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https://doi.org/10.11588/diglit.42900#0025
PRÉLIMINAIRES
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besoin, soit en se procurant lui-même les matériaux, soit même en dressant les plans des édi-
fices qu’il voulait élever. Plusieurs y ont acquis une grande habileté et même un grand re-
nom, si bien que d’autres venaient faire appel à leur expérience.
Certains hauts dignitaires ecclésiastiques lorrains d’alors sont connus pour leur passion
constructive, et il est à remarquer que ce sont généralement ceux dont l’influence morale a
été la plus profonde.
Nous 11e pouvons ni les étudier ni même les citer tous. 11 est cependant deux ou trois fi-
gures qu’il ne sera peut-être pas sans intérêt de dégager brièvement.
Vers l’an 1000, un enfant de cinq ans, Bruno de Dagsbourg, d’une illustre famille alsa-
cienne, était envoyé à Toul pour être élevé et instruit par le pieux et savant évêque Ber-
thold, puis par Hermann, son successeur. Il s’y distingua bientôt par ses vertus et par sa
science, et, à la mort d’Hermann (1026), la voix unanime du peuple et du clergé l’appela au siège
épiscopal. Nous n’avons pas à nous étendre sur le mouvement religieux que le jeune évêque sut
imprimer à son vaste diocèse durant les vingt-trois années qu’il le dirigea, ni sur sa grande
réputation de sainteté qui s’étendait bien au delà des limites de celui-ci. Il était au surplus très
artiste et surtout très musicien.
Non content de travailler au relèvement, moral et spirituel de son diocèse, il fit construire,
provoqua ou favorisa la construction ou la réparation de nombreuses églises.
11 contribua pour une bonne part à la restauration matérielle et morale de l’abbaye de
Saint-Evre de Toul. 11 consacra 1 église de Bertigny, aujourd’hui Saint-Blin (Hte-M.) \ celle
de l’abbaye de Sainte-Odile au Hohenbourg en Alsace1 2, celle de Poussay (V.), commencée
par 1 évêque Bertho.ld en l’honneur de sainte Menue, où il plaça des religieuses3 ; celle du
prieuré de Deuilly (V.), fondé par Gautier de Deuillv et Odile, sa femme 4 ; celle de Bleur-
ville 5.
Il est un peu ancien pour avoir pu exercer une influence sur le mouvement artistique du
XIIe siècle. Mais il nous intéresse à un autre point de vue.
Elevé en 1048 au souverain pontificat, dans des circonstances sur lesquelles nous ne pou-
vons nous appesantir, il n’abandonna pas pour cela son diocèse de Toul, et il en conserva
encore l’administration durant plus de deux ans. Il y revint par deux fois lors des voyages
qu’il fit en Alsace et en Allemagne pendant les hivers de 1049 à 1050 et 1050 à 1051. Il visita
encore une fois l’Alsace en retournant du voyage qu’il fit en Hongrie et en Allemagne dans
l’hiver de 1052 à 1053. Durant ces voyages, on lui lit consacrer un très grand nombre d’églises
dont la construction venait detre terminée ou était assez avancée pour pouvoir être l’objet
d’une pareille cérémonie. C’était un honneur fort recherché, lorsqu’on avait la bonne fortune
de recevoir un souverain pontife ; mais il semble que la quantité d’églises consacrées ainsi
par saint Léon IX soit particulièrement considérable. Plusieurs de celles-ci subsistent encore
en tout ou en partie. Leur liste a donc une très grande importance au point de vue archéo-
1. Acte de Bruno, év. de Toul, de 1036, dans Patrol. lat., t. CXLIII, col. 585.
2. 1045. Annales argent., dans Jaffe, Script., 1. XVII, p. 88. — V. aussi bulle de S. Léon IX, du 17 déc. 1050, dans
Patrol. lat., t. CXLIII, col. 663.
3. Bulle de S. Léon IX du 1er octobre 1050, confirmant les privilèges de l’ab'b. de Poussay, dont il avait consacré
l’église et où il avait placé des religieuses étant évêque de Toul. Calmet, Ilist., 1.1, pr., col. 432. — La date de cette
pièce présente des difficultés. Gall. Christ., t. XIII, instr., col. 467. Jaffe, Regesta, 4175.
Nota. A moins d’indication contraire je renverrai toujours à la première édition de Dom Calmet.
4. 1043. Acte de Bruno, évêque de Toul, confirmant ladite fondation, dans Patrol. lat., t. CXLIII, col. 587. — Acte
sujet à caution.
5. \ . ci-dessous.
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besoin, soit en se procurant lui-même les matériaux, soit même en dressant les plans des édi-
fices qu’il voulait élever. Plusieurs y ont acquis une grande habileté et même un grand re-
nom, si bien que d’autres venaient faire appel à leur expérience.
Certains hauts dignitaires ecclésiastiques lorrains d’alors sont connus pour leur passion
constructive, et il est à remarquer que ce sont généralement ceux dont l’influence morale a
été la plus profonde.
Nous 11e pouvons ni les étudier ni même les citer tous. 11 est cependant deux ou trois fi-
gures qu’il ne sera peut-être pas sans intérêt de dégager brièvement.
Vers l’an 1000, un enfant de cinq ans, Bruno de Dagsbourg, d’une illustre famille alsa-
cienne, était envoyé à Toul pour être élevé et instruit par le pieux et savant évêque Ber-
thold, puis par Hermann, son successeur. Il s’y distingua bientôt par ses vertus et par sa
science, et, à la mort d’Hermann (1026), la voix unanime du peuple et du clergé l’appela au siège
épiscopal. Nous n’avons pas à nous étendre sur le mouvement religieux que le jeune évêque sut
imprimer à son vaste diocèse durant les vingt-trois années qu’il le dirigea, ni sur sa grande
réputation de sainteté qui s’étendait bien au delà des limites de celui-ci. Il était au surplus très
artiste et surtout très musicien.
Non content de travailler au relèvement, moral et spirituel de son diocèse, il fit construire,
provoqua ou favorisa la construction ou la réparation de nombreuses églises.
11 contribua pour une bonne part à la restauration matérielle et morale de l’abbaye de
Saint-Evre de Toul. 11 consacra 1 église de Bertigny, aujourd’hui Saint-Blin (Hte-M.) \ celle
de l’abbaye de Sainte-Odile au Hohenbourg en Alsace1 2, celle de Poussay (V.), commencée
par 1 évêque Bertho.ld en l’honneur de sainte Menue, où il plaça des religieuses3 ; celle du
prieuré de Deuilly (V.), fondé par Gautier de Deuillv et Odile, sa femme 4 ; celle de Bleur-
ville 5.
Il est un peu ancien pour avoir pu exercer une influence sur le mouvement artistique du
XIIe siècle. Mais il nous intéresse à un autre point de vue.
Elevé en 1048 au souverain pontificat, dans des circonstances sur lesquelles nous ne pou-
vons nous appesantir, il n’abandonna pas pour cela son diocèse de Toul, et il en conserva
encore l’administration durant plus de deux ans. Il y revint par deux fois lors des voyages
qu’il fit en Alsace et en Allemagne pendant les hivers de 1049 à 1050 et 1050 à 1051. Il visita
encore une fois l’Alsace en retournant du voyage qu’il fit en Hongrie et en Allemagne dans
l’hiver de 1052 à 1053. Durant ces voyages, on lui lit consacrer un très grand nombre d’églises
dont la construction venait detre terminée ou était assez avancée pour pouvoir être l’objet
d’une pareille cérémonie. C’était un honneur fort recherché, lorsqu’on avait la bonne fortune
de recevoir un souverain pontife ; mais il semble que la quantité d’églises consacrées ainsi
par saint Léon IX soit particulièrement considérable. Plusieurs de celles-ci subsistent encore
en tout ou en partie. Leur liste a donc une très grande importance au point de vue archéo-
1. Acte de Bruno, év. de Toul, de 1036, dans Patrol. lat., t. CXLIII, col. 585.
2. 1045. Annales argent., dans Jaffe, Script., 1. XVII, p. 88. — V. aussi bulle de S. Léon IX, du 17 déc. 1050, dans
Patrol. lat., t. CXLIII, col. 663.
3. Bulle de S. Léon IX du 1er octobre 1050, confirmant les privilèges de l’ab'b. de Poussay, dont il avait consacré
l’église et où il avait placé des religieuses étant évêque de Toul. Calmet, Ilist., 1.1, pr., col. 432. — La date de cette
pièce présente des difficultés. Gall. Christ., t. XIII, instr., col. 467. Jaffe, Regesta, 4175.
Nota. A moins d’indication contraire je renverrai toujours à la première édition de Dom Calmet.
4. 1043. Acte de Bruno, évêque de Toul, confirmant ladite fondation, dans Patrol. lat., t. CXLIII, col. 587. — Acte
sujet à caution.
5. \ . ci-dessous.