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FONTAINEBLEAU
qu’avant son mariage on appelait la belle Assigny, et la
baillive de Caen, Mme de Lonrai, de la maison de Lafayette.
On ne peut douter que Mme d’Étampes s’y trouvât, ainsi
que ses deux sœurs, Mme de Cany et Mme de Vertus, et
peut-être sa nièce, nommée la petite Heilly. Les dames
auxquelles Marot a rimé ses étrennes, terminées par des
étrennes au roi, durent pareillement en faire partie. Là se
lisent parmi les femmes mariées les noms de l’amirale de
Brion, Françoise de Longwy, de Mme de Lestrange, Marie
de Langeac, de Mme de Bressuire, Jeanne de Brosse, dont
le mari était Laval, de Mlle de Duras Barbe Cauchon, qui
fut Maupas, la jeune, dont le moineau mourut déploré par
Marot, de Mlle de Macy, qui fut Monchenu et en secondes
noces Mme de Pont, enfin de la grand’sénéchale Mme de
Maulevrier, femme du grand sénéchal et gouverneur de
Normandie, que nous nommons Diane de Poitiers.
L’histoire de cette personne célèbre, qui ne fut jamais
maîtresse de François Ier, mais de son fils Henri II seulement,
n’a couru dans le public que sous de si fausses couleurs,
qu’on aura peine à l’imaginer dans ce cercle d’une cour
décente, veuve depuis peu, mère de deux filles, et ne songeant
assurément à prévaloir dans la faveur du roi sur aucune de
celles qui l’approchaient.
Elle montrait déjà ces dehors imposants qui la firent
admirer de la cour, en même temps que le savoir et l’érudi-
tion, dont les femmes, non moins promptes que les gen-
tilshommes à suivre les désirs du roi, voulurent désormais
paraître ornées. L’exemple de la reine de Navarre était imité
par ses nièces, filles de France, comme il l’avait été de la
duchesse de Ferrare, et Mme d’Étampes elle-même ne
dédaignait pas de joindre dans sa personne le charme des
belles connaissances et des langues à ceux qui lui avaient
conquis le cœur du roi. Sainte-Marthe dans une de ses
préfaces l’appelle « la plus savante des belles ».
FONTAINEBLEAU
qu’avant son mariage on appelait la belle Assigny, et la
baillive de Caen, Mme de Lonrai, de la maison de Lafayette.
On ne peut douter que Mme d’Étampes s’y trouvât, ainsi
que ses deux sœurs, Mme de Cany et Mme de Vertus, et
peut-être sa nièce, nommée la petite Heilly. Les dames
auxquelles Marot a rimé ses étrennes, terminées par des
étrennes au roi, durent pareillement en faire partie. Là se
lisent parmi les femmes mariées les noms de l’amirale de
Brion, Françoise de Longwy, de Mme de Lestrange, Marie
de Langeac, de Mme de Bressuire, Jeanne de Brosse, dont
le mari était Laval, de Mlle de Duras Barbe Cauchon, qui
fut Maupas, la jeune, dont le moineau mourut déploré par
Marot, de Mlle de Macy, qui fut Monchenu et en secondes
noces Mme de Pont, enfin de la grand’sénéchale Mme de
Maulevrier, femme du grand sénéchal et gouverneur de
Normandie, que nous nommons Diane de Poitiers.
L’histoire de cette personne célèbre, qui ne fut jamais
maîtresse de François Ier, mais de son fils Henri II seulement,
n’a couru dans le public que sous de si fausses couleurs,
qu’on aura peine à l’imaginer dans ce cercle d’une cour
décente, veuve depuis peu, mère de deux filles, et ne songeant
assurément à prévaloir dans la faveur du roi sur aucune de
celles qui l’approchaient.
Elle montrait déjà ces dehors imposants qui la firent
admirer de la cour, en même temps que le savoir et l’érudi-
tion, dont les femmes, non moins promptes que les gen-
tilshommes à suivre les désirs du roi, voulurent désormais
paraître ornées. L’exemple de la reine de Navarre était imité
par ses nièces, filles de France, comme il l’avait été de la
duchesse de Ferrare, et Mme d’Étampes elle-même ne
dédaignait pas de joindre dans sa personne le charme des
belles connaissances et des langues à ceux qui lui avaient
conquis le cœur du roi. Sainte-Marthe dans une de ses
préfaces l’appelle « la plus savante des belles ».