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L' Eclipse: journal hebdomadaire politique, satirique et illustré — 1.1868

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https://doi.org/10.11588/diglit.3702#0028
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L'ÉCLIPSÉ

SBB^fl*WrtÇWCT

PRIME DE L'ÉCLIPSÉ

Toute personne qui enverra diirecteraxeiït en
mandat ou timbres-poste au directeur du journal, 5,
cité Bergère, à Paris, —■ le montant d'un abonne-
ment d'un an à l'Eclipsé, — recevra franco
la prime suivante v

Vingt-quatre charges d'And. Gill :

FEYDEAU

LE COUPLE MONTROUGE

LE FIGARO EN VOYAGE

DARIMON

THEODOROS

THERESA

JUDITH

GALLI-MARIÉ

DE.TAZET

JOLIES ACTRICES DE PARIS

LE DOCTEUR RICORD

LAPERRIERE

MIRES

P. DE LESSEPS

GARIBALD)

AND. GILb

LE GENERAL PRIM

ED. ABOUT

PAUL DE KOCK

PANPAN BENOITON

ERNEST PICARD

JUtES VALLES

ROSSINl

PREDERICK-LEMAITRE

Cette prime, coiKspïèti&aïaesaiï £s*atu)ûtfe, a'adresse
aux personnes qui désirent collectionner les charges d'And.
Gill.

MASQUES & GROTESQUES

Tous les ans, à pareille époque, les chroniqueurs de bas étage
(ils demeurent pourtant au cinquième) tirent du fond dp leurs
carions poudreux un article de circonstance, inondé de larmea
rétrospectives, et qui commence invariablement par ces mots :

— Le Carnaval est mort !

Ce cliché mélancolique a remplacé cet autre : — Le grand Pan
est mort! — que personne ne comprenait plus, et qui n'intéresse-
rait guère de nos jours que les auteurs de la revue intitnlée :
Pan ! dans Vœil.

Eh bien, les chroniqueurs îarinoyants ont tort, et ne sont pas
dans le mouvement.

Jamais le Carnaval ne s'est isi bien porté.

Seulement, à Paris, au lieu de commencer le jour de l'Epipha-
nie pour finir le mercredi des Cendres, il dure pendant toute
l'année maintenant.

— Mais le bœuf gras? rnuvrriUP&it les chroniqueurs , le bœuf
gras que nos pères...

Il n'y a pas de bœuf gras qui tienne ! Quant à nos pères, lais-
sez-les dormir.

Et d'ailleurs le bœuf s'engraisse plus q'ie jamais, chez nous, et
parmi les actionnaires de no.a florissantes entreprises, il y en s
plus de deux, par an, qui le sont... le boeuf, n'est-ce pas?

Oui, le Carnaval est vivant et ftès-vivant.

Jamais les femmes n'ont été sj bien travesties; jamais le ma-
quillage, jamais l'invraisemblable, n'ont si parfaitement triomphé
sur toute la ligne.

L'oripeau et le haillon, et toutes les couleurs de l'arc-en-ciel,
brillent partout, sur les jupons qui sont devenus des robes, et
sur les chapeaux passés à l'état de souvenir. « Que c'est comme
un bouquet de fleurs ! »

Toc Ier est monté sur le trône, et ses ministres : le Claqué, le
Boublê, VImitation, gouvernent, et ne sont pas responsables.

Oh! le Toc\

C'est à ce point qu'un petit-crevé dit tout naturellement au-
jourd'hui, en parlant de sa maîtresse, avec un point d'adoration
au bout de sa phrase :

— Je l'aime! —elle a de si faux cheveuxI

Si j'étais Alexandre Elan, le chorpoëte, et que je fusse, hon-
neur improbable, chargé, ci© mettre un rj?u de poésie dans le
macadam d'une r§yue, U me semble que l'instant serait bon de
plaeer ici un rondeau dans ce genrt< :

Sur la montagne et dans le val,
En amont ainsi qu'en aval,
Sa Majesté le Carnaval
Règne maintenant sans rival !
Et dans les salons de Duval
Où le saumon est du narval,
En bceuf s'habille le cheval t

Vive le Carnaval!

Le faux-nez existe dans touto sa splendeur. Hyacinthe seul ne
ment pas.

Et les masques! parlons-en. Nous en avons vu quelques-uns,
cette année.

Faut-il donc voua les rappeler?

D'abord Varna-zone masquée^ la dame au sabre, qui pendant le
jour, à fpnd de train, parcourait l'avenue des Champs-Elysées,
et passait ensuite les nuits à écrire des lettres rnotificatives aux
journaux,

Puis, les lutteurs masqués, ces hercules couverts à la fois du
loup et du voile de l'anonyme, pour échapper à Déjanire ou à,
Omphale probablement.

Cette affaire mystérieuse qui a été tirée au clair.... de la Lune,
joua un mauvais tour à l'un de nos amis.,.. Vous en souvenez--
vous?

Parlons aussi de la chanteuse masquée, le rossignol du théâtre
Déjazet ; elle aurait fait courir tout Paris, si Paris n'était gout-
teux, du côté du boulevard du Temple.

Enfin, ne l'oublions pas, le petit chien masqué qui mit Maillard
du Figaro en émoi. On a, prétendu que ce chien célèbre désor-
mais, au moins autant que pelui d'Alcibiade, dont Henry Hqus-
saye noua dira bientôt l'histoire authentique, se mettait un loup
sur le museau pour n'être pas reconnu d'une ancienne maîtresse
(née Havane) comme M. BHlault ;

En ce cas, je prétends, qu'on aurait dû lui attacher spa masque
à l'extrémité diamétralement opposée à la tête*, les chiens ne se
reconnaissant pas à la figure.,.

Mais, laissons là le récit de ce qui pouvait se passer entre chien
et loup.

Vous le voyez, le Carnaval, en temps prohibé, n'a jamais
été si bien accepté que cette année, gt dans les meilleures so-
ciétés.
Si j'osais abuser de vos loisirs, je vous dirais encore :
Regardez autour de vous, h gauche, à droite, et surtout en
haut, et avouez avec moi que le déguisement et, le naasque se
portent quotidiennement avec la plu^ exquise grâce du monde.

Qu'il soit de peau humaine ou de carton peint, lô masque
existe sur toutes !es figures. C'est dire là une vieille et triste
vérité, mais plus éclatante à présent qu'autrefois.
Gavarni faisait : Masques et Visages.
Aujourd'hui, dans ce titre, il supprimerait Visages.
Masques et Grotesques, voilà l'héritage charmant que nous lais-
sons à nos fils.

A l'heure qu'il est, il faut modifier les deux vers célèbres de
cette façon :

— Le masque ne tombe plus, l'homme reste, et nul héros ne
s'évanouit.

Des masques ! il eu est de toutes sortes. D'honnêtes, de gais,
d'affreux, de bouffons, dj jolis, d'ignobles, de respectables} Tar-
tufe montre ses yeux baissés à côté de saint Bruno, Mirabeau
coudoie Apollon, Dumas sourit à Debureau, Voui}lot ricann devant
Olympe Audonard, le baron Brisse écrase Glatigny, le sombre
Vallès dit des vers au doux Banville !

Parmi les masques les plus connus de cette année, au moment
oè les violons se poudrent de colophane dans les bals, VEclipse a

fait un choix, à l'intention des lecteurs qui voudraient se déguiser.

En ajoutant le costume à ces figures grotesques, on est sûr de
posséder ça je ne sais quoi qui empêche de dire de vous:
monsieur je ne sais qui.

De là, grand succès dans le bal masqué de la vie !

Le Cousin Jacques.

LES DIVAGATIONS D'UN TROMBONE

Ij s'est trouvé un éditeur intelligent qui s'est tenu ce raison-
nement :

es Pour faire un bon succès en librairie, tire li faut... tire H
faut... une couverture bleu foncé, arnée d'un titre trompe l'œil
choisi dans une actualité, et, sous cette couverture deux cents
pages de... n'importe quoi.

Partant de ce principe dont l'usage a bien souvent démontré la
justesse, l'éditeur intelligent a fait publier l'annonce suivante :

l^g PENSEES
PU ZOUAVE JACOB,

Précédées de sa prière,
et de la manière

DE GUÉRIR CEUX £UI SOUFFRENT
PRIX : 2 PR. 50 C.

Naturellement, une foule de gens, qui avaient pleuré l'année
dernière des larmes de sang îors de l'interdiction des séances du
trombone-messie, se sont fait les réflexions suivantes :

e» Cinquante sous la manière de mettre sur -pied soixante
mille paralytiques, plus les pensées et le portrait d'un homme
que l'on a persécuté, c'est pour rien.,. Payons-nous ça.

Et ils se sont payé ça.

Une fois qu'ils ont eu le volume, ils se sont dit :
— Voyons... cherchons le procédé à employer pour guérir mon
concierge de son ramollissement de la moelle épinière.

Alors ils ont ouvert le livre et ont eu la douleur de constater
qu'il ne contenait que 227 lettres sur le spiritisme ; 227 chefs-
d'œuvre du plus pur insensé !...

En voulez-vous un échantillon ?

Voici :

LETTRE LXXVI

■ g Mes chers amis,

« Je spiritisme arrive avec ses phalanges innombrables d'espnts qui
« prouvent et donnent la réalité que le bien doit être dans tordre na-
« turel des êtres pour les rattacher à la contemplation qui ouvre les
« sens intellectuels, pour y infiltrer l'essence cfavine qui, trop long-
fc temps, hélasl.,, a erré sur 7iotre glo.be tenestre. «

Vous en avez assez, n'est-ce pas?

Eh bien 1 les 220 pages sont taillées sur ce patron-là,

Et vous devez aisément comprendre la mauvaise humeur de
celui qui a lâché ses cinquante sous «royant se procurer une re-
cette contre la goutta, quand il tombe sur un semblable gâchis.

Il faut être juste, pourtant,

Cet ouvrage (?????) se termine par une soixantaine de lignes
surmontées de ce titre :

CONSEILS DONNÉS AUX, MALADES

« donnés a me paraît assez effronté, même relativement aux
consultations à vingt francs de nos médecins-vedettes,

Pans ce chapitre, le zouave-Christ-trombone fait aux malades
îf-s recommandations les plus précieuses :
Prendre des aliments fortifiants.
Ne pas so faire de bile.

POL, FAUT RESTER....1

PARODIE ANALYTIQUE, OBLIQUE, PARALLÈLE ET AUTRE

PERSONNAGES ; Francis desbois, vieil avocat, membre de l'Union des
Mîmes, veuf. — pql desbois, son fils, — artjiur de grgscourt, viveur
interlope. — cléa dç l'air, sans situation définie, — pamomille, pupille
de Francis et nièce de Cléa,

ACTE PREMIER

(Le cabinet de travail de Pol. — Bureau avec casier masquant la personne
assise au bureau.)

SCÈNE PREMIÈRE

pol, seul ; il est à son bureau, classant, page à page, de la copie
qu'il pose sur le casier.
Huit jours t... sans la revoir I... C'est raide!.,.. quel orgueil!
Ne pas vouloir céder I... Au fait,.. je m'en... bats l'œil;
Reste ou reviens, Cléa.., renoue ou romps en forme ;
J'attendrai sans bouger... Oui ! mais j'attends sous l'orme.

SCÈNE II

POL, FRANCIS

FRANCIS
Voyons donc \ (Il parcourt quelques pages manuscrites.)
Trop d'éslat là-dedans... beaucoup trop !
Tu prends le mords, aux dents quand il suffit du Lrot;
Ton roman, à go jeu, n'aura pas l'estampille :
La lave n'a pas cours, Pol., faut rester vanille !

POL

Ah ! papa, je n'aurai jamais ce gros bon sens
Qui t'a fait surnommer Francis... Ponsard |

FRANCIS

Encens !

(t) Je tiens à constater ici, pour éviter tout malentendu, que j'avais
annoncé le présent titre au directeur de VEclipse, dès Ip, 4 murant, c'pst-
à-dirc plus de huit jours avant que les journaux signalussou) lus ijayônîps
utures promises par divers théâtres. Jules de M.,,

— Ajouter à mon nom celui do « Ponsard », n'est-ce
Point me ouater, mon fils, où mon vieux bât me blesse.

POL

Eu tout cas, c'e3t montrer, d'un mot. ce que tu fus

Es et seras pendant ces quatre actes touffus :

Lourd, pédant et poncif, chère tête carrée;

Lieu commun mal d'aplomb sur rime déferrée !

Tandis que mpi, papa, pour n'en pas rimer mieux,

J'ai quelque chien au ventre et quelque flamme aux yeux.

FRANCIS

De la flamme ! Eteins-la... pour que l'on te colporte I

Du chien ! Il fait nn temps a le mettre a la porfe J

i— Sois inodore et pur, terne et doux, rien île plus,

A ton âge, émondant les désirs superflus,

J'avais jeté dehors les passions fougueuses;

Et ma Heur d'oranger n'embanma pas des gueuses.

-^ Pol, faut rester chaste,

POL

Oh I c'est de la cruauté,

FRAKCIS

PoinL; car tout ftp. méflage a pour nom : chasteté!
Donc, épouse, ^r J'adrngts les tendresses d'usage,
Mais je veux que l'amour soit réglé, simple et sage,
Et, pour moi, Cupidon passe seulement Dieu
Quand cessant d'être bisque_ il devient pot-au-feu.

— ïl est mortel à l'art, le pays de Bohême
Où les OpGpttes vont...

pol, impatientié.

... Fh l qui te djt que j'aime ?

FRANQIS

Ingénu I Tout en loi le proclame : œil cerné,

Appétit caprieant, style désordonné.,.

Çà, voyons! — A quel monde appartient-elle?

POL

Au pire,

FRANCIS.

En tiens-tu, là, vraiment?

POL.

Qui lo sa ? — Je soupire
Loin d'elle ; — mais je baille au fond de ses rideaux.
Brel j'un ai plein le cœur... si ce n'est plein le dqg.

Laohe-là; c'est l'instant

FRANCJS
POL

Impossible ; on m'adore J

PRANCISS

FRANCIsJj

'iitUil — Canard qu'on truffe! ou piluj§ qu'on dore,

POL

La preuve? — Cor le bras d'Alexandre-Mépris
Trancherait net mon nœud gordien— à ce prix.

FRANCIS

Jure-le !

POL

Par Prével et par Marx, je le jure.
francis, à part.
La preuve?.., On te l'aura !

SCÈNE III

LES MÊMES. — ARTHUR

arthur, faisant irruption.

Coucou 1 c'est ma figure!
Arthur dit de GroscourtJ... — J'arrive, donc bonjour;
Mais je pars, don» adieu.,,.- je vais faire mon tour
D'Europe,.. Le motif? Il est assez grotesque \
J'ai Je spleen.

FRANCIS

Comment! Toi? — Va-nu-pïeda rfohe... presque;
Presque aimé, presque. Jeune et môme presque beaq |
Qup tefaut-iJ de plus, à poisson presqu'en eau?

ARTHUR

Ce qu'il me faut! | — Tenez ; c'est trop rasant, les grues;
Je dis zut aux succès de bouibouis et de rues |
Mon palpitant plus fier ne bat plus que pour les
Jupons particules des boudoirs de palais;

— Or, à Paris, du flan pour le (ils de mon pore I
Je n'ai pas, — et c'est là ce qui me désespère —
Un cachet Jockey-Club assez superlatif

Pour tirer un bënef do nos femmes comme if...

— Doue, je yeux aller voir, » c'est ma géographie !
Si le sexe étranger fait pas moins sa sophle...

— Voilà pourquoi, mes bpns, jq me la casse... — Adieu.

Ei

ralf
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