dépasser. Pour mieux connaître
les corps, il « les ouvre, les divise et les sépare ».
Vains efforts, au bout desquels il ne trouve que sur-
faces encore. « S'il pouvait disposer de cette force
pénétrante » qui appartient à la nature, « si seule-
ment il avait un sens qui y fût relatif, il verrait le
fond de la matière, il pourrait l'arranger en petit
comme la nature la travaille en grand ». C'est ce
que fait le moule intérieur, qu'il serait facile d'ima-
giner si nos yeux « étaient conformés de façon à nous
représenter l'intérieur des corps... Dans cette sup-
position, les moules pour l'intérieur nous seraient
aussi faciles à concevoir que le sont les moules pour
l'extérieur... et nous aurions des voies de représen-
tation pour imiter l'intérieur des corps comme nous
en avons pour imiter l'extérieur ».
Telle est la molécule organique, tel le moule in-
térieur. On concevra maintenant comment le vivant
prend naissance dans l'instant de la génération. C'est
que l'un s'y voit saisir et façonner par l'autre, la mo-