AU POLE SUD 181
ses par quelques navigateurs qui ont conseillé de ga- 1838.
gner les hautes latitudes pour doubler le cap Horn.
On voit en effet, que depuis près de 15 jours, les
vents d'ouest n'ont pas cessé de souffler. Le seul
avantage qu'on pourrait y trouver, c'est qu'ils se-
raient sans doute moins impétueux que dans le mi-
lieu du canal qui sépare le cap Horn des îles New-
South-Shetland, et la mer serait moins dure. Mais
d'un autre côté, on aurait à craindre le voisinage des
terres et même des glaces flottantes, inconvénient
bien plus redoutable que les deux autres, surtout
pour les marins du commerce.
Les fatigues de cette triste navigation et l'humidité
qui régnait dans tout le navire, malgré les soins
du docteur Hombron, eurent une funeste influence
sur la santé de l'équipage. Ce même jour, il me
rendit compte que le scorbut avait commencé à
se montrer à bord ; trois hommes en offraient déjà
les symptômes assurés. En conséquence, je donnai
l'ordre aux deux navires de continuer jusqu'à l'arri-
vée à Conception, les punchs extraordinaires qui
auraient dû cesser, une fois rentrés au nord du pa-
rallèle de 60° sud.
En outre, je commençai à avoir quelques inquié-
tudes au sujet de la Zélée qui s'arriérait souvent et
dont les manœuvres me semblaient gênées et plus len-
tes que de coutume. Je fis donc monter sur la dunette
le télégraphe marin et fis donner à la Zélée l'ordre
relatif à la distribution du punch. Après nous avoir
répondu qu'elle avait compris, elle fit un nouveau si-
ses par quelques navigateurs qui ont conseillé de ga- 1838.
gner les hautes latitudes pour doubler le cap Horn.
On voit en effet, que depuis près de 15 jours, les
vents d'ouest n'ont pas cessé de souffler. Le seul
avantage qu'on pourrait y trouver, c'est qu'ils se-
raient sans doute moins impétueux que dans le mi-
lieu du canal qui sépare le cap Horn des îles New-
South-Shetland, et la mer serait moins dure. Mais
d'un autre côté, on aurait à craindre le voisinage des
terres et même des glaces flottantes, inconvénient
bien plus redoutable que les deux autres, surtout
pour les marins du commerce.
Les fatigues de cette triste navigation et l'humidité
qui régnait dans tout le navire, malgré les soins
du docteur Hombron, eurent une funeste influence
sur la santé de l'équipage. Ce même jour, il me
rendit compte que le scorbut avait commencé à
se montrer à bord ; trois hommes en offraient déjà
les symptômes assurés. En conséquence, je donnai
l'ordre aux deux navires de continuer jusqu'à l'arri-
vée à Conception, les punchs extraordinaires qui
auraient dû cesser, une fois rentrés au nord du pa-
rallèle de 60° sud.
En outre, je commençai à avoir quelques inquié-
tudes au sujet de la Zélée qui s'arriérait souvent et
dont les manœuvres me semblaient gênées et plus len-
tes que de coutume. Je fis donc monter sur la dunette
le télégraphe marin et fis donner à la Zélée l'ordre
relatif à la distribution du punch. Après nous avoir
répondu qu'elle avait compris, elle fit un nouveau si-