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Hôtel Drouot <Paris> [Editor]; Commissaire-Priseur Henri Baudoin <Paris> [Editor]
Souvenirs historiques: autographes, documents sur la Révolution et l'Empire, sonnet autographe de Henri VI, necessaire de messe de l'impératrice Joséphine, importante collection d'éventails principalement du XVIIIe siècle ; Hotel Drouot, 10 juillet 1941 — Paris, 1941

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https://doi.org/10.11588/diglit.15136#0018
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— 13 —

Ce fameux madrigal a toujours été attribué à Henri iv.

Cette pièce, entièrement de la main du Roi et adressée à la Belle
Gabrielle par son royal amant confirme en tous points cette attribution.

Ce madrigal fut mis en musique; celle-ci est très probablement l'œuvre
d'Eustache Ducaurroy, alors surintendant de la musique du Roi.

Notes historiques : Gabrielle d'EsTRÉES était fille d'Antoine d'EsTRÉES
et de Françoise Babou de la Bourdaisière; elle naquit vers 1571 et mourut
à l'âge de 28 ans, à Paris, au doyenné de Saint-Germain, le 9 ou le
10 Avril 1599. Après avoir été la maîtresse du Roi de France Henri m,
Gabrielle d'EsTRÉES devint celle de divers personnages : du louche
financier Zamet, du Cardinal de Guise, du Duc de Longueville, du Duc de
Bellegarde. La « Belle Gabrielle » rencontra Henri iv, pour la première
fois, à Cœuvres, à la fin de 1590 et devint, peu après, sa favorite. Le Roi
la maria à un gentilhomme picard Nicolas d'AMERVAL, Seigneur de Liangourt,
mari postiche s'il en fût. Cette union fut dissoute en 1594, pour cause
d'impuissance du mari, bien qu'il eût 14 enfants d'un autre lit.

Lors de l'entrée solennelle d'HENRi iv à Paris, le 15 Septembre 1594, la
Belle Gabrielle, dit PEstoile, se trouvait un peu en avant de lui, dans une
litière magnifique, toute découverte, chargée de tant de perles et de pierre-
ries si reluisantes qu'elles offusquaient la lumière des flambeaux. Elle était
déjà traitée presque en souveraine. Il est hors de doute que Henri iv voulut
l'épouser, comme il le lui offre dans le présent madrigal :
« ... Partaqez ma couronne... » etc.,

ceci malgré les remontrances de l'austère Sully, de Thou et sans tenir
compte du mécontentement populaire. La mort subite de sa maîtresse
détruisit tous les projets d'HENRi iv.

Gabrielle s'étant séparée du Roi, alors à Fontainebleau, pour venir
faire ses dévotions à Paris, descendit d'abord dans la maison du financier
Zamet, près de la Bastille. Le Jeudi Saint, après dîner, elle fût entendre les
ténèbres en musique au Petit Saint-Antoine. Tombée subitement malade,
on la conduisit chez sa tante Madame de Sourdis; elle expira dans d'atroces
convulsions dans la nuit du vendredi au samedi. Certains attribuent la
mort de Gabrielle d'EsTRÉES à une attaque d'apoplexie; d'autres à une
crise d'éclampsie, car elle était enceinte. Une troisième version des causes
de cette mort subite et étrange fut soutenue par l'historien Mézeray, elle
laisse à supposer que Gabrielle fut empoisonnée par ordre du Grand Duc de
Toscane François de Médicis, pour supprimer l'obstacle qu'elle constituait
au mariage de Marie de Médicis, Princesse de Toscane, avec le Roi de
France.

Gabrielle d'EsTRÉES fut successivement appelée, depuis son mariage avec
Nicolas d'amerval de Liancourt : Mme de Liancourt ou Madame Gabrielle,
puis, à partir de 1594: La Marquise de Montceaux et La Duchesse de Beaufort.

{Voir la reproduction Pl. III)

68 — VICTOR HUGO et JULIETTE DROUET.

Album de dessins exécutés par Victor Hugo et donnés par lui
a Juliette Drouet, in-4° oblong, plein maroquin vert; grands
ornements de style rocaille en or et à froid sur les plats, initiales
« J. D. » au centre, dos orné, tranches dorées, dentelles intérieures,
doub. de soie moirée verte. (Reliure de l'époque).

Important et très intéressant souvenir évoquant la liaison du poète et
de Juliette Drouet. Cet album contient :

A. — Un poème autographe signé de Victor Hugo, spécialement composé
pour Juliette Drouet; il est daté du 1er Janvier 1840.

Ce poème parut ensuite dans « Les Rayons et les ombres » :

« Dieu qui sourit et qui donne »
« Et qui vient vers qui l'attend »
« Pourvu que vous soyez bonne »
« Sera content... » etc.

B. — 38 dessins originaux de Yictor Hugo de format in-18°, in-12° et
in-8", représentant en général des caricatures ou des charges; quelques-uns
sont empreints du côté fantastique rencontré si souvent dans les dessins
de Victor Hugo. L'un d'eux est rehaussé de couleurs; de nombreux autres
portent des annotations de Victor Hugo et de Juliette Drouet, rappelant
à quelle occasion, à quelle date ils furent dessinés, puis donnés.
 
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