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Duret, Théodore
Histoire de Édouard Manet et de son oeuvre — Paris: Libraire Charpentier et Fasquelle, 1906

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https://doi.org/10.11588/diglit.71500#0275
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LES DERNIÈRES ANNÉES

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il succombait. D'ailleurs sa nervosité extrême venait
de famille, car ses frères la partageaient, et, sous
des formes accidentelles différentes, ils sont tous les
deux morts jeunes comme lui, d'épuisementnerveux.
Il eût pu cependant prolonger son existence, clans
une certaine mesure, au delà du terme qu'elle devait
atteindre, s'il s'était résigné à supporter son mal,
sans essayer de vains remèdes. Sa femme, sa mère,
son beau-frère, Léon Leenhoff, lui prodiguaient les
soins les plus dévoués. Ses amis s'employaient de
leur mieux à le distraire; mais cet homme si plein
d'entrain ne pouvait supporter l'arrêt du mouve-
ment. Il se confia à un médecin prétendant guérir
les maladies nerveuses, qui fit sur lui l'expérience
de ses remèdes, des poisons. Il s'en trouva momen-
tanément bien, c'est-à-dire, qu'agissant comme
stimulant, ils lui procuraient un retour d'activité
temporaire. Il en continua indéfiniment l'usage et
abusa en particulier du seigle ergoté, qui amena un
empoisonnement du sang. Un jour, le bas de sa
jambe gauche, une partie du corps déjà malade et
affaiblie par la paralysie, se trouva tout à fait morte.
11 s'alita. La gangrène se mit dans la jambe. L'am-
putation dut être pratiquée. Il languit après cela
dix-huit jours, sans qu'on lui eût révélé la terrible
opération et qu'il connût la perte de son membre. Il
était trop atteint pour pouvoir survivre. Il mourut

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