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FONTAINEBLEAU
eut couronnés à Milan. Les grands dignitaires de l’empire,
les ambassadeurs, des députations du Sénat, du Tribunat,
du Corps législatif, y vinrent complimenter Leurs Majestés
en grand appareil, et furent reçus de même. Deux ans après,
à l’occasion des noces de Jérôme, frère de Napoléon, qui
fut roi de Westphalie, avec Catherine de Wurtemberg,
l’automne de 1807 y vit donner des fêtes d’une splendeur
inouïe, où l’on se flatta de dépasser, non sans cause, tout
ce qu’avait fait en ce genre l’ancienne cour.
Cela se passait aux yeux quasi de toute l’Europe, devant
les princes de la Confédération du Rhin, des princes italiens
et ceux de la maison impériale investis de couronnes à
l’étranger, et leur suite. Une profusion de diamants, de
joyaux et de fleurs brillaient dans cette illustre assemblée,
faisant du château, de ses jardins, de sa forêt, un séjour
qu’un témoin de ces fêtes qualifie de « fantastique et d’eni-
vrant ».
L’antique tradition du festin servi dans la salle de Bal
y fut reprise, et aussi bien l’on y dansa, moyennant le soin
qui fut pris de couvrir l’usure des fresques qui la décorent,
de soies cramoisies, dont une aquarelle de Hurtault, tirée
alors, nous retrace le superbe effet. Le soir, tout le château,
les jardins, la ville même, étaient brillamment illuminés.
Chasses sur chasses, collations sur collations, servies au
plus épais du bois, plaisirs de toute sorte, y tenaient sans
relâche en haleine des hôtes dont une étiquette inflexible
réglait au demeurant le divertissement et la parure.
Régnault, qui a peint en grand le contrat de ce mariage
signé en présence de l’empereur, dans un tableau qui est à
Versailles, nous rend témoins de l’incroyable mascarade
à laquelle elle pliait les grands dans ces sortes de cérémonies ;
le récit des fêtes du château montre ces consignes humanisées
à des costumes plus agréables. L’habit de chasse était vert
pour les hommes avec des galons d’or et d’argent en bran-
FONTAINEBLEAU
eut couronnés à Milan. Les grands dignitaires de l’empire,
les ambassadeurs, des députations du Sénat, du Tribunat,
du Corps législatif, y vinrent complimenter Leurs Majestés
en grand appareil, et furent reçus de même. Deux ans après,
à l’occasion des noces de Jérôme, frère de Napoléon, qui
fut roi de Westphalie, avec Catherine de Wurtemberg,
l’automne de 1807 y vit donner des fêtes d’une splendeur
inouïe, où l’on se flatta de dépasser, non sans cause, tout
ce qu’avait fait en ce genre l’ancienne cour.
Cela se passait aux yeux quasi de toute l’Europe, devant
les princes de la Confédération du Rhin, des princes italiens
et ceux de la maison impériale investis de couronnes à
l’étranger, et leur suite. Une profusion de diamants, de
joyaux et de fleurs brillaient dans cette illustre assemblée,
faisant du château, de ses jardins, de sa forêt, un séjour
qu’un témoin de ces fêtes qualifie de « fantastique et d’eni-
vrant ».
L’antique tradition du festin servi dans la salle de Bal
y fut reprise, et aussi bien l’on y dansa, moyennant le soin
qui fut pris de couvrir l’usure des fresques qui la décorent,
de soies cramoisies, dont une aquarelle de Hurtault, tirée
alors, nous retrace le superbe effet. Le soir, tout le château,
les jardins, la ville même, étaient brillamment illuminés.
Chasses sur chasses, collations sur collations, servies au
plus épais du bois, plaisirs de toute sorte, y tenaient sans
relâche en haleine des hôtes dont une étiquette inflexible
réglait au demeurant le divertissement et la parure.
Régnault, qui a peint en grand le contrat de ce mariage
signé en présence de l’empereur, dans un tableau qui est à
Versailles, nous rend témoins de l’incroyable mascarade
à laquelle elle pliait les grands dans ces sortes de cérémonies ;
le récit des fêtes du château montre ces consignes humanisées
à des costumes plus agréables. L’habit de chasse était vert
pour les hommes avec des galons d’or et d’argent en bran-