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https://doi.org/10.11588/diglit.59132#0113
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et donnant son cœur et sa main à un second époux , Louis de Tarente , elle le
fit couronner avec elle, le 15 mai 1352, dans celte petite chapelle. Alors, en
mémoire de cet heureux événement, elle fit construire une église qu’elle
nomma l’Incoronata, à laquelle se rattache le bijoux du Giotto. C’est ce
joyau, égaré dans une rue populeuse, oublié par la foule, c’est de cette perle
sans prix que j’ai vue admir ée, revue et admirée encore, que je voulais te dire
un mot.
Au risque de mettre à bout ta patience, je veux le parler du magnifique
Clocher ciel Carminé , qui, vu de la Place du Marché, ou de la mer, produit le
plus bel effet, tant il est gracieux, et surtout de la Chiesa ciel Carminé Maggiore
qu’il signale. Dis-moi si cette église mérite que je te la signale! D’abord elle
fut témoin et un peu théâtre de la révolution faite par Masaniello, qui y est en-
terré , sans que l’on puisse désigner l’endroit où il repose, car quand M. Valmer
le demanda :
— Chut! lui fit tout bas un vieux prêtre , vous dites là un nom que l’on ne
doit jamais prononcer à Naples...
Ensuite, c’est là que sont également inhumées les deux pauvres victimes de
Charles d’Anjou, Conradin et Frédéric de Bade.
Cette Église fut fondée et reçut son nom de quelques Carmes, à leur retour du
Mont-Carmel, d’où ils apportèrent une Madone peinte en noir et la dévotion à
cette Vierge. On voit, en effet, la Vierge noire, peinte sur bois, placée sur un
autel qu’Elisabeth d’Autriche fit décorer lorsqu’elle vint ensevelir la dépouille
de son fils Conradin, et celle de son cousin Frédéric , après leur supplice. C’est
sous cet autel, l’autel du Sanctuaire, que reposent les infortunés princes , et
ces trois lettres indiquent seule son tombeau , R. C. C. Mais le roi de Ba-
vière, Maximilien II, en 4847 , fît aussi placer dans l’église une fort belle sta-
tue du jeune roi vêtu de la pourpre, la couronne sur la tète et l’épée à la main.
Cette statue est l’œuvre, de Thorwaldsen, qui la modela, et de Schopp , qui la
sculpta. Mon cœur de femme a saigné en voyant sur un des bas-reliefs du piédes-
tal l’image de Conradin s’arrachant des bras de sa mère pour aller reconquérir son
royaume, et sur un autre le même Conradin , vaincu et condamné, embrassant
Frédéric de Bade , avant de marcher à la mort.
Celte Eglise des Carmes , voisine du lieu qui vit ce drame cruel, possède un
crucifix miraculeux que l’on conserve dans un tabernacle. On l’expose à la véné-
ration publique seulement le premier et le dernier jour de chaque année. On ra-
et donnant son cœur et sa main à un second époux , Louis de Tarente , elle le
fit couronner avec elle, le 15 mai 1352, dans celte petite chapelle. Alors, en
mémoire de cet heureux événement, elle fit construire une église qu’elle
nomma l’Incoronata, à laquelle se rattache le bijoux du Giotto. C’est ce
joyau, égaré dans une rue populeuse, oublié par la foule, c’est de cette perle
sans prix que j’ai vue admir ée, revue et admirée encore, que je voulais te dire
un mot.
Au risque de mettre à bout ta patience, je veux le parler du magnifique
Clocher ciel Carminé , qui, vu de la Place du Marché, ou de la mer, produit le
plus bel effet, tant il est gracieux, et surtout de la Chiesa ciel Carminé Maggiore
qu’il signale. Dis-moi si cette église mérite que je te la signale! D’abord elle
fut témoin et un peu théâtre de la révolution faite par Masaniello, qui y est en-
terré , sans que l’on puisse désigner l’endroit où il repose, car quand M. Valmer
le demanda :
— Chut! lui fit tout bas un vieux prêtre , vous dites là un nom que l’on ne
doit jamais prononcer à Naples...
Ensuite, c’est là que sont également inhumées les deux pauvres victimes de
Charles d’Anjou, Conradin et Frédéric de Bade.
Cette Église fut fondée et reçut son nom de quelques Carmes, à leur retour du
Mont-Carmel, d’où ils apportèrent une Madone peinte en noir et la dévotion à
cette Vierge. On voit, en effet, la Vierge noire, peinte sur bois, placée sur un
autel qu’Elisabeth d’Autriche fit décorer lorsqu’elle vint ensevelir la dépouille
de son fils Conradin, et celle de son cousin Frédéric , après leur supplice. C’est
sous cet autel, l’autel du Sanctuaire, que reposent les infortunés princes , et
ces trois lettres indiquent seule son tombeau , R. C. C. Mais le roi de Ba-
vière, Maximilien II, en 4847 , fît aussi placer dans l’église une fort belle sta-
tue du jeune roi vêtu de la pourpre, la couronne sur la tète et l’épée à la main.
Cette statue est l’œuvre, de Thorwaldsen, qui la modela, et de Schopp , qui la
sculpta. Mon cœur de femme a saigné en voyant sur un des bas-reliefs du piédes-
tal l’image de Conradin s’arrachant des bras de sa mère pour aller reconquérir son
royaume, et sur un autre le même Conradin , vaincu et condamné, embrassant
Frédéric de Bade , avant de marcher à la mort.
Celte Eglise des Carmes , voisine du lieu qui vit ce drame cruel, possède un
crucifix miraculeux que l’on conserve dans un tabernacle. On l’expose à la véné-
ration publique seulement le premier et le dernier jour de chaque année. On ra-