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L' Eclipse: journal hebdomadaire politique, satirique et illustré — 1.1868

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https://doi.org/10.11588/diglit.3702#0048
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L'ÊCLIPSB

PRIME DE L'ÉCLIPSÉ

Toute personne qui enverra directement en
mandat oa timbres-posie au directeur du journal, 5,
cité Bergère, à Paris, — le montant d'un abonne-
ment d'un an à l'H5clipse, en y ajoutant £îO
centimes pour Paris et un fp&P-P popr les
départements, .— recevra franco l'une des deux
primes suivantes :

1" PRIME

Trente charges d'And.

ERNEST FBYDEAU.

DARIMON

THEODOROS

THERKSA

Mmes JUDITH

— GALLI-MA.RIÉ

— DEJAZET
LAFERRIERE
MIRÉS

•P. DE-LESSEPS
AND. GILL
LE GENERAL PRIM
ED. AROUT
FANFAN BEN01T0N
ERNEST PICARD

OUI:

JULES VALLES
■ R0SSWI'

AUGUSTE VAGQUHRIE
LE DOMlTKUtl BATTY
FREDERICK-JJSMAITRB
COURBET
NADAR
Mme PGALDE
VICTOR HUGO
ERNEST RENAN
WOLFF et ROCHEFORT
Mme MARIE S«S
LE BARON BRISSE
A. DUMAS Fiis
PONSON DU TERRAIL

2" PRIME
Un charmant portefeuille or et couleur, fabriqué spécia-
lement pour l'Eclipsé par la maison Susse, place de la
Bourse, et contenant dix ravissantes aquarelles par fî. de
Beaumont.

AVIS

1° Avoir soin ds bien indiquer oeiie des deux primes qu'on
ohoisit;

Z" L'abonnement, avec les deux primas, coûte, pour Paris,
f fr., et pour les départements, © l'r. GO c.

CHAMPFLEURY

Uh grand talent,

Artiste incapable de faire une concession au goût régnant, fa-
rouchement fidèle à ses opinions, chercheur intrépide, fureteur
infatigable, observateur original, très souvent profond, rempli
d'unetgaitté vraie, analyste consciencieux, tel, au milieu de la fa-
mille honnête et brave des réalistes, se dresse Champfleury.

Des liens littéraires frôrs solides et très purs, bien qu'il soit,
comme le charbonnier, absolument maître chez lui, et battant
monnaie à son coin, l'attachent aux Teniers, Lenain, Balzac, Dic-
kens, E. et J. de Goncourt, Courbet, Freytag, Bonvin, Gogol,
Tbackeray, Tourghnief, Vallès, F. Fabre, ces vieux ou jeunes
peintres exquis de «magots» et « de pauvres gens. »

Ces magots et ces pauvres gens que Louis-le Grand, le goulîafra
couronna, le Salomott sans sagesse, l'éternel ami de la casse et du
séné, détestait si fort!

Ai-je besoin de rappeler ici le nom de ces études puissantes,
faites sur le vif, remplies de curieuses trouvailles, habilement
présentées, sorties nan'em.ent, contées sans prétention ou dissé-
quées ingénieusement, qui ont fait la légitime réputation de
Champfleury :

Chien Gml'ou qui valut à son auteur inconnu l'amitié de Victor
Hugo, les Confessions de Sylvius et les Aventures de Mile Mariette
où. le charme et les excentricités de la Vie de Bohème ds ftlurger
se trouvent; (notez que je ne dis pas se retrouvent.)

Et ces admirables mictoscomes, les Bourgeois de Molinchard, la
Succession Le Camus, pour la vie de province, ta Mascarade pari-
sienne pour la vie des inûnimenta petits de Paris, et les Amau-
reux de Sainte-Pêrine, pour la via ankyloiée, grotesque, fé-
condent insensés étés de la S'aintrMartlixt, des vieux et des vieilles,
ne les connaîtsez-vous pats?

Et les Contes d'Automne^ et les traductions des raves inouïs
d'Hoffman, et les pantomimes, (pierrot valet de la Mort, Pierrot
marquis), et jjf. Bç&fl'Jjyvgj^ °fr chaque chapitre est pn éclat de
rire, et les Souffrances du professeur Delteil, ce livre navrant et fou,
comme un entant qui pleurer^U et se lamenterait sous un mas-
que grotesque, fit le Violon de Faïence, ce poëme homérique
comme la Batrachomyom,ochie, du collectionneur enragé, et les Sou-
venirs des Funambules,, et les Excentriques, cet album, si souvent
feuilleté, de nos jours, par les. confrères intelligents,, et le Réa-
lisme, et l'ineffable M. Tringle, si agréablement' illustre par
L Petit.
, ■ Certtf?, le bagage de MM. tel ou, tel, — soyons doux e\ d'scret,
ces nobles dédaigneux, aux pieds desquels s'agenouille la foule,
ne vaut pas le fruit des vingt-cinq ans de travail assidu,, acharné,
de ce courageux et modeste Cbampfleury.

Qu'est-ce que ft(. Lebrun, ou M. ue Broglie, je vous prie, à cô:é
de ChampOeury.

— Oh ! loin de mqj — à cent lieues et demie de moi!— }a pen-
sée de vouloir faire entrer l'histoire de la t'aricature, antique, mo-
derne et des temps intermédiaire^ à 1'Académie française, ce vieux et
exécrable préjugé qui nous vaut, de la part de mat 1res illustres,
tant de bassesses littéraires et de palinodies stupidesl

— Mille fois non !

Que Chempfbury reste chez lui, pour notre, joie, \

La vie est si douce et si facile, dans son cher intér\eu,r, 3U mi-
lieu des faïences ravissantes qu'il a rassemblées, & cô.té des livres
qu'il aime et des dessins pleins de génie de tUumie^ le plus
grand des caricaturistes modernes, — et près de afin yip}p,nceile.

Heureusement, l'auteur de VHistoire de ta Faïence. rèyolvM<>nnaiT&.
est jeune (il est né à Laon en 182J), et, sou cœur n'e.st y^s encore
dévoré, que je sache, du désir d'aller s'onierrer tout vivant souj
la coupole de l'Institut, ce bonnet de ooton dont 1$ mâche dorée,
flamboie au soleil.

Non.

La loupe à la main, ( et ce n'est point une. vaine figure ;
ChampQeury est myope comme Paul Foucher) le grand mattre
des naturalistes, (le réalisme n'est qu'un mot) continue d'exami-

ner, un fou rire aux lèvres, |pg bizarreries, tes singularités, les
étranges mouvements de l'&mg rétrécie des bourgeois pervers. Il
pique, comme des insectes curieux sur un bouchon, les gens qu'il
découvre ou trpuve sur sa route, et, rainutieusfcrnept, avec un art
qui n'appartient qu'à lui, Jce décrit et les classe.

D'amusants récits — saps but et surtout qui ne prouvent rien,
où, l'on ne délayé pas dea théories ass.pmmanles — vont naître,
espSrons-le, qui dilateront nos poitrines, désopileront nos rates
engorgées et feront renaître bruyamment sur nos lèvres ce grand,
sain et bon rire q'-ie procurait jadis la voix du géant Rabelais.

C'tst notre souhait le pîus vif, — « Pour ce que rire est \e yrp-
predg l'homme h

Ernest p'HstBYîPpT-

p.crnUw$ nouvelles. — Cbam.BflBury, marié depuis peu, dé-
ef)ré.,' = c'était simple justice, — vend daps quelques. jour3 qne.
grande partie de sqn. cahinet ds faïapees.

En qu,|r$, il n'a pins ses chats, sas, chats adorés, qui parlaient,
monsieur, à ravir Jes cœurs les plps jnsensible*j |

Mais, — l'hiver prochain, — Cbampfleury aura terminé pt
présenté une comédie en quatre actes.

Qu'on se le murmure.

E. d'H.

EN JOUE!.... FEU...ILLESL.

■m*^ Depuis que la loi sur la presse est en mal d'enfant, un re-
mue-ménage effrayant s'opère dans, toutes les couches de la so-
ciété. ~- ^

La perspective q"a flp.qyqir- fonder une feuille publique sans plus
d'autorisation préalable qu'il n'en fallait nsjïuère pour se faire
faire une paire de bottines, enflamme bien d-a imaginations.

* Chacun, fait son petit journal en Espagne, dresse des plans,
assemble une rédaction, commande son papier, arrête son pro-
gramme.

Viepne la promulgation de la loi, tout est prêt.

Et l'on verra s'il est possible de nier — en littérature — \%
principe delà génération spontanée.

En jouai,.. fou...Mes !,,, ,

A la br»erle «les Mlm'tyrs

HBOTor fenouillot. — Alors, les enfants... c'est convenu, nqus
fondons Y Incendiaire.

Tous, — Oui, oui !...

alfrkd tison. — ftfq}, je prgpqse DomiîiB sous-titre : Journal po-
litique, quotidien et volcanique.

Les chœurs. —: Bravo!...

hhctor fenouillot. — Il s'agit maibtenant de préparer notre
premier numéro. A-t-on apporté des articles?

• (Tous tirent de leurs poches d'inquiétants rouleaux de copie.)

alfrkd tis.)n. — Vsici une grande machine à sensation. J'avais
d'abord trouvé un titra épatant, mais qui aurait peut-être com-
promis l'avenir de l'Incendiaire, ^e me suis donc rabattu sur ce-
lui ci : Aux armes, citoyens]... Mqn article a pour but de pousser
les Chinois à se constituer en République.

vqix diverses. — Brayq ]... superbe !... nous tirons ce numéro
à. cenf mille.

osc^r baudruche. — Moi, j'ai (sp portefeuille, depuis 17 ans,
un rcimîty-feuiilei'qn. réaliste en §8 volumes. Ce sera palpitant
d/actuali;é... pour les gens qui ne se sont pas réveillés depuis
1851. Titre : Le Faux-Cçl du Pa,xriç\de. En ne prenant q'iotidien-
pernent peur mon feuilleton que les quatre b^s'de pages du
jqprnal, la publication de ce roman pe durera guère plus de dix-
huit mois.
' tous. — Adopté!...

HECTOR fenouillot, — Voyons... maintenant, il faut nommer
un rédacteur en ch&f à Y Incendiaire. '
. le chœur, avec enthousiasme; — Fenouillot!... Fenpuillot!...

hecïor fenouillot. — Mes amis... je suis ému et j'accepte de
grand co3ur.., Ocoupqns-nP/US. tout de suite de réunir les mises de
fqnds.

Silence complet.

hector fenouillot. — Je vois qu'aucun de vqus pe veut humi-
lier ses collègues par l'offrande de son or; cet assaut de, délicatesse
me touche,

■ osoar baudruche. — Je parlerai dope le premier : J'ai a vous
proposer un excellent moyen de constituer notre, capital sans frois-
ser aucune susceptibilité.

Mouvement d'attention.

ospAR baudruchit, continuant. — 11 est hjiip, évident. Messieurs,
que nou3 n'avons éprouvé l'impérieux feegpip fie nommer up ré-
dacteur en Gb,P? y®® Pour 9^v^ïr immêdiaterpent à qui nous ppu-
viqps demander des avances.

ArdbéHons unanimes.

QSC.R bavdruche. — Or, qu'Hector Fftngpillot, notre bien-aimé
rédacieur en cher', nous remette $ P^aeWn quarante fçancs à
compte sur notre copie, et nous en versons de suite vingt pour la
fondation de YInçendiaire.

La décision est ajournée.

gDiifi le pév*»t:vl<3 <le 1m KSoui*«<:

■ pAaqssAC. — Dites donc, Roqlgogo... une excellente affaire à
Vflua (i qp.qser.

rpulgogo. — Voyons ça...

c.abossao, — Nous faisons une rafle complète à 13.95 des ac-
tions <àe U carrière de paiq d'épices du Guado.l'iuivir qui sont ea
baisse ; et demain, en vertu de la liberté de la presse, nous fondons
un journal dans lequel nous publions que jamais l'extraction n'a
0^é plos florissante.

R.OrULGQGO, — J.3 Saisis.

Gabossac. —Nous'assurons que l'on vient de mettre à découvert, ;
^ans les carrières du. Gaadalquivir, un nouveau filon duquel on
VfiUre le p*ip d'épices tout garni d'amandes d'abricots,

Roulgooo. — Paifati.-

caboçsao. — Nos actiqps montent d'un trait à 59, 40, et nous
coalisons.

boul'gogo. — C'est convenu.

Dan» le Boudoir d'une Cocott©

BiquENAUDiKE. - Dis donc, chéri, tu sais que 1e déb|], A
quinz. jours au théâtre des Gruenes-Parisiennes, tu- devr0 T8
me faire un peu de réclame. 3 bi^

de saint-crevet. - Mon adorée, je n'ai point ' attend,, .
prière; j'en ai parlé ce matin à deux gazetiers de mes a«i
m'ont promis quelques lignes charmantes. qui

BAGUENAuniNE, faisant la moue.- Quelaues lignes charmant
Ce n'est pas av^c ç, qu'pu ||ggf um artiste. "'

de saint-cr&vet. — Cependant mignonne...

P*gu£naïjdine. — Ah !" la'j^ez-moi donc tranquille! m ■
tenant que la presse va ^FB libre, si vous m'aimiez'un
y*m fonderiez biep à mon, in|pntion un tout petit journal *%

PB saikt-crbvby. _ Exc^Hepte idée, rua houri , Ja i«', ,

B>a»« un bureau du mînl*tèr«.

ça^oohin, bas à Lambine^ #\ affectant d'être plo^é dans son
Vfff*. — Ainsi, c'pst c.^yepu, nous allons lancer i'Escaroeî m«
tique ? v 9'!É•

lawbiiset, basiCatiûchin, — Parfaitement 1 va\ „„ .
tout près représentant notre sons-chsf en train de cirer les h »
"nés de sa femme.

CABocmr». — Moi, j'ai préparé pour le premier numéro m, „j
à. 'rjmes liehes dans laquelle je ohante la luxuriante véeétati.»
du nez de monsieur Boulandard, notre chet. '

i,AMBiMiT. — Et les fonds pour faire les premiers fraij de
organe si respectueusement dédié à nos supérieurs?,. M

cabochin. — Cautl... et les gratifications qu'ils vont nous faire
avoir à ia fin du mois!...

LïMI BlBNïBNu,

BOUTADES PARISIENNES

^'Egypte a eu ses plaies,

L'Espagne a eu l'inquisitioa,

L'Afrique a eu les sauterelles,
• La P-U-6'e a la neige,

L,s Mexique a la fièvre jaune,

L'Abyaa'i'nie a Théndoros,

L'Jtajie a asss musiciens ^ambulants,

L'Allemagne a la choucroute,

L'Angleterre a ses fenians,

La France a pis que tout cela, la France a les concerta !

Jt) R8 sais paB ce que nous avons fait à la Providence, mais il
faut creïra que nous sommes terriblement coupables et chargés
d'iniquités, peur que Dieu, non content de.noua imposer, à ljap-
prqçiîp du-printemps, quarante jours de jfrûae, de retraite, de pé-
nitence et de haricets secs, nous inflige encore lo pire de tous les
maux, le plqg cruel de tous les châtiments : les concerts!
*

Il est de fait 1ue c'est toujours vers cette époque, où la mo-
rue sal^e triomphe sur toute la ligne, que le fléau des coneérts
sévi^ avec le plus de force ôontre Paris.

ggromp s'il n'était déjà pas assez pénible de mettre les beaf-
Bteaçjïs ep quarantaine!

Si j'avais, comme Esau, un droit d'aînesse en réserve, et
sj, ga$s qn rnemeut de géae, je me voyais fercé de le parler i
l'hôtel Bullian, je pe voudrais jamais consentir à l'échanger cen-
tre un plat de lentilles, ma passion pour ce légume, excepté
quand il fleurit sur l'épaule d'une j0lie femme, n'étant pas assez
déminante peur me faire coipmettre une semblable-balançoire;
j'avoue ipême que je trouverais horriblement désagréable de n'a-
voir pas d'autre nourriture peeda^t quarante jours. Mais ai,à œ
snppiiçe, il ma fallait ajouter cslui d'assister chaque soir à. un
p^perj. nouveau, je dépare pos,jiivement que je" n'y résisterais
pas une semaine.

Et pourtant, ce supplicp gffg]î¥} beaucoup de parisiens le su-
bissent volontairement. ■

*

Chaque matin de carême, la cho^e. es^ | remarquer, les murs
de Parjs se'couvrent d'affiches d« toqtes eoujgurs, ornées des
noms polonais ou hongrois les plus baroques, ]ea plus barbares
et les plus insensés de tous lps montas et anneaçant, pourie
soir, un déluge de croches, de doubles croches, de triplée croches,
de dièzes et'de bémols à mettre en fuite tout un régiment de
zouaves pontificaux,

Et l'on trouve des honnêtes gens, bons époux, bqns pères, boni
gardjjj» natjqnaux, qui n'ont jamais assassiné Jl] d^yalïsé per-
sqnnjï, qui endurent, sans se plaindre, cette intolérable et que-
tidiennp torture.

* *

fie, qu'if y a de particulièrement agaçant dans ces soknrM
ynusicales, ce n'est pas tant le concert par lui-même que les exhi-
bitions de.phénomènes auxquels il sert de prétexte,

Il ne se. passe pas de jour, en eff-t, qu'un monsieur à longa
cheveux, qui s est exercé pendant quinze aps ^ scier en large sur
sqn violon l'air du Roi Dogobert, ne fasse eqller sur toutes le*
colonnes % seulagpment du boulevard une afijehe comme celle-w'

ïmnjense succès! Çreat 4ftrflPli9!|!

GRAND CONCERT INSTRUMENTAL

le famcui n'olonislo hongrois

BOHSKGCZWITZ

Concerto^ <ie JtJfentlelsisolisi

sur une seule m<h de mo inslrnment !
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