L'ECLIPSE
PRIME DE L'ÉCLIPSÉ
Toute personne qui enverra directement en î
mandat ou timbres-poste au directeur du journal, 5, !
cité Bergère, à Paris, — le mentant d'un abonne- ;
ment d'un an à l'Sïe.lipse, en y ajoutant ëîO ,
centimes pour Paris et un franc pour les
départements, — recevra franco l'une des deux
primes suivantes :
1™ PRIME
plus dans la chose qne la mienne propre. Or il me seuil
missible que l'on trouve dans ma main l'indice d'un fait ou' ^-
être produit par la main d'un autre. ''
,*, Je sais bien que pour là chiromancie, comme pour u ,
ancie, la cartomancie,, et généralement toutes sciences ê "°"
Prédictions
ur clientèle
mancie.
les docteu:
i et dootoresses ont un petit répertoire de
! sans odeur ni saveur qu'ils débitent par tranches à le
et qui ne sont pas compromettantes.
Ainsi, lorsque pour ses vîagt francs on prédit à un col,. .
en vacances que sa vie sera traversée par un grand amoi
que, s'il est refusé huit ta\% au bacho, il doit perdre F "'' •'
d'être reçu à la neuvième, ]s collégien en a bien
gent
1 espoir
Pour son at.
Trente charges d'And. Gill :
JULES VÂLLÎS
ROSSIN1
AUGUSTE VACQUERIE
LE DOMPTEUR BÂTTY
FREDERICK-LEMAITR1
OOURBET
NADAR -.-.
Mme UGALDE
VICTOR HUGO
ERNEST FEYDEAD
DARJMON
THEODOROS
THERESA
Mmes JUDITH
— GALLI-MARIÊ
— DEJAZET
LAFERRIERE
MIRÉS
F. DE LESSEPS ^____
AND. GILL
LE GENERAL PRIM
ED. ABOUT
FANFAN BENOITON
ERNEST PICARD
ERNEST RENAN
WOLFF et ROCHEFORT
Mme MARIE SASS„
LE BARON BRISSS
A. DUMAS Fils
PONSON DU TERRAIL
2' PRIME
Un charmant portefeuille or et couleur, fabriqué spécia-
lement pour l'Siclipse par la maison Susse, plaoe de la
Bourse, et contenant' dix ravissantes aquarelles par É. de
Beauuiont.
AVIS
1" Avoir soin de bi©h Indiquer colis des deux primes qu'on
choisit ;
2° L'abonnement, avec les deux primes, coûte, ponr Paris,
^ fr., et pour lés départements, S fr. 50 c.
pagne, des lettres qui ne valent pas" Tra loi montés de Gautier, et '
qui parurent dans les Èèbats. Getté littérature me posa. M. Guizot j
m'envoya au Mexique. J'en revins, c'est déjà joli pour un Fran-
çais, au bout de quatre ans. Et la Moldavie que vénère Ganesco ;
me vit ensuite, comme consul, errer dans ses pâturages.
D. — Vous revîntes en France '?
H. — En 1848. Les idées nouvelles et mes opinions se trouvant
proches parentes, je devins rédaoteur de la République de Bareste.
A la suppression de cette feuille vivante j'entrai au Grôdit-Fon- j
oier comme sous-chef de bureau, emploi nouveau. J'y restai avec j
succès jusqu'en 1858. Nous autres Saint - Simoniens, nous avons
tous eu du bonheur en affaires.
D. — On vous offrit la rédaction en chef de ia Presse, à cette
époque.
R. — Oui, mais je m'entendis pas avec ses propriétaires, et,
I six mois après, je fondai VOpinim nationale, célèbre par ses ré-1 *™»jne de duels à un journaliste ; beaucoup d'enfants Z
I clames, l'éclosion de Sarcey, et les déjeuners de prftres que San-- tomm0 ™ux ÏUI ^siie une jeune femme, des demandes d'à
vestre s'empressa d'y faire tous les matins. j fnt à un K'Pltells«" ■»' 1« gâtons de sergent-major à un sens».'
D. - Je connais. Le chocolat Perron vous doit sa réputation ? f°1OTMr' 30nt toutes clMse3 W 1'°" Paut prédire à l'aide de 1.
R. - <A«c innocence.) U ne me ta doit pas, monsieur le prési- *™mancie... même par correspondance,
dent. Il m'a bien payé. | ,*, C'est déjà un assez joli résultat et qui excuse bie
D. ~ Après le chocolat, que fîtes vous? s blei"
R, — Je m'écriai tous les jours : — a La meilleure députation 'i Je n'hésite donc pas à recommander à mes lecteurs et <*
est la députation Guëroult. » j à mes lectrices, quelques visites à mademoiselle Albertv U
D. — Et cela vous réussît. Un petit truc qtie je me permets do leur offrir, c'estde sor
R. — Parfaitement, j'ai eu l'honneur de vous dire tout à j bien fort, pendait!» demi-heure qui précède la consultation '"
l'heure.., | bout de corde à puits.
D. — Ah ! c'est vrai... Voyons ?... je n'ai plus rien à vous de- { Ça vous sillonne le creux de la main d'une manière i
,*. Trois ou quatre soupîfnntg à une femme mariée,
douzaine
"ne demi.
bien des fai.
M. GUÉROULT
t mander... hum ? Et le dossier n° 6 ?
\ il. — Bianc comme neigo, mon président.
i D. — Allons, tant mieux. Allez-vous asseoir, Je ne -puis que •■>
| vous féliciter-de voira courage. Seulement...
| Pu—Seulement?
j D. — Seulement, faites donc des articles, un peu plus carrés, je 4
^ vous prie. Ils sont d'un mou, d'un caoutchouc!... Je sais bien que i
{ l'homme est un roseau qui pense...
j R.—Eh bien? j
j D. — Eh bien, il ne faudrait pas avoir l'air d'un roseau qui î
| penche d'un côté ou d'un autre, au moindre souffle d'air, littéral- |
renient s'entend. j
R. — On tâchera, m'sieu le président. Au revoir, mes bons j
juges 1
Le greffier,
Ernest o;Iiervilly
i itnpc.-.ïil-.i,
et l'on se. fait, ainsi prédire un las de choses plus drôles les unes
que les autres.
On ea a au moins.pour son argent.
./, Mais pardon !
Jeipiaisante.avec tout cela, et j'ai le plus grand tort.
Un ami intime me raconte à l'instant un fait qui me ferait
sans aucune -pitié déchirer cet article — si je gavais que Polo me
le payât tout.de même,
"Voici la chose :
bedy
L'autre jaur, un invalide nwuchot va consulter Mlle Al
EXTRAIT DE LA GAZETTE DES TRIBUNAUX... DE L'ECLIPSE
M. le président procède à l'interrogatoire de l'accusé :
Celui-ci (qu'on nous permette cette légère digression pour
entrer tout à fait dans la manière de Ad. Rocher, du Figaro) est
un homme sur le retour, mais dont la physionomie, bien qu'elle
ne dénote pas à première vue une intelligence hors ligné,
n'a rien de repoussant. Au contraire, l'inculpé a l'air, comme oh
dit, d'un bon vivant. Le teint de ce bourgeois déjà mûr a cette
couleur fleurie qui'semble d'ortolans et d-s bisque nourrie,Tït que
les cuisines du Palais-Royal seules savent produire.
Menton agréablement monacal, à plusieurs étages, avec entresol,
joues rebondies, abondantes, qu'encadrent un collier de favoris
roux où la neige des ans sème de blancs flocons, yeux de chat qui
réfléchit, ombrage de sourcils bien fournis, nez sans préjugés,
front moyen, tels sont les traits peu caractérisés (un visage de
passeport) de l'homme dont Paris s'est tant occupé ces jours-ci.
Son attitude est excellente, assurée, sans modestie; on devine
en regardant l'accusé que sa mâle fierté, soutenue de ia majesté
que donne un ventre développé, provient du calme de sa cons-
cience, de ses digestions bien faites, et du peu de mal que ses ar-
ticles (galette de ménage) lui causent au moment de la produc-
tion.
?ufi vous
MADEMOISELLE ALBERTY
La chiromancienne examine sa main gauche.
— Vous avez là, lui dit-elle, un signe qui indique
avez perdu le bras droit.
Epatement du vieux débris.
— Mais soyez tranquille, continue Mlle Alberty, voiei, près de
I la première phalange de l'index, un petit triangle qui annonce
i que ça ne vous arrivera plus.
Léon ©ihmvénu,
, Merci mon Dieu I
fois.
voici la France sauvée encore une i
nouveau 'dada : le dada !
Paris est en train d'enfourcher
Alberty.
/„ Mademoiselle Alberty est une charmante personne qui vous i
examine le creux de la main, moyennant un louis, et vous dit
sans rire.
— Vous avez là, à la naissance du pouce, un signe qui annonce
votre penchant pour les artichauts à la poivrade; et ici, une
ligne brisée qui prédit que vous mourrez au moment d'acquérir
une grande fortune.
,*, Ce métier est excellent, car la consultation se paie comptant
et sï, une fois mort, vous ne voyez pas arriver la grande fortune
| prédite, vous négligez presque toujours d'aller redemander votre .
IA SAISON DES VOISINES
,% J'ignore complètement le degré de force de mademoiselle
Alberty en chiromencie ; mais, je me crois beaucoup plus fort
qu'elle ; car, sans avoir examiné sa main, je lui prédis un grand
Ce ventripotent porte avec rage des guêtres de tiretaine. On | 8ucces*
n'a jamais su pourquoi. C'est un secret que l'absurde dossier ' **„ Tout ce qui touche au surnaturel a toujours parfaitement
" réussi dans notre pays qui se gausse des augures dans les pièces
A Paris, — pourquoi ne pas le reconnaître et ^avouer franche-
j ment, o administrés embellis de M. Haussmann ? ~ L'année ne
j se divise plus guère qu'en deux saisons également atroces :
i -— La saison du froid et de la boue ; la.saison de la poussière
et de ia chaleur.
La pluie, hâtons-nous de l'ajouter, forme comme un immense
et interminable trait d'union entre ces deux modernes divisions
de l'année parisienne.
Très souvent encore, l'ordre et la marche de ces deux saisons
subissent des changements inconnus à.nos pères, si bien qu'après
avoir transpiré en février, on est parfois obligé de mettre un
pardessus ouaté en juillet.
.Quant aux époques intermédiaires, la joie des enfants de jadis,
la tranquillité des parents d'autrefois, —■ le printemps, Vmtomne
— elles n'existent plus que. sur VAhnmach des Postes.
5 n'a pas -plus révélé que les autres secrets de ce polichinelle
sinistre qu'on nommait Gh. de LaVarenne.
Mais revenons à-l'interrogatoire,
M. îe président "à l'accusé :
D. — Vos nom et prénoms?
R. — Guéroult, Adolphe.
D. — Vous êtes né?
R. — A Radepont (endroit célèbre.par ses toiles, beurres, œufs).
D. — Bien, bien. Quel département ?
R. — Eure. -,,/
D. — Comme'M. Dupont?
R. — De Paul de Kodk ?
D.—Accusé 1 I — (on,frémit pour l'accusé) Non, Dupont (de
l'Eure).
R. — Oui, monsieur le président.
D. — La date?
R. — 29 janvier 1810.
D. — Votre profession ?
) d'Offenbach et allonge ses cinquante sous pour acneter les pensées
* du zouave Jacob.
} ,*, Ah 1 il faut convenir que nous sommes de crânes voltai-
: riens !...
I Tant que l'on veut, nous donnons cinq sous pour élever une
: statue à l'homme quia blagué le soleil de s'être laissé arrêter par
; Josué.
Mais nous avons aussi vingt francs disponibles pour celui qui
; veut lire dan3 la paume de notre maiD gauche que nous serons
1 écrasés par un omnibus de la ligne C.
. 4*, Je ne voudrais pourtant pas me mettre à dos les adeptes fer-
vents de la chiromancie en ayant l'air de douter de cet art.
Je dirai môme plus ;
C'est que, comme eux, j'y crois sincèrement dans une certaine
* proportion.
! .*, Ainsi, par exemple, étant donné d'après Gall, que la forme
' du nez, du crâne ou de la mâchoire, indique chez un sujet la pré-
dominence de tel ou tel sentiment, on peut bien admettra aussi
R. — De foi?... dame, c'est-que.., La dernière ?
D. — On ne vous demande pas cela. Quel métier exercez-vous? ' que la forme de la main ait également une signification
R. — Je suis journaliste, depuis 1829, l'aimable année !
D. — N'ètes-vous pas député ?
R. — Oui, mou-sieur. La Seine (6° circonscription) m'a envoyé
m'asseoir sur les bancs de la Chambre, en 1863.
rang.
pas au second.
D. — Vous y brillez au premi
R. — Non, mais je ne m'i
D. —Vos discours'?„•,.-
R. — Sont animés d'un bûn-ésprit, monsieur le prôsident.
D. — Votre religion?
R. — Enfant spirituel du Père (que l'Eternel ait son âme), j'
fus saint-Simonien, d'abord au Globe, puis au Temps, de Jacque;
Coste.
D. — Ensuite?...
R. — Ensuite, j'embrassai la religion naturelle,
et pur, je ne pris conseil que de mon cœur...
D. — Passons. Vous avez voyagé ?
i „% Du moment où l'on accepte que les lèvres pincées et le nez
1 pointu sont les indices de la méchanceté, je ne vois aucun incon-
! vênient à décider qu'une personne dont les doigts son spatules
! est nécessairemgnt portée à chercher sa tabatière dans les poches
!'de ses voisins.
; ;*. Maintenant, quant à deviner le passé ou prédire l'avenir
j d'après la chiromancie, c'estune autre affaire.
j Je demande à réfléchir.
l*t II me semble assez raide que l'on vienne me dire :
j — Vous voyez bien ce petit signe que vous avez dans la main
! et qui forme un X ; Eh I bien, il annonce que vous recevrez une
5 balle de pistolet dans l'épaule.
Homme doux j Et, ce qui me porte à douter de cette prédiction, c'est que je ne
jj puis in'empêcher de me tenir le raisonnement suivant :
Si réellement je dois recevoir une balle dans l'épaule , la main
R. — Beaucoup, Pour le compte de M. Bertin, j'écrivis, en Es- ' dB celui qui tiendra le pistolet sera évidemment pour beaucoup
j Les poètes, et Thimothée Trimm, leur accordent sans peine
j des mentions honorables à l'occasion ; mais cette fidélité de mé-
| moire fait tout bonnement l'éloge du cœur excellent de ces écri-
jj vains de talents si divers, et ne prouve nullement que l'automne
| et le printemps aient encore lieu au sein de notre belle capitale.
| Et d'ailleurs, si ces deux époques, toutes deux charmantes
i et poétiques, font, — acceptons cette hypothèse, ■*- de temps à
j autre, par caprice, une apparition dans le cours du siècle qui s'é-
(■ coule, il est juste de dire qu'elle est toujours singulièrement
courte ; en outre, Iss manifestations d'après lesquelles , on avait
j l'habitude de constater l'arrivée du printemps ou de l'automne
ne sont plus du tout, mais .du tout les mêmes.
Et, pour en finir avec l'automne, avançons tout de suite que
cette heure mélancolique de l'année qui s'en va chargée d'adieu,
j ne s'annonçant plus que par un redoublement dans la vente des
pâtes de jujube ou de lichen, il convient de la nommer : t'ère des
bronchites.
Maïs pour le printemps, c'est une autre affaire.
i Et nous proposons de .1'ap.peler ; —lu Saison des Voisines.
En effet, à Paris, où les fleurs printannières, — violettes, nar-
cisses, muguets, anémones, jacinthes., tulipes, — se vendent pen-
dant toute l'année, et par bouquets, rien n'indique mieux le dé-
botté du Printemps, le chevalier aux rubans verts, que l'appari-
tion soudaine des voisines, invisibles tout le long de l'hiver, aux
croisées enfin ouvertes, et'que le soleil caresse de 3es premiers
rayons un peu sortables.
Le retour des voisines, en peignoirs blancs, en camisoles sans
formes, mais qui en prennent de si jolies, tel est le signe certain
auquel on doit reconnaître l'arrivée de la tiède raison I
Ne pas compter, pour se livrer à cette agréable consolation, sur
les arbres du boulevard ou sur les hirondelles.
Les hirondelles sont toujours en retard, et font la France buis-
sonnière ; quant aux arbres en zinc de nos belles voies publi-
ques, ils n'ont jamais de bourgeons.
Par les sombres nuits, sur arrêté préfectoral, les employés de
M. Alphand viennent souder à leurs branches des feuilles enmé-
^8.1, artïeiement peintes en vert; mais voilà tout.
r4 troï'
«S!»'.
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