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Hôtel Drouot <Paris> [Editor]
Collection de Monsieur G. D...: reliques et souvenirs historiques de Louis XVI, de Marie Antoinette, de Napoléon, de Kléber ; bijoux, autographes, dessins, miniatures, tableaux, gravures, bibelots ; Hôtel Drouot, le mercredi 14 avril 1943 — Paris, 1943

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https://doi.org/10.11588/diglit.11393#0005
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AVANT-PROPOS

Lorsque dans une vente à l'Hôtel Drouot apparaissent quelques-unes
des pièces qui marquent un sommet de notre histoire et dont la dévastaliçn
contemporaine augmente la rareté, Vhistoriographe se doit de les signaler :

M. G. D, collectionneur connu pour la sévérité de sa sélection se
décide à disperser quelques-unes de ses belles pièces du temps révolution-
naire,, à noter :

Le Bonnet dont jusqu'à la fin le Roi Louis XVI se coiffait la nuit en
sa captivité de la Tour, ce fin tissu couvrait la tète royale que le couperet
allait faire tomber.

Le Bracelet- et le Collier de la Reine Marie-Antoinette, très précieuses
et émouvantes reliques, derniers bijoux portés par Elle durant sa captivité
à la prison du Temple. Ces pièces rarissimes ont été conservées par
S. A. R. Mme La Duc/tesse d'Angoulème qui les a remis à M. le
Baron de Sainte-Preuve, attachée à S. A. R. Marie-Antoinette; elles
n'ont jamais circulé dans le commerce et se sont retransmises 'de famille
en famille. Ces deux bijoux sont formés de médaillons contenant finement
tressés les cheveux de S. M. Marie-Thérèse d'Autriche, du Roi Louis XVI,
de Madame Royale, du Daicp/dn, ces cheveux blonds d'un enfant-roi que
guettait un long martyre.

Ce sont là les derniers souvenirs chéris et combien précieux de la
malheureuse souveraine. Que de souvenirs tragiques évoqués devant
ceux-ci. Ils suscitent une émotion quasi religieuse, ils font naître un désir
ardent : celui de les. voir retourner entre les mains pieuses d'un collection-
neur fervent et respectueux.

Deux précieux bronzes d'époque Louis XIV représentant Bacchus et
Mercure, vestiges d'immobilier du Temple, bien connu des historiens, ayant
appartenu à la collection Berthélemy, arcliiviste de l'Ordre de Malte qui
les conserva à la commanderie de Chesnu.

Du côté des portraits : une boîte ornée d'une miniature en camaïeu
représentant le Roi Louis XVI, signée de Mlle Prieur, fille du juré révo-
lutionnaire, exécutée fort probablement d'après nature à la prison du
Temple.

Un pastel de Théroigne de Méricourt, l'amazone de Versailles qui a
fini ses jours à la Salpélrière après une longue et tragique démence de
vingt années.

Un Camille Desmoulins superbement lâché d'une facture large et d'un
dessin châtié.

Le sabre du général Kléber, à ses armes, provenant de la fameuse
collection Bernard Franck; il avait été acquis en 1900 à la famille
Kléber par M. Bernard Franck père.

Un fragment de bracelet fait avec les cheveux de VEmpereur Napo-
léon J'v, don de la Reine Caroline au chevalier Carminati, ainsi que
l'atteste indiscutablement l'autographe joint signé et scellé du sceau royal.

Telles sont les précieuses pièces qu'on verra, non sans respect, se
disperser au feu des enchères.

Baron André de MABICOUBT,
Archiviste paléographe, ancien élève des Chartes.
 
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