12
VA SES PEINTS DE LA GRÈCE PROPRE.
œnochoé inédite de la collection Finlay, à Athènes1. Ce vase ressemble
beaucoup, pour l'exécution, à celui qui représente une scène d'intérieur,
bien qu'il soit d'un travail moins fini, .moins élégant. La Minerve est d'un
très-beau style; on remarquera la disposition du casque, la nouveauté de
l'ex-voto dédié par Tisias, Tiaiaç âve'Ovixev. Cette représentation était
jusqu'ici sans exemple; il faut l'expliquer, je crois, par le culte d'Athina
Hephaistia, dont les monuments commencent à devenir assez fréquents et
qui donnait lieu à des jeux publics 2. L'inscription 2fi<I>A [vviç] ? suivie
de l'épithète ordinaire KAAOS, indiquerait simplement dans ce cas,
selon l'usage, !e nom du possesseur.
III.
On sait que le premier soin de l'archéologue qui s'occupe des vases
peints doit être de préciser les caractères des différentes céramiques
pour les classer par pays et par époque, de telle sorte qu'en présence
d'un monument nouveau, avant même d'en expliquer les scènes figurées,
on puisse dire à quel atelier il se rapporte, dans quel temps ilorissait la
fabrique à laquelle nous le devons.
Pour la période la plus ancienne, nous connaissions depuis quelques
années les grands vases des Cyclades, de couleur terreuse, ornés de zones,
de méandres, de rosaces et de chevrons. M. de Witte en avait donné
dans la Gazette un remarquable exemplaire rapporté de Santorin par
M. F. Lenormant3. Nous avions pu aussi étudier d'autres poteries égale-
ment primitives, mais sur lesquelles paraît déjà la figure humaine. Elles
provenaient surtout de l'île de Milo. Les monuments de cette classe les
plus importants, conservés au ministère des cultes à Athènes, ont été
dessinés par M. Conze, qui en a fait l'objet d'une magnifique publication
(1862) *. Ces découvertes nous reportaient jusqu'au xe et au xte siècle
avant notre ère. La science remonte aujourd'hui plus haut. M. Gorceix,
membre de l'école d'Athènes, reprenant les fouilles commencées par
M. Fouqué, a mis au jour une foule de vases qui sont certainement les
I. M. Benndorf, page 19, fait mention de ce vase, qu'il n'a pas encore publié.
Voyez aussi Journal des Savants, 1872, p. 807.
ï. Sur ce cuite, voyez Pervanoglou, Arclt. Zeil., 1870, p. 41, et la plaque publiée
p ir Brondgted, Voyage dans la Grèce, IL n° xlii.
:!. Août 186G.
4. Melische Thongefœssn, in-folio avec cinq planches, Bulletin de l'Institut ar-
c'i':olor/ique. 1861. p. 0.
VA SES PEINTS DE LA GRÈCE PROPRE.
œnochoé inédite de la collection Finlay, à Athènes1. Ce vase ressemble
beaucoup, pour l'exécution, à celui qui représente une scène d'intérieur,
bien qu'il soit d'un travail moins fini, .moins élégant. La Minerve est d'un
très-beau style; on remarquera la disposition du casque, la nouveauté de
l'ex-voto dédié par Tisias, Tiaiaç âve'Ovixev. Cette représentation était
jusqu'ici sans exemple; il faut l'expliquer, je crois, par le culte d'Athina
Hephaistia, dont les monuments commencent à devenir assez fréquents et
qui donnait lieu à des jeux publics 2. L'inscription 2fi<I>A [vviç] ? suivie
de l'épithète ordinaire KAAOS, indiquerait simplement dans ce cas,
selon l'usage, !e nom du possesseur.
III.
On sait que le premier soin de l'archéologue qui s'occupe des vases
peints doit être de préciser les caractères des différentes céramiques
pour les classer par pays et par époque, de telle sorte qu'en présence
d'un monument nouveau, avant même d'en expliquer les scènes figurées,
on puisse dire à quel atelier il se rapporte, dans quel temps ilorissait la
fabrique à laquelle nous le devons.
Pour la période la plus ancienne, nous connaissions depuis quelques
années les grands vases des Cyclades, de couleur terreuse, ornés de zones,
de méandres, de rosaces et de chevrons. M. de Witte en avait donné
dans la Gazette un remarquable exemplaire rapporté de Santorin par
M. F. Lenormant3. Nous avions pu aussi étudier d'autres poteries égale-
ment primitives, mais sur lesquelles paraît déjà la figure humaine. Elles
provenaient surtout de l'île de Milo. Les monuments de cette classe les
plus importants, conservés au ministère des cultes à Athènes, ont été
dessinés par M. Conze, qui en a fait l'objet d'une magnifique publication
(1862) *. Ces découvertes nous reportaient jusqu'au xe et au xte siècle
avant notre ère. La science remonte aujourd'hui plus haut. M. Gorceix,
membre de l'école d'Athènes, reprenant les fouilles commencées par
M. Fouqué, a mis au jour une foule de vases qui sont certainement les
I. M. Benndorf, page 19, fait mention de ce vase, qu'il n'a pas encore publié.
Voyez aussi Journal des Savants, 1872, p. 807.
ï. Sur ce cuite, voyez Pervanoglou, Arclt. Zeil., 1870, p. 41, et la plaque publiée
p ir Brondgted, Voyage dans la Grèce, IL n° xlii.
:!. Août 186G.
4. Melische Thongefœssn, in-folio avec cinq planches, Bulletin de l'Institut ar-
c'i':olor/ique. 1861. p. 0.