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Dumont, Albert; Chaplain, Jules
Les céramiques de la Grèce propre: vases peints et terres cuites (Band 1): Histoire de la peinture des vases grecs depuis les origines jusqu'au Ve siècle avant Jesus-Christ suivie d'un choix de vases peints trouvés en Grèce — Paris, 1888

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https://doi.org/10.11588/diglit.6356#0233

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211

TYPE DE M 11,11.

de la réalité et de la nature remplace la convention. C'est cet élément
personnel et original cpji inaugurera véritablement les débuts de l'art
grec; jusqu'ici l'imitation a été la règle; nous allons la voir diminuer de
plus en plus jusqu'au moment où elle disparaîtra entièrement.

Comme il arrive toujours dans les arts, aucun changement brusque ne
se produit; la première fois que la figure grecque paraît, elle ressemble
encore beaucoup à celle des vases que nous appelons corinthiens; elle
est entourée de motifs de décoration empruntés au style géométrique
et au style oriental. Un des premiers exemples qui aient été signalés de
ce style nouveau se voit sur des fragments d'un grand vase de Théra (i).

Sur une anse, une femme à ailes recoquillées, les cheveux noués derrière la tête et
retombant en tresses sur les épaules, vêtue d'une robe quadrillée que borde une rangée
d'oves, tient par la queue un lion marchant. Le dessin est en noir relevé de violet ; les
pieds, une partie du costume sont violets; des taches de la même couleur accentuent
la forme des ailes ; la crinière du lion est également violette, ainsi que la langue. Dans
le champ sont semées des rosaces, des points avec cercle central, des croix recourbées,
quatre cercles noirs réunis par une croix; du haut de la bande supérieure pend cet
ornement demi-elliptique que nous avons vu dès l'époque la plus ancienne du type de
Santflrin (2). Toute la scène a un caractère asiatique marqué; mais la figure d'Artémis
au nez pointu, à l'œil ovale, est déjà plus librement traitée. Les bras sont nus et les
muscles du coude sont indiqués par deux traits qui témoignent d'une bonne obser-
vation de la nature.

Un autre fragment du même vase appartient au rebord supérieur. Deux personnages
sont dans un char; on ne voit plus que les bustes. Une femme tient de la main gauche
le voile qui lui couvre la tête par un geste qui va se continuer durant toute la durée de
l'art grec. Un aurige, probablement un homme, guide ce char; une stéphané serre la
chevelure qui retombe abondante sur l'épaule ; la poignée d'une épée est peinte près de
la ceinture (3).

Nous avons ici un premier exemple de ces divinités en char que les potiers vont
représenter si souvent. Le cheval, qui a presque entièrement disparu, a les ailes reco-
quillées, comme le Pégase de Corinthe; on reconnaît une sorte de montant qui s'élève
sur le timon h l'imitation des Assyriens; sur ce montant est un oiseau aquatique,
motif cher aux céramiques antérieures. Du haut du ruban supérieur pendent six orne-

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Jres sont aff

(1) [Cette provenance n'est pas absolument sûre. M. Conze, p. vi, pense que ce vase pour-
rait bien être do Milo même. —E. P.]

(2) Voir pl. H, nos 16, 18.

(3) Gerhard, Arch. Zeitung, 1854, pl. LXI et LXII; pour le second fragment, voir à la pre-
mière page du texte de Conze, Melische Thongefxsse. [Aujourd'hui au Musée de Berlin, Furt-
wângler, Vasensamml. im Antiquarium, n° 301.]
 
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