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FONTAINEBLEA U

qu’on nommait son perron, un raffinement inventa d’inscrire
des vers à leur louange. Marot les fit pour celui que le roi
donna à Fontainebleau dans la cour du Cheval blanc, et
qu’on appela le tournoi des Chevaliers errants.
M. de Vendôme, M. d’Enghien son frère, M. d’Aumale
de la maison de Guise, M. de Nevers, avaient chacun leurs
vers inscrits, où tout passant était sommé d’avouer qu’il
n’y avait rien au monde de si beau que leur dame. A ces
quatre combattants s’ajoutait le dauphin, avec un défi dans
le même style :
Cet endroit de forêt
Nul1 chevalier ne passe, i. Que nul
Sans confesser qu’elle est
Des dames l’outre-passe2. 2. Parangon
Parmi tant de succès dans le monde, il faut dire que jamais
Marot ne délaissa l’éloge qu’il devait à Marguerite sa
princesse. Ses vers la mettent dans un rang à part, pour
son esprit, pour ses talents. Quand il s’adresse à elle, le
badinage n’entame jamais le respect.
Ma maîtresse est de si haute valeur...
Elle a au chef un esprit angélique,
Le plus subtil qui pour les cieux vola, 1. Féminin
Corps fémenin1, cœur d’homme et tête d’ange.
N’ayant garde d’autre part, pour faire sa cour au roi,
de priver d’hommage la favorite, il le prend avec elle d’un
ton bien différent, gracieux, flatteur, allégorique; il tourne
l’éloge sur le duché, dont il confond l’image avec celle du
site le plus fameux de l’antiquité.
Ce plaisant val que l’on nomme Tempé,
Sachez que plus il n’est en Thessalie.
Jupiter roi, qui les cœurs gagne et lie,
Pour Tempé veut qu’Étampes si1 s’appelle 1. Ainsi
Ainsi lui plaît, ainsi l’a situé.
Pour y loger de France la plus belle.
 
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