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Dumont, Albert; Chaplain, Jules
Les céramiques de la Grèce propre: vases peints et terres cuites (Band 2): Mélanges archéologiques — Paris, 1890

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https://doi.org/10.11588/diglit.6357#0111

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VASES PEINTS DE LA GRÈCE PROPRE. 99

7° Cavalier combattant, sujet dont je ne connais qu'un seul exemple
conservé au Louvre.

8° Divinités. La seule divinité que j'aie vue sur un lécythus est Démé-
ter, peinte sur un vase inédit.

Tous ces sujets ont un caractère commun : ils sont funéraires. Déméter
figure sur ces vases comme protectrice des initiés, auxquels elle assurait
le bonheur de la vie future. Au contraire des monuments de marbre,
ces vases représentent la mort sans voile; ils ne recherchent pas les
allégories; ils montrent le défunt sur le lit avant les funérailles, em-
porté par des génies ailés, reçu par le nocher des enfers. Ce n'est pas
que la déposition, l'exposition et même Charon ne se rencontrent jamais
sur les stèles; mais les sculpteurs n'ont traité ces motifs que par excep-
tion, au lieu que les peintres céramistes les préféraient. Les lécythus
reproduisent les rites funéraires des Athéniens; ils fournissent les ren-
seignements les plus précis que nous ayons pour étudier le culte des
morts en Attique. Ils commentent les épitaphes de l'Anthologie; ils
nous font comprendre les émotions très particulières que les Athéniens
éprouvaient en face de la mort.

Les plus anciens lécythus datent de la lin du v° siècle; cette fabrica-
tion paraît avoir duré environ deux cents années. Elle appartient donc à
l'époque la plus florissante de la civilisation attique. Ces peintures, en
général, sont traitées avec une grande facilité; quelques coups de pin-
ceau suffisent pour rendre la pensée. Tel de ces tableaux paraît n'être
qu'une esquisse; beaucoup de ces dessins sont improvisés. On y
remarque des fautes, des contresens, de singulières négligences; ce-
pendant presque toujours ils témoignent d'une connaissance profonde
des principes. A côté d'erreurs évidentes, d'autres parties sont traitées
avec une perfection qui fait de nos jours l'étonnement des artistes les
plus habiles. Aucune classe de vases ne montre mieux à quel sentiment
profond de l'harmonie, de la simplicité, à quelle science minutieuse du
corps humain cette époque était arrivée, puisque des œuvres évidem-
ment secondaires possèdent encore de si rares qualités. II y a un grand
charme à regarder de près les plus communs de ces lécythus, à cher-
cher dans les détails de ces compositions les traits de génie par les-
quels l'art hellénique révèle à son insu ses plus heureux mérites. Nous
 
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