2 PEINTURES CÉRAMIQUES
l'antiquité. Il est certain que si une seule fois le paysan , en enfonçant
une porte de pierre, s'était trouvé en présence d'une riche collection de
vases, il eût pris goût à ces fructueuses explorations. Cette bonne for-
tune ne s'est pas produite. A défaut de nécropoles souterraines les Grecs
avaient ces voies célèbres des tombeaux où Pausanias rencontrait tant
de remarquables édifices. On ne trouve plus guère de traces de ces
routes funèbres. Celle du Dipylon, la seule qui soit assez bien connue,
parce qu'elle a été protégée en partie jusqu'à nos jours par un vaste
remblai, n'a donné que quelques vases bien peu dignes des stèles sculp-
tées auprès desquelles on les a recueillis. Ce qui faisait la beauté d'un
cimetière aussi vanté que le Céramique, c'étaient des bas-reliefs comme
ceux de Dexiléos ou d'Hégéso ; mais les édicules y étaient rares, et ceux
que nous y voyons, toujours ouverts, ne pouvaient conserver long-
temps de fragiles poteries. La foule des tombeaux , pour la plupart très-
simples, était répandue en dehors des murs, au hasard et sans ordre :
les champs des morts des pays musulmans donnent une juste idée de
ce que devaient être ces cimetières. Il arrivait même, comme on l'a
constaté, que les sépultures formaient de petits groupes séparés par de
vastes espaces que les vivants s'étaient réservés. On fait depuis quelques
années des recherches sur l'emplacement supposé de l'ancien dème
d'axone, autour d'une ferme appelée Khara, à trois quarts d'heure
d'Athènes. Les tombeaux se rencontrent dans un rayon de plus d'une
lieue, mais ils ne forment pas un cimetière unique; ils en forment quinze
ou vingt. Le même fait a souvent été remarqué en Attique, à Corinthe,
dans toute la Grèce1. Rien ne signale d'ordinaire les sépultures. Elles
sont de genre très-variés, mais peuvent se ramener à la classification
suivante: i° petite cavité creusée dans le rocher, fermée ensuite par
une dalle; 2°sarcophage de pierre, ou monolithe, ou formé de plaques
juxtaposées; 3° urne funéraire de bronze placée dans une urne de
pierre; 4° simple fosse où l'on a déposé le cadavre ; 5° fosse plus petite
où l'on jetait les cendres et les restes du bûcher. Ce dernier mode d'in-
humation était de beaucoup le plus usité, il est aussi celui qui paraît
remonter à l'époque la plus reculée2. Les Grecs exercés savent recon-
naître, à l'aide de la sonde, la place où sont enfouis les os et les cen-
dres; mais on comprend sans peine que des vases déposés dans le sol
et mêlés aux restes du bûcher soient endommagés par le temps ou n'ar-
1 On sait que sur l'isthme de Corinthe, par exemple, les cimetières sont très-dis
persés : quand on commence les fouilles on n'est jamais sur de rencontrer une né-
cropole de grande étendue; mais, par contre, il est peu de points en dehors de l'an-
cienne ville où l'on puisse affirmer qu'il n'existe pas de tombeaux. — 2 Au mois de
l'antiquité. Il est certain que si une seule fois le paysan , en enfonçant
une porte de pierre, s'était trouvé en présence d'une riche collection de
vases, il eût pris goût à ces fructueuses explorations. Cette bonne for-
tune ne s'est pas produite. A défaut de nécropoles souterraines les Grecs
avaient ces voies célèbres des tombeaux où Pausanias rencontrait tant
de remarquables édifices. On ne trouve plus guère de traces de ces
routes funèbres. Celle du Dipylon, la seule qui soit assez bien connue,
parce qu'elle a été protégée en partie jusqu'à nos jours par un vaste
remblai, n'a donné que quelques vases bien peu dignes des stèles sculp-
tées auprès desquelles on les a recueillis. Ce qui faisait la beauté d'un
cimetière aussi vanté que le Céramique, c'étaient des bas-reliefs comme
ceux de Dexiléos ou d'Hégéso ; mais les édicules y étaient rares, et ceux
que nous y voyons, toujours ouverts, ne pouvaient conserver long-
temps de fragiles poteries. La foule des tombeaux , pour la plupart très-
simples, était répandue en dehors des murs, au hasard et sans ordre :
les champs des morts des pays musulmans donnent une juste idée de
ce que devaient être ces cimetières. Il arrivait même, comme on l'a
constaté, que les sépultures formaient de petits groupes séparés par de
vastes espaces que les vivants s'étaient réservés. On fait depuis quelques
années des recherches sur l'emplacement supposé de l'ancien dème
d'axone, autour d'une ferme appelée Khara, à trois quarts d'heure
d'Athènes. Les tombeaux se rencontrent dans un rayon de plus d'une
lieue, mais ils ne forment pas un cimetière unique; ils en forment quinze
ou vingt. Le même fait a souvent été remarqué en Attique, à Corinthe,
dans toute la Grèce1. Rien ne signale d'ordinaire les sépultures. Elles
sont de genre très-variés, mais peuvent se ramener à la classification
suivante: i° petite cavité creusée dans le rocher, fermée ensuite par
une dalle; 2°sarcophage de pierre, ou monolithe, ou formé de plaques
juxtaposées; 3° urne funéraire de bronze placée dans une urne de
pierre; 4° simple fosse où l'on a déposé le cadavre ; 5° fosse plus petite
où l'on jetait les cendres et les restes du bûcher. Ce dernier mode d'in-
humation était de beaucoup le plus usité, il est aussi celui qui paraît
remonter à l'époque la plus reculée2. Les Grecs exercés savent recon-
naître, à l'aide de la sonde, la place où sont enfouis les os et les cen-
dres; mais on comprend sans peine que des vases déposés dans le sol
et mêlés aux restes du bûcher soient endommagés par le temps ou n'ar-
1 On sait que sur l'isthme de Corinthe, par exemple, les cimetières sont très-dis
persés : quand on commence les fouilles on n'est jamais sur de rencontrer une né-
cropole de grande étendue; mais, par contre, il est peu de points en dehors de l'an-
cienne ville où l'on puisse affirmer qu'il n'existe pas de tombeaux. — 2 Au mois de