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Dubois-Maisonneuve, A.; Clener, A. [Ill.]; Millin, Aubin L. [Ill.]
Peintures de vases antiques, vulgairement appelés étrusques (Band 2) — Paris, 1810

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https://doi.org/10.11588/diglit.5678#0088
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86 DESCRIPTION DES VASES.

dans un quadrige; mais elle se distingue par plusieurs circonstances qui la
rendent curieuse. La Victoire a une tunique serrée qu'on ne remarque point
ordinairement aux images de cette déesse ; les ornements découpés en pointes
qui en décorent l'ouverture de la poitrine et celles des bras sont également
singuliers; enfin elle est coiffée d'une bandelette d'où sortent des feuilles de
lierre, ce qui annonce que la victoire remportée par ce conducteur de char
n'est qu'allégorique, et qu'elle indique la manière glorieuse dont il est sorti
de toutes les épreuves de son initiation1.

L'aurige n'est pas vêtu d'une tunique courte, et propre à l'espèce d'exercice
auquel il se livre, comme nous avons vu celle d'Hélios2; il a une robe longue
semblable à celle du Bacchus Indien3, et la grande barbe dont son menton
est couvert seroit propre en effet à faire reconnoître ici ce dieu, si sa tète
étoit ceinte de lierre et parée d'une mitre4: ce costume annonce au moins
encore un des suivants ou prêtres de Bacchus, et peut convenir à un de ses
initiés. Cette longue robe à grands plis est retenue par une ceinture qui est
très nécessaire pour qu'elle ne gêne pas ses mouvements.

Le char ressemble en général à ceux dont nous avons donné la description5;
mais le cercle, qui se partage en quatre parties accompagnées chacune d'un
point, qui orne le milieu de la caisse, est une particularité remarquable.

Nous ferons encore observer l'extrémité du timon, où il y a une espèce
d'anse propre à fixer les traits des chevaux, et à placer les rênes qui doivent
les conduire,

PLANCHE LXI.

Les peintures que j'ai eu l'occasion de décrire dans cette collection nous ont
offert plusieurs des actions de Thésée6, le vase que nous allons examiner re-
présente la plus mémorable, la défaite du Minotaure.

Egée indigné de la gloire qu'Androgée, fils de Minos, s'étoit acquise aux
fêtes des Panathénées où il avoit obtenu les prix dans tous les combats, in-
quiet sur-tout de l'amitié que ce prince avoit contractée avec les fils de Pallas,
et craignant qu'il n'engageât son père à tenter quelque entreprise pour les
replacer sur le trône7, le fit assassiner près de la ville d'OEnoe. Minos voulut

(i) Nous avons déjà remarqué plusieurs fois de sem- et délivrer la contrée du cruel Sinis : supra, 1.1, plan-

blables allégories. che XXXIV; ensuite domter le taureau de Crète eu

(o) Suprà, p. 72. présence de Minerve qui le protège, et de son père

(3) Suprà, t. I, p. 21. Egée à qui il s'est fait connoître : ibid., pl. XLIII; don-

(4) Ibw,'* P* ner la mort à l'amazone Antiope : t. II, pï- XIX.

(5) Ibid., p. 47- (y) Minos avoit purgé la mer grecque des pirates

(6) Nous l'avons vu traverser l'isthme de Corinthe, cariens, lyciens, et phceniciens ; la Crète avoit acquis
 
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