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212 HISTOIRE D'ÉDOUARD MANET
telle sorte qu’ils lui offrissent les tons les plus vifs
et les plus opposés. Il les a peints en pleine lumière,
en les harmonisant cependant, et en les faisant
entrer dans une même gamme d’ensemble.
Le tableau exposé concurremment avec le Bar aux
Folies-Bergère avait pour titre Jeanne. Il représen-
tait une jeune femme à mi-corps, vêtue d’une robe
fleurie, coiffée d’un élégant chapeau, son ombrelle
à la main. Elle était charmante, aussi échappait-
elle au dénigrement qui accueillait, comme de
règle, les êtres peints par Manet. Elle trouvait au-
près du public un accueil bienveillant.
Le Salon de 1882 était le dernier où Manet expo-
serait. Il ne devait point voir le succès relatif, à la
fin obtenu, se changer en victoire définitive. Pour
cela, il eût eu besoin de vivre encore longtemps
et de continuer à produire. Or, il touchait au
terme de sa carrière. La mort approchait. Dans
l’automne de 1879, un jour qu’il sortait de son ate-
lier, il avait été saisi d’une douleur aiguë aux reins,
accompagnée d’une faiblesse des jambes, qui l’avait
fait tomber sur le pavé. C’était la paralysie d’un
centre nerveux, l’ataxie, un mal incurable qui se
déclarait. Il allait encore vivre plus de trois ans
avec la paralysie, qui lui rendrait la marche de plus
en plus difficile et le tiendrait à la fin presque cloué
sur sa chaise, mais elle resterait tout le temps locale.
 
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