Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten
Overview
Facsimile
0.5
1 cm
facsimile
Scroll
OCR fulltext
io6

FONT AINE BLE A U

peut-être, peut-être en était-il jaloux, comme le furent plus
ou moins les princes de deçà les monts. Mais les jalousies
cessent lorsqu’elles sont trop loin de compte. Ce qui s’offrit
à l’empereur alors décourageait l’émulation. La chronique
n’a gardé le souvenir que de l’admiration qu’il en conçut.
Le dauphin et son frère allèrent au-devant de lui, le
dauphin à Bordeaux, le duc d’Orléans jusqu’à Bayonne.
Partout où le train royal passait, menant l’hôte de France,
c’étaient des entrées dans les villes, réjouissances populaires,
et grande chère partout. Le roi se trouva à Châtellerault,
l’embrassa, et, le menant par ses diverses maisons, ne cessa
de l’entretenir de fêtes, de parties de chasse et de tournois :
tout cela brillant de dépense et de goût.
Le solide y était aussi. L’empereur fut surpris de trouver
en toute occasion et en quelque endroit que l’on se trouvât,
fût-ce village ou forêt, la table du roi si bien servie. Et
comme les gentilshommes qui l’accompagnaient lui dirent
qu’à celle où le grand maître les traitait l’abondance et la
variété n’étaient pas moindres, Charles se divertit à l’aller
surprendre et dîner avec lui, et convint qu’on ne l’avait pas
trompé, « trouvant cette table aussi bien garnie et pourvue
et chargée de vivres aussi bien apprêtés et assaisonnés,
comme s’ils eussent été dans Paris ou dans une autre bonne
ville de France ». On était sur les routes, ce qui fit dire à
l’empereur, continue Brantôme, de qui ce témoignage est
pris, « qu’il n’y avait une telle grandeur au monde que celle
d’un tel roi de France ».
Ces témoignages de cuisine ont leur prix. .Ex ungue
leonem. Un prince souverain juge d’une cour par l’office,
comme un général, d’un régiment, au paquetage. Une seule
réception préparée manqua. Ce fut quand le feu prit aux
torches dans le château d’Amboise, où le train du roi s’arrêta.
Il y aurait une revue à faire des accidents survenus dans
ces fêtes de cour, témoins de la peine qu’on éprouvait à
 
Annotationen