MUSÉE DE CONSTANTINE 29
monument tétrastyle, soutenu aux quatre angles par quatre colonnes
corinthiennes. Le faîte de l'édicule, massif et quadrangulaire, res-
semble au couronnement d'un arc de triomphe. Il est orné sur la
façade d'un médaillon accosté de deux génies. Au-dessous, dans
les niches ménagées entre les colonnes, sont sculptés des bas-reliefs ;
la face postérieure seule ne porte aucun ornement. Le motif prin-
cipal est fort endommagé : il représente le buste, vu de face, d'un
personnage barbu et chevelu, drapé dans de larges vêtements qui
l'enveloppent jusqu'au cou : c'est probablement le portrait du
dédicant lui-même ; il tient dans sa main gauche une cassolette à
parfums, une acerra, comme on le remarque souvent sur les stèles
dédiées à Saturne. Sous le buste, se trouve un cartouche vide
destiné à contenir une inscription qui est complètement effacée
aujourd'hui, si toutefois elle a jamais existé. A droite et à gauche,
les niches latérales sont occupées par deux personnages en pied, un
homme et une femme. Ce sont des canéphores : ils portent sur la
tête une large corbeille qu'ils soutiennent d'une main : l'homme
tient dans son autre main un objet circulaire, sans doute un gâteau,
et la femme presse contre sa poitrine deux vases géminés, en forme
d'alabastres, pendus à son cou par un long collier. L'ensemble,
avec ses détails gauches et ses naïvetés de sculpture, est un spé-
cimen intéressant de l'art provincial africain.
*
A côté des stèles votives, le musée possède aussi un certain
nombre de monuments funéraires ornés de bas-reliefs. Ils sont
presque tous trop grands et trop lourds pour avoir pu trouver place
dans la salle de la mairie : celle-ci ne renferme qu'une petite stèle
de forme originale(I) trouvée à Constantine, dans les déblais de la
(1) Reboud, Const., sér. 2, X, p. 81-
82. — Voir la pl. IV, 5. Cf. une stèle de
Dellys, Doublet, Musée d'Alger, p. 28, 67-68
et pl. IV, 5 ; et un sarcophage chrétien du
Musée de Philippeville, présentant au centre
la même porte entr'ouverte.
monument tétrastyle, soutenu aux quatre angles par quatre colonnes
corinthiennes. Le faîte de l'édicule, massif et quadrangulaire, res-
semble au couronnement d'un arc de triomphe. Il est orné sur la
façade d'un médaillon accosté de deux génies. Au-dessous, dans
les niches ménagées entre les colonnes, sont sculptés des bas-reliefs ;
la face postérieure seule ne porte aucun ornement. Le motif prin-
cipal est fort endommagé : il représente le buste, vu de face, d'un
personnage barbu et chevelu, drapé dans de larges vêtements qui
l'enveloppent jusqu'au cou : c'est probablement le portrait du
dédicant lui-même ; il tient dans sa main gauche une cassolette à
parfums, une acerra, comme on le remarque souvent sur les stèles
dédiées à Saturne. Sous le buste, se trouve un cartouche vide
destiné à contenir une inscription qui est complètement effacée
aujourd'hui, si toutefois elle a jamais existé. A droite et à gauche,
les niches latérales sont occupées par deux personnages en pied, un
homme et une femme. Ce sont des canéphores : ils portent sur la
tête une large corbeille qu'ils soutiennent d'une main : l'homme
tient dans son autre main un objet circulaire, sans doute un gâteau,
et la femme presse contre sa poitrine deux vases géminés, en forme
d'alabastres, pendus à son cou par un long collier. L'ensemble,
avec ses détails gauches et ses naïvetés de sculpture, est un spé-
cimen intéressant de l'art provincial africain.
*
A côté des stèles votives, le musée possède aussi un certain
nombre de monuments funéraires ornés de bas-reliefs. Ils sont
presque tous trop grands et trop lourds pour avoir pu trouver place
dans la salle de la mairie : celle-ci ne renferme qu'une petite stèle
de forme originale(I) trouvée à Constantine, dans les déblais de la
(1) Reboud, Const., sér. 2, X, p. 81-
82. — Voir la pl. IV, 5. Cf. une stèle de
Dellys, Doublet, Musée d'Alger, p. 28, 67-68
et pl. IV, 5 ; et un sarcophage chrétien du
Musée de Philippeville, présentant au centre
la même porte entr'ouverte.