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L' Eclipse: journal hebdomadaire politique, satirique et illustré — 1.1868

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https://doi.org/10.11588/diglit.3702#0024
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L'ECLIPSE

^•ï^sMs^KaaMKBBiaai ^aa^^aaMt^aa^fc^as^

PRIME DE L'ÉCLIPSÉ

Toute personne qui enverra directemeiit en
mandat ou timbres-poste au directeur du journal, 5,
cité Bergère, à Paris, — le mentant d'un abonne-
ment d'un ai» à l'JEelipse, — aura droit à
PUNE des deux primes suivantes :

1™ PRIME

Vingt-quatre charges d'And. Gill :

FEYDEAD

LE COUPLE MONTROUGE

LE FIGARO EN VOYAGE!

DARIMON

ÏHEODOROS

THERESA

JUDITH

GALLI-MARIÉ

DEJAZET

JOLIES ACTRICES DE PARIS

LE DOCTEUR RICORD

LAPERR1ERE

MIRES,

F. DE LESSEPS

GARtBALDI

ANd; GILL , os

LE GÉI^ERAtl PRIM

ED. ^BOUT

PAUL DE KOÇK ,,

FANFAN BENOITON

ERNEST- PICARD

JULES VALLES

HOSSIN1

FREDERICK-LEMAITRE

années d'une union parfaite, la douleur de perdre cette char-
mante compagne.

Pour terminer plus gainisrit cette n8imlj proposons aux lec-
teurs de VEcHpse iitie devirtétte à propos de M. Ollivier :

— Quelle est la lettre bjUi dilTérehcie M. batimtjh dé Bon maî-
tre et ami Emile Oliivifer.

— Donnez-vous votve langue au cîiat?

— Oui.

— Eb bien: entre M. Ollivier et M. Dariiriou, il y
renée qui existera toujours entré l'a et i'tt!

M. Dàrimoti a une culotte; M. Ollivier a ùhe-raîot'e;

Et pourtaritj ces deux extrêmes setoiichent.

J'ai dit.

Le Cousin Jàcquks

ia diiïê-

LES CHORISTES DE M. Êïft&VALHÔ

Cette prime, compïète<m€Moit gï-atuite, s'adresse
surtout aux personnes qui désirent collectionner les charges
d'And. Gill.

2e PRIME

Un charmant portefeuille or et couleur, fabriqué spécia-
lement pour r&CcBsps© par la maison Susse, place de. la
Bourse, et contenant dix ravissantes aquarelles par É. d&
Beaumont.

Pour recevoir cette prime dans les départements, on devra
joindre au prix de l'abonnement ^O cesntîiraos, montant
des frais d'envoi, (En tout 6 fr. KO.)

AVIS

!• Avoir eoîn de bien indiquer celle des- deux primes qii'bH
choisit ;

2° Les personnes qui désirent avoir les deux i»Mmes de-
vront ajouter une somme de » franc* ru prix de ï'abb'iiriément
d'un an.

EMILE OLLIVIER

Nous allons tout simplement donner la courte biographie du
député qui, à la suite de la perte de ses prétendues espératices
ministérielles, est tombé du haut d'un écbafaud à Saint-Gérmàiri
l'Auxerrois.

Ce qui, estre parenthèses, a rappelé à tout le monde le vers du
poète :

« Une chute toujours attire une autre chute, »

M. Emile Ollivier est né, en 1825, le 2 juillet, à Marseile.

Son père, un fougueux représentant du peuple à la Consti-
tuante, s'appelait Demosthènes.

Il est à regretter que M. Ollivier n'ait pas reçu le nom de
Cicêron.

Les deux grands orateurs politiques de l'antiquité eussent été
ainsi continués dans la vieille ville que des Phocéens de passage
ont créée pour le bonheur des vaudevillistes de l'avenir,

Car, et je ie reconnais sincèrement, M. Ollivier (Emile) semble
avoir reçu en héritage un dès anneaux de la chaîne d'or qui sort
de la bouche de Mercure, le dieu de l'éloquence, dit la Mytho-
logie.

M. Emile Ollivier est certainement doué, et très heureusement
doué. Une.voix excellente, flexible, passant dd ctbiix &ù grave,
de l'insinuant au sévère. Très sobre de geste, l'air autotactique,
il sait captiver.

Il a l'oreille du ministre, en un mot. Il est l'Un' de ce'tix que le
président et la majorité" laissent paisiblement continuer le débit
de leur fiax de paroles.

Et ;dame, M. Ollivier est abondant; sans être fatigant néan-
moins.

Son portrait physique, je pourrais le faire, mais à quoi bon,
après Gill ?— Tout M. Ollivier est derrière ses lunettes. Le regard
bigle de l'honorable cinq d'autrefois, sans* être désagréable, est
des plus étranges. Quand on l'a reçu, il semble qdë le reste delà
personne de M. Ollivier est bigle. A ce point que la couleur de
ses cheveux et de ses favoris paraît bigle et flotte entra lé châ-
tain clair et le noir.

Mais'revenons au passé ;JVL Ollivier, après de fructueuses étu-
des, se fit recevoir au barreau de Paris en 1816.

La carrière politique de M.. Ollivier ne commença véritabb'riiént
qu'après la révolution de 1848. Il fut nommé d'abord commissaire'
général dans les Bouches-du-Rhône et le Var. Puis bië'Htotj ori
vit M. Ollivier préfet de ce même département des Boù'cfaes'-cfd-
Rhône. Et plus tard, de la Haute-Marne.

En 1857, son appel aux électeurs, original et très-vigoureux,"
frappa l'attention publique et les parisiens de la troisième cir-
conscription envoyèrent cet inconnu qui annonçait ses intentions
d'une façon si ferme, au Corps législatif.

C'est alors qu'il fit partie de ce groupe des cinq, si digne et
si uni.

En 1863, élu de nouveau, il apporta aux neuf le concours de
son talent éprouvé et de sa parole habile.
' Mais le veut souffla.

A l'entente de MM, Ollivier et Darimon, à propos du droit de
réunion; à leur séparation de la gauche, doivent s'arrêter les
appréciations d'un biographe tout littéraire.

Si les succès oratoires ont mis quelque joie dans le cœur du
député, les deuils ont dû singulièrement assombrir son exis-
tence.

M, E. Ollivier, marié à la fille de Lïstz, a eu, après quelques

iiî Tbuchatb'ut, l'âme damnée de Commerson, ne peut man-
quer de dire dans le Tintamarre :

— Quels sans-cœur que ceux du théâtre Lyrique 1.,,

Et il ajoutera probablement, selon sa méchante habitude :

Note explicative pour les abonnés oh PETIT JOURNAL

Quels sans-cœur\,,,. que ceux —■ (les chœurs).
C'est sa toquade.

„*, En effet, les ebeeurs de M. Carvalho marchent sur leur
conscience avec un rude aplomb;

Leur directeur s'est vu' forcéj ces jours derniers, de requérir
le commissaire de pdîice pehdatit une représentation pour faire
constater par ce magistrat que ces messieurs faisaient tout
simplement semblant de chanter;

**{ Eh bien ! franchement ; il y a longtemps cjUë je m'en dou-
tais,

Bien souvent je les ai vus une trentaine eh sbèrie, ouvrant
tous des bouches à y engloutir l'Arc-de-Triomphe, et je me di-
sais : ^

— Ce n'est pas possible!... Si ces gens-lâ travaillaient cons-
ciencieusement, cela ferait quinze fois plus de bruit que ça.

„*; Vous le voyez ; mes suppositions ne m'avaient p'as trdhipé.

Mais une chose m'inquiète :

Comment fera-t-oh pour convaincre ces misérables de leur
crime?

Traduits devant la justice de leur pays, tous soutiendront qu'ils
chantaient.

t'i On ffeut encore arriver à établir qu'un épicier vient de
vori^ livrer un kilo de sucre du poids de 835 grammes ; triais il
n'est peut-être pas aussi commode de prouver à \i& choriste
qu'il a chatiië à faux poids.

.*t Si cet fetbus de confiance se renouvelle, on sera, je' le crains,
forer d'avoir recours à l'expédient suivant :

Au coriirriéneement de la représentation, on adaptera à la bou-
che de chaque choriste un petit compteur, comme cfela se prati-
que pour le gaz.

L'air projeté au dehors par le sujet chantant fera tourner l'ai-
guille, laquelle à la chute du rideau indiquera la quantité de son
fournie pat lui pendant la soirée,

*\ De cette façon, plus de contestations possibles.

Au lieu d'être payés au mois, les choristes seront payés au
mette cube.

Et tout le mondé aura son dû.

. " Tous ces petits compteurs locaux conespondrbht, au moyen
de conduits en caoutchouc, à un grand compteur placé dans la
coulisse.

Ce qui procurera à l'administration du théâtre un immense
avantage.

ÎJs même que l'on baisse le gaz une dizaine de fois'par sdlféë
pour, les scènes qui se passent dans l'obscurité — et même pdbr
lés'autres, — quand la recette ne sera pas fnrheuse, le directeur
pourra dire à son machiniste :

— Diminuez donc un péii là pression du compteur des cho-
ristes.

Il n'y a pas dé petites économies.

BOUTADES PARISIENNES

C'est du rthôhè aujourd'hui que rltiiiS vient la lumière, Ce îîé-
pârtemént progressiste vient de donner à la France émue, mais
êlonn'êe, un remarquable exemple de haute fantaisie et de sans-
gêné charmant en matière matrimoniale. Un paysan des environs
de Villefranche a véridu sa femme a un de ses amis.

J'ignore absolument, il est vrai, à quel taux plus ou moins
élevé cet industriel d'un nouveau genre a estimé sa fidèle compa-
gne, et je ne sais pas davantage si ïê payement a été effectué au
comptant, sans escompte, ou au moyen d'un effet à quatre-vingt-
dix jours, comme cela se pratique habituellement à Paris, dans
lea transactions relatives à la bonneterie en gros ; mais ce qui est
certain, ce que tbtiê lés journaux ont rapporté, ce que le irib'urial
de Villefranche a reconnu^ c'est que le marché a été régulière-
ment conclu.

Je ne m'illusionne pas sur le danger -qu'il y a pour moi à' don-
ner ici mon opinion sincère sur cettagrosse affaire .-mes lectrices
vont crier à' l'horreur par dessus les toits et me voue'r aux gémo-
nies; cependant il m'est impossible de ne p'as déclarer publique-
ment que ce paysan a fait une grande et utile chose pour l'huma-
nité, puisqu'il a trouvé, au profit des générations futures qui ne
manqueront certainement pas de l'employer, le meilleur, )e plus

simple et le plus pratique de tous les moyens d'arrangement à
l'amiable, pour les ménages mal assortis.

Il est d'une évidence indiscutable qu'un mari qui, pour une
raison ou pour une autre, ne peut plus vivre avec sa femme sans
lui décerner, matin et soir, une' bonne dégelée de coups de
poings et une jolie collection de calottes, ferait cent fois mieux
de la vendre, môme au rabais ou à tempérament, à un brave
garçon qui en prendrait soin, que de s'en servir journellement
comme d'une grosse caisse on d'un tambour de basque. ,

D'un autre côté, il est; ëërt&in qu'envisagé au point du vue com-
mercial, cet honnête peut trafic, si nous avions la chance qu'il
passât dans nos lis, aurait évidemment du bon; oar si l'on peut
se faire trois mille livrés aë rentes en élevant des lapins, il fau-
drait être singulièrement maladroit pour ne pas arriver à se faire
au moins le double en vendant son épouse. Avec un petit boni-
ment bien tourné, un homme habile et sans préjugés pourrait
presque toujours trouver lin bon prix de sa femme pourvu que
Belle-ci, toutefois, ne fût ni borgue, ni bossue, ni bancroche, ni
.marquée de la petite vérole, toutes choses qui déprécient consi-
dérablement un sujet.

Il y aurait, d'ailleurs, avantage de part et d'autre dans ces ai-
mables transactions, car une femme d'esprit pourrait le plus sou-
vent s'entendre avec son mari pour être cédée à un acheteur con-
forme à ses goûts ; unie à un brun , par exemple, elle pourrait
très-bien lui dire : — « Dïs-donc, Ferdinand, quand tu me ven-
dras, arrange-toi de façon à ne traiter qu'avec un blond, n'est-ce
pas ? Je raffole des blonds, moi I Si tu en trouves un dont lés che-
veux frisent naturellement, je le retiens, tu sais ! »

Je ne demande certainement pas mieux que de tomber aux
pieds de ce sexe auquel nous devons Thérésa et Mme Thierret-
mais tout a des limites, et mon adoratiou pour la plus belle par-
tie du genre humain ne saurait m'empêcher d'avouer qu'il y a,
de par la vie, certaines circonstances où la vente d'une femme
par son mari serait, puisque le divorce est aboli, une solution de
beaucoup préférable aux procès scandaleux auxquels nous assis-
tons quelquefois.

Sans compter que l'argent que coûtent les procès, au lieu de
profiter à des avocats do;.t le plus grand bonheur est de voua
traîner dans la boue, ne sortirait pas des familles.

On ne me retirera jamais de l'idée, pour ma part, que
si M*de Maubreuil, marquis d'Orvault et autres lieux, pouvait
vendre purement et simplement Mlle Schumacher, il s'empresse-
rait de saisir aux cheveux cette occasion splendide de se débar-
rasser, avec un petit bénéfice, d'une épouse adorée, mais encom-
brante, et de ne jamais reparaître devant les Tribunaux pourleur
demander une séparation légale et sans profits.

Jules Pelpel,

BRISE CARABINÉE

ÉTtlDE

L'autre jour, par nos modeste rues, et faisant s'entrechoquer
avec folie les armets de Membrîn suspendus à la porte des coiffeurs,
il soufflait une de ces brises que les matelots qualifient de carabi-
née. Les gens de science qui demeurent, « la bas, bien loin, tout
près du Luxembourg, » au bout de l'avenue de l'Observatoire,
dans une maison triste surmontée d'une espèce de ballon Nadar, se
feraient un plaisir, si vous les interrogiez, de vous donner la vi-
tesse par seconde de ce vent d'équinoxe, précurseur des baleines
tièdes du printemps.

Or, pèfidant qu'à cette brise carabinée, irrespectueuse et ■
bruya'ri.tè; tout palpitait dans Paris, depuis les bandes d'étoffes
des i^irigàsins de nouveautés, jusqu'aux a suivez-moi, jeune hommeo
des ferhmes, nous nous amusions, arrêté à l'une des extrémités
d'iitie' vole publique quelconque, à regarder les gestes et les atti-
tudes excentriques des promeneurs eb lutte avec le Zéphyr pana-
ché d'Aquilon, et qui s'en allaient vent debout ou vent arrière, sur
■les trottoirs sôchés comme par miracle.

Un furtif rayon de soleil, qui faisait l'école buissonnière, sans
doute, daignait, par instant, descendre du ciel, où les nuages
énormes couraient ad.gàldp, Et illuminait le pavé de la rue.

Parfois, sur le quartier.bien ciré des bdttiues d'une dame qui
S'enfuyait, lé Sourcil froncé sous son vb(ile, et tout en colère de
savoir que, p'àr derrière, oc apercevait à ravir la broderie de son
mystérieux pantalon, le soleil accrochait deux étincelles vives.
En même temps, les deux semelles, blanches, grandes et minces
comme deux biscuits à la cuiller^ se montraient alternativement.

— Quel veht 1 bon Dieu ! mdrmurait un monsieur filant à côié
de nous, la tète enfoncée entre ses épaules rejetées en arrière, et
tenant son précieux chapeau d'une main crispée. Quel vent I En
effet, collé sur son dos; ie paletot dessinait ses formes et le trans-
formait en maillot indiscret.

Autre transformation bien plus amusante : les femmes, en te-
nue du matin, qui allaient faife leur marché sans crinoline pro-
tectrice, sentaient leurs jupes se Changer en pantalons et s'en-
rouler autour de leurs jambes courroucées. Quelles drôles de pe-
tites mines effarouchées, quelles grimaces risiblos se succédaient
rapidement sur les minois des passantes, enragées surtout de ■
voir le sexe masculin', goguenard, profiter des bénéfices de la cir-
constance, et saveurer impitoyablement les effets de la brise ca-
rabinée.

Nous n'aimons point à nous mettre personnelïemant en.scène,
et pourtant, nous devons l'avouer, une fort jolie demoiselle, qui,
de dix pas en dix pas, était obligée de mettre précipitamment ses
uêux mains sur ses genoux pour interdire formellement à sa cri-
noline de remonter jusqu'à la ceinture, en passant près de nous,
toute confuse et toute rouge, et voyant un sourire bénin errer sur
nos lèvres, nous lança un regard enflammé, et, ajoutons ce trait
pour être véridique, nous tira la langue d'une façon pou flatteuse.

Cependant, à toute vapeur, le teint rougi par f'air vif, un grand
et beau monsieur nous croisait en cet instant. Sa longue barbe
rousse, partagée en deux flots, avait l'air de s'enfuir de chaque
côté de sa figure, derrière son dos. Il ressemblait a l'un de ces
dieux de la mythologie à barbe limoneuse, qu'on voit en marbre,
une urne sous le bras, à Versailles.

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