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Dubois-Maisonneuve, A.; Clener, A. [Ill.]; Millin, Aubin L. [Ill.]
Peintures de vases antiques, vulgairement appelés étrusques (Band 2) — Paris, 1810

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https://doi.org/10.11588/diglit.5678#0122
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iao DESCRIPTION DES VASES.

On remarque dans le champ de la peinture des traits qui paroissent être
des vestiges d'inscription; mais à l'exception de quelques lettres, dont l'assem-
blage ne présente aucun sens, il est impossible de rien distinguer1.

Le sens de l'allégorie n'est pas difficile à saisir; en remettant ce vase à un
initié, on lui rappeloit que les passions et les vices qu'il doit combattre re-
naissent comme les tètes de l'Hydre, mais qu'il pouvoit en triompher en
appelant la sagesse à son secours2.

PLANCHE LXXVI.

Ce recueil contient déjà plusieurs peintures de vases où l'on voit Bacchus et
Libéra à table, couchés sur un même lit, seuls ou accompagnés d'un nombre
plus ou moins grand de leurs suivants3: celui sur lequel Hercule leur est
associé4 est peut-être plus riche pour les détails d'érudition, mais il n'y a
aucune de ces peintures qui soit plus agréable pour le charme de la compo-
sition5. Cette orgie est composée de six initiés assis sur un même lit, dans
des attitudes gracieusement variées; les uns sont couronnés de pampres de

l'Hydre a une tête de femme placée au milieu des têtes
de serpents qui, se repliant autour, lui donnent l'ap-
parence d'une tête de Méduse ; elle-même a un sein pa-
reil à celui d'une femme.

Excepté sur la patère de Dempster , voy. supra, p. 117,
note 5, toutes les têtes sortent d'un centre commun.
La forme la plus ordinaire du corps paroît dériver de
celle du poulpe, dont les têtes de serpents représentent
les tentacules ; mais les artistes ont donné à la peau
de cet animal fantastique des écailles de poisson.

Ordinairement la queue est simple, et elle s'entor-
tille autour des jambes d'Hercule, conformément au
récit d'Apollodore : Museo Pio Clément., IV, pl. XLI.
Le bas-relief de la villa Giustiniani, II, 136, nous fait
voir Hercule qui pose un genou sur le corps de l'Hydre
comme sur la Biche cérinite, ce qui est très rare : ici
la queue de l'Hydre est bifide, et Hercule met le pied
dessus pour la maintenir. Sur une lampe du musée
de Portici, Ercolano Lucerne, VIII, 5, Hercule cher-
che à écarter avec une main la queue de l'Hydre qui
l'embarrasse. Les académiciens d'Herculanum ont cru
y voir Hercule cueillant les fruits du jardin des Hes-
pérides à cause de l'arbre qui est auprès ; mais cet
arbre est le platane sous lequel l'Hydre avoit pris
naissance, et qu'on montroit encore au-dessus de la
fontaine Amymone au temps de Pausanias, II, 37.
On voit cet arbre sur la coupe de marbre du cardinal
Albani, qui représente les douze travaux d'Hercule:
Winkelmann, n° 64. Sur le bas-relief Orsini, Gori,
Inscript., XXXVIII, la queue de l'Hydre est formée
comme le corps d'un lion. Malgré cette autorité je ne
saurois regarder comme antique, ou du moins comme

fidèlement exprimée la pierre gravée qui a été figurée
par Caylus, Recueil, II, 18.

Les artistes modernes, Jean de Bologne, Guido
Reni, Sandrart, etc., ont donné à l'Hydre la forme
du dragon de légendaire, suprà, p. 16, note 5, avec
plusieurs têtes de serpents.

(i) Le savant Florentin, qui a donné à mademoi-
selle Raucourt une note manuscrite sur ce vase, a
cru pouvoir remplir ces inscriptions; celle du premier
groupe dont Minerve fait partie, est, selon lui, ainsi
conçue: TO 201>0N BOYAEYMA AYNAMEI EITI2TA2EI,
phrase qu'il traduit ainsi, le sage conseil surmonte tout;
et du côté de l'Hydre : TftN ITONflN LTANTA, ce qui
signifie, selon lui, le travail vient à bout de tout.

(a) L'Hydre deLerne a toujours été depuis ce temps
l'emblème des choses que l'on veut vainement détruire :
on dit encore Y Hydre de la rébellion, de l'hérésie, du
fanatisme, etc. C'est dans ce sens qu'on explique les
médailles de Maximien qui ont pour type Hercule
qui assomme l'Hydre, et pour inscription Herculi
debellatori, Herculi victori : on croit qu'on a voulu
exprimer ainsi les chrétiens dont le nombre paroissoit
s'augmenter dans la persécution et par les supplices des
martyrs. Cependant, comme Maximien n'a point été
obligé de combattre les martyrs, les expressions em-
ployées sur ces médailles n'auroient point d'applica-
tion; il est plus naturel de penser qu'elles désignent
ses victoires sur les ennemis de l'empire romain.

(3j Suprà, t. I, pl. XXXVII, XXXVIII, etc.

(4) Suprà, t. I, pl. XXXVII.

(5) Il appartient à madame la duchesse de Dalmatie :
il a 14 pouces de haut et i pied de diamètre.
 
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