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Dimier, Louis
Faits et idées de l'histoire des arts — Paris: Bloud & Gay, 1923

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https://doi.org/10.11588/diglit.61641#0200
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FAITS ET IDÉES

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chose des peintres de 1840, de Fromentin en particulier.
Il cherche l'éclat des belles couleurs, en même temps que
le vrai caractère des animaux qu'il représente. En pra-
tique il est de ceux qui ne craignent pas qu'on les accuse
de ressemble}' à quelque modèle. Il sait que les leçons des
maîtres ont été de tout temps l'appui, la source, la nour-
riture de la véritable originalité.
Il est de ceux qui ont souhaité cette eiïquête et qui y
avaient répondu par anticipation.
Mon avis est que Michel-Ange avait raison. L’art
chrétien ne peut exister qu’en utilisant les ressources
communes et n’a droit au respect qu’en tendant à la
perfection. Il faut, bien entendu, que l’artiste soit
animé de l’esprit de foi, qu’il se pénètre des vérités
de l’Eglise et de la tradition. Mais il ne saurait
méconnaître la nécessité de réaliser le beau selon les
règles de son art.
Au reste dans l’histoire de la peinture religieuse,
quelle variété dans les moyens employés, dans la con-
ception des sujets traités, suivant les époques ! Depuis
Giotto et Fra Angelico jusqu’aux maîtres du Vatican,
au Corrège dans sa « Nuit », au Tintoret dans ses
peintures de la confrérie de Saint-Roch, à Rubens
avec sa Mise en croix d’Anvers, ou sa Montée au
Calvaire de Bruxelles, au sombre Zurbaran, etc.
Des clichés convenus, des formules byzantines ou
préraphaélites, qui cachent trop souvent le manque
de moyens et l’ignorance de la technique de l’art sous
prétexte de naïveté ou de symbolisme, ne peuvent plus
prétendre à un monopole de l’art chrétien et exprimer
la vie dans ses manifestations permanentes et les plus
 
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