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Dubois-Maisonneuve, A.; Clener, A. [Ill.]; Millin, Aubin L. [Ill.]
Peintures de vases antiques, vulgairement appelés étrusques (Band 1) — Paris, 1808

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https://doi.org/10.11588/diglit.5677#0123
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DESCRIPTION DES VASES.

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qu'il ait enfin tiré le corps à lui, et qu'il l'ait reporté à ses chers compagnons1.
Pendant que pour remplir un soin si religieux Ménélas abandonne celui de
sa propre conservation, deux guerriers veillent à sa défense; l'un est l'in-
trépide fils de Télamon, le terrible Ajax, qui armé d'une hache2 a déjà frappé
Hippothoùs. Ce guerrier pélagien, fils de Lethus3, avoit tenté de passer une
courroie à un des pieds de Patrocle, mais Ajax l'a renversé: en vain il tend
d'une manière suppliante la main qui vient d'abandonner le pied de Patrocle4,
la hache d'Ajax va fendre son casque d'airain, et faire jaillir dans les airs sa
cervelle ensanglantée5.

Pendant qu'Ajax signale ainsi sa valeur et écarte les assaillants, un habile
archer placé derrière Ménélas lance continuellement des traits sur les héros
troyens; il est couvert d'une cuirasse composée de plusieurs lames de métal6.
Ce pourroit être Teucer si renommé dans l'armée des Grecs par son adresse
à lancer des traits7; mais Mérion, l'ami et l'aurige d'Idoménée, ne lui cédoit
en rien dans ce genre d'exercice, puisque ce fut lui qui remporta sur Teucer
lui-même le prix de l'arc dans les jeux qui se célébrèrent ensuite sur le tombeau

^\ Àrccç ÀTçei(5r)ç MevéAocoç

Nexçôv vît' èx, Tçoov tçuse ^eroc eôvoç traiçov.

//., XVII, 581.

(2) C'est sans contredit une grande licence que 1 ar-
tiste a prise de représenter Ajax combattant avec une
hache ; Homère ne met cette arme dans la main des
héros grecs ou troyens que dans le combat sur les vais-
seaux: II., XV, 711; seulement il dit ailleurs, XIII,
612, que Pisandre, armé d'une hache, reçoit l'attaque
d'Agamemnon armé d'une épée; et Achille propose dix
haches et dix bipennes pour le prix de l'adresse à
tirer de l'arc : IL, XXIII, 85o. Mais l'auteur de cette
peinture à voulu représenter différentes armes pour
jeter de la variété dans sa composition; et voilà pour-
quoi il s'est permis de donner une hache à Ajax. Sa
cuirasse est formée de plusieurs plaques de métal. In-

frà, note 6.

(3) //., XVII, 289. M. Bitaubé traduit seulement le
noble Hippothoùs.

//\ Ex, cT âça xe*Ç<àv

IlaTçoKXoxo rtôSa ueyaXrJTOçoç T)X,e X^ùÇe

Keierôdi.

//., XVII, 298.

(5) Winkelmann, dans ses Monumentiinediti, n°i28,

a rapporté une pierre gravée de la collection du duc

de Piombino: cette cornaline appartient aujourd'hui à

M le prince Stanislas Poniatowski; elle représente aussi

le mémorable combat des Grecs et des Troyens sur le

corps de Patrocle ; mais cette pierre a été figurée avec

la plus grande négligence; c'est ce qui nous a en-

gagé à la reproduire planche LXXII, n» 5. On y voit

Patrocle au pied duquel Hippothoùs a attaché une-

courroie; celui qui est auprès d'eux doit être Phor-
cys, qu'Ajax tua au moment où il vouloit défendre
Hippothoùs : Phorcys a une chlamyde ; il n'est pas
nud, comme le représente la figure donnée par Win-
kelmann. Hector doit être le guerrier qui placé en
avant du corps de Patrocle, combat de plus près les
Grecs, et protège ceux qui veulent l'enlever : ce n'est
pas Enée, comme le dit Winkelmann. Les trois guer-
riers qui combattent les Troyens sont Ajax, fils de
Télamon, et non Ajax fils d'Oïlée, comme le dit aussi
Winkelmann, puisque c'est le fils de Télamon qui va
immoler Hippothoùs; les deux autres sont Ménélas, et
le troisième est Ajax, fils d'Oïlée, Idoménée ou Mé-
rion: ce furent ces trois guerriers que Ménélas amena
au secours du fils de Télamon. Suprà, p. o,5. Le gra-
veur n'en a mis qu'un des trois, parceque la grandeur
de sa pierre ne lui permettoit d'y placer que six guer-
riers combattants, trois Grecs et trois Troyens. Celui
qui est renversé derrière Hector, et dont on ne voit
que le dos et les jambes, doit être Schedius, suprà,
ïbid., qu'Hector tua au lieu d'Ajax qu'il vouloit percer
de sa lance; l'artiste l'a habilement placé derrière les
autres, pour que la vue de ce corps étendu sur l'arène
ne diminuât rien de l'effet que doit produire la vue du
corps de Patrocle. Infrà, p. 99. Tous ces guerriers ont
des cnèmides, suprà, p. 29, note 6, et p. 41? et la
figure publiée par Winkelmann les représente ayant les
jambes nues,

(6) Celle d'Agamemnon étoit ainsi couverte de qua-
rante-deux plaques, dont dix de cyanus noir, douze
d'étain, et vingt d'or. Il, XI, 24.

(y) Il étoit fils de Télamon, et frère d'Ajax.

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