Dumont, Albert; Chaplain, Jules: Les céramiques de la Grèce propre: vases peints et terres cuites (Band 1): Histoire de la peinture des vases grecs depuis les origines jusqu'au Ve siècle avant Jesus-Christ suivie d'un choix de vases peints trouvés en Grèce (Paris, 1888)

DE LA GRÈCE PROPRE.

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particulière .1) ; il devail porter une tête de femme en relief comme les autres tuiles
de cette catégorie. Au contraire, sur tous les spécimens à figures rouges, le masque en
relief, représentant sans doute la déesse protectrice des morts, Démêler ou Coré, est
remplacé par une ligure peinte. Le style de ces têtes indique encore le vr siècle (2);
l'artiste a probablement voulu représenter la même divinité, mais il y met un accent
un peu plus moderne (3). Un changement analogue a eu lieu dans la peinture des
revers : les ligures mythologiques des spécimens à figures noires, Dionysos et Ariane,
les Amazones, disparaissent sur les tuiles à ligures rouges pour faire place à des scènes
familières de gynécée.

Planches XXI et XXII.

Petits vases à ornements dorés, représentant des jeux d'enfants et des scènes d'amour.
— Toute cette série de petites œnochoés et dclécythesaryballisques se rattachent à une
catégorie attique fort nombreuse dont nous avons étudié deux des plus beaux spéci-
mens dans les planches vin et xn-xui. Ceux-ci marquent un changement de plus dans
la technique; à l'emploi de la dorure s'ajoutent des applications de blanc sur les chairs
nues des femmes et des enfants. A la fin du v" siècle, les peintres paraissent fatigués
de la sobriété monochrome des peintures à figures rouges; ils tendent peu à peu à in-
troduire dans cette classe de vases les tons polychromes qui avaient fait autrefois le
succi's des vases à figures noires archaïques et, de leur temps même, créé la vogue des
poteries à fond blanc (4). C'est donc un retour aux procédés anciens ; plus tard, à la lin
du iv" et au m siècle, le cercle sera parcouru en entier et la technique des peintres
revenue en quelque sorte à son point de départ, au système du vi" siècle, c'est-à-dire
aux retouches de deux couleurs, blanches et rouges. Toute la différence est que ces
retouches seront alors appliquées sur des ligures rouges, au lieu de l'être sur des
figures noires comme autrefois.

Les petits vases à figures rouges, rehaussées de touches blanches et de saillies dorées,
ont fait l'objet de nombreuses publications (o). La forme du lécythe aryballisque est la

n 3, !, = Collignon, n°.'» i2 : Studniczka, M. Celui de la pl. xx, à Ug. rouges = Collignon,
n°543; Rayet et Collignon, Céramique grecque, fig. 11-4; Studniczka, O.

I C'est le n" ti de la pl. xix que .M. Studniczka, /. c, D, assimile à tort au n° 226 du Cata-
logue de M. Collignon. La description indique un sujet tout différent. Le nôtre, d'après les
indications fournies à M. Dumont, a été trouvé à ïanagre. Les figures noires sont rehaussées
de touches blanches et rouges. Long., 0,28.

(2) M. Furtwaengler, /. c, ne croit pas qu'aucun exemplaire soit postérieur à l'an £00.

(3) Comparez une tête de femme en médaillon sur un couvercle de pyxis; Collection Sa-
bouroff, pl. 65, n" 2.

(i) Voyez la notice des pl. xi, xrv et xxiv.

(o) O. Jahn, Ucber berna/te Vasen mit Goldschmuk, 1865 ; deWitte, Revue archéolog., 1863, I,
p. 1 — 11 ; Collignon, ibid., 1875, 11, p. 1-3, 73-79; Catalogue d'Athènes, n05 S54-579; Stephani,
C.-Rendu, p. 1863, pl. u; 1871, p. 201, pl. yi, nos3-5; Froehner, Musées de France, pl. 13,