L'ECLIPSE
PRIME Dlb' L'ÉCLIPSÉ
Touts personne qui enverra «ilx*e<Ste».!!ï3M» -s
maedat ou timbres-poste au difacteûr an journal, s,
cité Bergère, à Paris, — le montant d'un abonne-
ment â'waa jsiï à i'Ecïipse, jouira des primes
ci-dessous énoncées, aux conditions suivantes :
1" PRIME
Quarante-cinq charges d'And. Crili:
L'Abonnement pour Paris avec cette prime. 7ir; i>
Pour les Départements.......8 50
* 2» PRIME
Un charmant portefeuille or et isoulem1, fabriqué sptisia-
lemcnc pour l'Eclipsé par la maison Susse, place de la
Bourse, et contenant dix ravissantes aqiiaïëliës pàf É. de
Beaumoot.
L'Abonnement pour Paris, avec cette prime 8 iï. »
Pour les Départements T »
Ie Avoir boîe de bien Indiquer calîe ces deus prima» ^on
choisit ;
2° L'uoimnement, avec lers deux prime s, coûte, ponr Paris,
V fr., 50 c, et pour les départements, & fr,
VECLIPSE publiera prochainement la BLettre de la
euïsismière ©oïseotte au periïde ISoqniiïEloii9
un chef-d'œuvre de naïveté et de haut-comique.
M. POUYER-QUERTIER
11 n'est pas en France un journal qui, dans ces derniers teinpsj
n'ait imprimé ce membre de pjirase : « M. Pouyer-Quertier, l'un-
de nos grands industriels. » Rien n'est plus vague que cette dé-
signation.' Je connais, pour ma part, bon nombre de grands in-
dustriels qui sont de très petits hommes. Enfants de la balle,
comme on dit, fils d'ouvriers, anciens contre-maîtres devenus
patrons, ils ont été un jour surpris par la fortune et se sont trou-
vés presque millionnaires sans savoir au juste ni pourquoi^ ni
comment. Profitant d'une situation qu'ils n'avaient point faite) ils
ont sui^ii le mouvement, et, contraints d'élever la production au
niveau de la demande, ils ont, quoique en tremblant, transformé
en vastes établissements leurs usines, d'abord microscopiques ;
ils avaient réussi; le public, toujours naïf, les baptisa: nos
grands industriels. Légèrement* étourdis dans le premier mo-
ment, ils se sont bientôt habitués à leur transformation, l'ont
attribuée à leur propre génie et se sont mis à faire, autour d'eux,
beaucoup de poussière. Ignorants du luxe intérieur et de là
grande vie, ces parvenus se sont payé le luse de la rué \ ils ont eu
des chevaux, avec lesquels ils ont brûlé le pavé, des fouets-qu'ils
ont fait claquer comme des postillons, et le peuple disait : voilà
monsieur Million qui passe. Ce n'est pas tout : lit he s'est point
arrêtée la gloire de nos grands industriels; avec un succès digne
de tous les éloges, ils ont propagé la cocotte cLns les centres dé-
partementaux et se sont livrés à. l'élevage des petits crevés. Mal-
heureusement l'heure de la déveine est venue, aussi imprévue
que l'avait été celle de la fortune ; alors, le plus grand nombre a
perdu la tête, et, plutôt que de résister bravement à la tourmente,
s'est laissé emporter en fermant les yeux ; les plus forts se sont
soutenus ; mais, hélas ! il a fallu restreindre l'écurie, renvoyer les
grooms et diminuer les appointements de Mlle Chichinette. Aus-
si, quelles lamentations ! — J'ai perdu cette année deux cent
mille francs. — Comment cela? — Oui, j'en avais gagné quatre
cents l'an dernier et cette année je n'en gagne que deux ceîits,
— Le pauvre homme 1
Tel n'est pas le cas de M. Pouyer-Quertier, — il est temps de
le dire. Nous nous trouvons ici en face d'un véritable grand in-
dustriel comme on en compte en France... quelques-uns, édifica-
teur intelligent de sa fortune, homme d'action, regardant le péril
en face, et de qui la nature a été parfaitement caractérisée par
Gill lorsqu'il nous l'a montré sous l'aspect d'un lutteur.
Thomas-Auguste Pouyer-Quertier, le porte drapeau des protec-
tionnistes, est né à Etoutteville en Gaux (Seine-Inférieure) en
1821, Il fit, au collège de Rouen, des études classiques qui, de
son propre aveu, ne furent pas très brillantes, mais il se distin-
gua dans les classes mathématiques -, il laissait entrevoir déjà
l'homme1 qui, plus tard, sBtis des mdnceffttx de chiffres, écraserait
séË adversaires coflsternés. Naturellement pb?té Vers les études
industrielles, le jeune PoUyer-Quëftier passa en Augleterre les
années 1841, 1842 et 1843* puis il séjourna dans les grandes usi-
nes d'Alsace et d'Allemagne. Après avoir tout Vu, tout comparé,
tout appris, il revint en France, et fonda dails la Valiéfe d'Andelle
les établissements de Perruel, de Flëiiry et de "VasceUiî, qui ont
fait la fortune de cette contrée. L'un des premiers, il employa les
selfacting en cdtoh ; le p'r'ëËmer il introduisit en France les pei-
gnûuses de Josué Hëihnarrij iïrvëtititin française, adoptée d'abord,
comme toujours1) par l'étranger, qui produisirent dans l'industrie
lainière une si importante nwfitttfti En 1859* M: Pouyer1 Qlieb
tîflr, alors que sa fortune était soiidémfcnt établie.; eut l'alidaiiê
dé la risquer d'un seul coupi Une immëase filature de Hd, cbnhue
sbu's le iiom de là. F&ùdréi sltUêë à îtouërt, se trouvait dans une
situation difficile ; depuis longtemps M. Pouyer-Quertier avait
compris que l'industrie dil lia avait peu de chances de prospérité
dans la Ssinë-Iril'êriëUre ; eh pleine expédition dTtalie< à la veille
de la signature du traité de cdtfltiiérce, il accjttit là Foudre, la
transforma en filature' de-coton; ét} èti dépit de laUtfeS les diffi-
cultés p'iï a failli depuis sfcrmoatër", ii ëfi a fait l'une d8s |ltlâ
magnifiques usines de France. Ce dernier trait peint l'homme
tout entier. M. Pouyer-Quertier est un qs'eur, C'est aussi un phi-
lantrophe. En 1847, il fonda, à Rouen, une boulangerie économi-
que, qui, tant que dura la disette, alimenta quatre mille person-
nes. Les populations ouvrières ne l'ont pas oublie, et c'est à cà
fait honorable, en grande partie, qu'il doit d'être aujourd'hui au
Corps législatif.
Sa vie politique date de 1848. Rien ne manque à son bonheur;
il a savouré toutes les jouissances de l'orgUéil ; il est ou il a été
maire : il a été chef de bataillon de la garde nationale ; il est con-
seiller général) iï Gst député.
Gomme Momme, M. Pouyer-Quertier est l'un des types les plus*
réussis de la forte race normande.: haute taille, large encolure,
teint coloré, œil vif, lèvre fine et mobile; le sourire est affable,
légèrement railleur ; l'abord est celui d'un galant homme,
Gomme politique, il appartient au camp des dynastiques,, dits
indépendants : cela ne nous regarde pas. Il est protectionniste ; a-
t-il torf, à-t-il raison ?. Nous laissons à d'autres plus cautionnés
le1 soin d'élucider cette obscure question. — On lui disait un
jour : Comment ëe fait-il que vous soyez protectionniste, vous
qui avez Vécu dâaS l'intimité de Cobden, le libre-échangiste ? —
Il fit cette réponse qui hë me paraît paa dénuée de bon sens : Je
suis prbteotionfitétê parce que je Suis Français, et Cobden était
libre-échangiste parce qU*il était Anglais,
M. Pouyer-Quertier est plutôt un tribun qu'un Orateur : il arrive
plein de son sujet, avec des charr'ëté'ês de preuves, qu'il jette
pôle-môle à la tête de ses adversaires; son discours est incorrect,
sa phrase boiteuse, mais il marche, rien ne l'arrête, aucune in-
terruption ne le démonte, et, malgré toiites ses imperfections, il
est de ceux qui savent le mïeUx se faire écouter de .la Chambre,
parce qu'il parle toujours de ce qu'il sait, qu'il en parle avec vi-
gueur et qu'il est convaincu. M, Pouyer-Quertier est un colosse
dans la grande Ombre duquel s'agitent quelques mirmidons, où
se perd complètement le jeune des Rotours, ê0' du nom.
Et maintehâiltj Une anecdoie pour finir. L'anecdote est à la bio-
graphie ce qu'est lé dernier coup de croyon au portrait,
Mi Pouyer-Quertier, qui ne sacrifie ni la politique aux affairés, '
ni les affaires à la politique, est continuellement par voie et che-
min et il faut sa puissante constitution pour résister à ce métier
fié" jdif errant. Dernièrement il arrive à"la gare du" Ëetvré en re-
tard de quelques'minutes; on l'attendait à Rouen. —> L'horloge'
extérieure étant toujours de cinq minutes en âv'aficë s tir1 l'horloge
ihtériëtifj le train, se dit-il, doit encore être en gare, j'arriverai.
— Il se précipite, bouscule les employés qui lui demandent Son
billet, arrivé ail train ati moment du coup dé sifflet, ouvre un
compartiment se hisse sur le marchepied ; mais il sent une ré-
sistance : tm employé s'accrochadt â son habit voulait l'empê-
cher de monter, —il se retourne, saisit l'obstacle au collet, le
soulève, le dépose délicâtehleat sur la banquette du wagon et
ferme la portière. Le trâih était [parti. — L'employé,'d'abord fu-
rieux, finit par s'amadouer lorsqu'il sut à qui il avait affaire ; il
alla jusqu'à ManteS en fumant les cigares de son ravisseur"; et
depuis il a eu de i'ttf&tieèraent,
Gustave Graux,
Ne pourrait-on pas organiser -1 moiti6 .
spéciaux à l'usage des gens qui veulent se tuLÏ "
citant., la ffità U n..ûmii.n „.._ i. _ ,,. A^ en 88
pilant, la tête la première, sur le sol ?
Pourquoi forcer le monde à prendre des
sur les chemins de-fer, c'est facultatif?
m
r e( mur
qu-ay
33, ïl v a )
,*. Je remarque qu'aux courses de vélocipède
un prix de lenteur.
L'idée n'est pas neuve.
Louis VeuiHot a, depuis isiigtemps, imaEi!lé ., .
autre véhicule : le Char du progrès. i p,'lsP»«(,i
+
,*» Monsieur de la Moskowa a provociuê 11 i > '
grande hilarité dans le publie, à la suite d'un S _!""el '««
le chroniqueur en vogue appréciait a son Mi„,7 °sle«
dtllte du maréchal Ney. P mt d" v«« la t,,.
Les gensde bon sens ont tells fait justice d'une „„„■ u
prétention, am aU!sl tarin,,,
est
COPEAUX
,*s On paye dix francs par placé1 pour faire Une excursion dans
le ballon captif de l'Hippodrome)
Il y à là un abus.
ÎIBB8 croyons, nous, que 11 devise de cette hilarante c.
Massacrer teui ijttl DKBrrt la véwté aux morts .»
OTER L'ENVIE DE LA DIRE AUX VIVANTS. ' M. *'
+
Monsieur Raphaël Félix,'directeur du Théâtre fr,„, • i
James a Londfes, rédige aihsi ses affiches ; ""Sde5ii"-
Directeur : Rapharl Félix
irère de la célèbre el regrettée tragédienne
Raghel I...
Je ne sais si cette ingénieuse réclame produit un SKn,l .
d'attraction sur le peuple britannique'; mais je c4
affirmer que si j'avais un jour, je suppose, envie de » L*f
leçons de clarinette^ je ne croirais pas devoir honore!',,„"
rerneot de ma confiance un professeur quelconque pour f„
raison qu'il mettrait sur ses cartes :
Ptlmphile Castagnol,
neveti, par alliance, de la Malibran.
M. Raphaël Félix et ses arfiches me rappellent le Mn d'u.
otficier municipal des environs de Pari»;
C'était un grand garçon, pas méchant, désœuvré et tai»i
péfi coureur.
Quand il avait assassiné du regard urfe jeune beâiilé du ai il
lâchait le lendemain une èpttre incendiaire, de laquelle il otoi
rendre l'effet irrésistible, en la terminant invariablement p» i
mots :
» je suis -persuadé, mademoiselle, que, etc., etc.,
« Lindor Mouchardin,
w frère du maire, »
+
Une singulière nouvelle â circulé tes jours derniers:
On disait que tous les ouvriers occupés à la construit» i,
grand Opéra cessaient subitement leur travail faute de fond;;
ceux des exercices 1868-69 était épuisés.
Beaucoup de gens n'ont pas voulu croire à cet arrêt subit.
Cependant on nous a affirmé que plusieurs maçons en irait Js
friObtêr des pierres en haut de l'édifice s'étaient arrêtés net ij
l'échelle ad moment où l'on venait annoncer que les travaux ks-
saieht faute d'argent.
Ils sont, — dit-on i— dans cette position depuis une dizaine k
jodrë, en attendant l'ouverture d'un nouveau crédit.
Ou frémit en pensant que l'ordre de suspension aurait pe sur-
prendre ces bravés travailleurs se tenant, au moyen des genouï,
à une corde â nœdds et badigeonnant la façade du monument*
trente-sept pieds du sol.
Lkon Bïeimùt.
LE BAIN DE LA CHASTE SUZANNE
Le jour dont nous parlons est un samedi.
Il est trois heures de l'après-déjeuner.
Et l'excellent thermomètre de l'ingénieur ChevaliSr, opticien,
marqUë Opiniâtrement 30° centigrades à l'ombre I
Aujourd'hui, par cette chaleur, et. pendant que son mari, ^
Jdakim parisien, est à ses affaires, quel projet plus agréable
pouvait naîtra en l'esprit de la chaste Suzanne qui nous occupe,
sinon d'aller au baiti?
La chàsteSuàànne,— vingt-cinq ans, blonde, ap
LES AMOURS »U FUSILIER MIDOU (suite) psir OÉbÉOIV
; bandeau mé
; dessus les
Quand j'étais au sérail, je m'assis en tail-
leur sur un matelas à ressorts avec un
tas d'oi-eilleiy autoui de moi.
On m'apporta, pour fumer, une espèce de
cpyso-pompe.
que s'avancèrent les obélisques qui se mirent
ftveo un chic!..... Je ne vous dis que ça.
tombai alors dan* to #
(Lasutleauprodai»"*
m
ttl>(,,1,]1l,*W ',,i!
,il»'
delà»
îsoupi, °
a** Lsd»11
»'-'*: les-
flW»ls'7 b,siielotk
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rittinenilt»1»1
li êiia«»s *$
»».)1«Hf,1,S
B-|ei8rt«»«l«tatl
WllutfaP'».1»'"
iJairte d'un demi-jour agria
,,„t«p*WS'isefS
1nine de dentella rsnd très-sêc
toU» le • Bimpto apparail» ï s
C'est li moibejt où triom[
yjni dn Slrger l la pomme ; '
,'aiitlljilpisq»'»»1»™'
que lesVieiHarda cboiÈirent
tltei » I» belle Smme,
Jo ÔB sais si la joiië petite
cîiiq aûSi blonde» appéttasanit
ou lee juges d'Ieràél en tetra
geaitt la jamne comme une
frémissant dans l'eau qui la i
L'éâu fraîche, c'est exquis,
à la Bourse, el lorsqu'il fait s
ralier, uplicien-, 30 degrés al'o
Le murmure des abeilles d
■ silence lourd de l'après-midi,
procure l'eau, tout cela porte
livre i la large corne, la chas
sélts el blancs qui surnagaatj
Mais quais sont ces éclats dé
Bac odeur de cigarette Bette c
haut, puis on baisse la voix, pi
belle.
Ce soal des racoles, pensé av
saaie.Cjïelvoisitigeennujeu
Dao3 la csllule de gauche, ùi
q«iois lu Molis saugrenue;
«des reproches,'cntao„tie
»"» les côtoies te jetieot de
«urtmalas fappj, i>tJk|
-Oh! lés afriuses Kéii,
**«!diV,(
0»l8«i«»i bien faite!
?w"''»i«.hiU,U°
»>ttta
nieo 1,(1, j, j /-oestl1]
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tJI,1»«N, "«lliplié
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PRIME Dlb' L'ÉCLIPSÉ
Touts personne qui enverra «ilx*e<Ste».!!ï3M» -s
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ci-dessous énoncées, aux conditions suivantes :
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Quarante-cinq charges d'And. Crili:
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Bourse, et contenant dix ravissantes aqiiaïëliës pàf É. de
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L'Abonnement pour Paris, avec cette prime 8 iï. »
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2° L'uoimnement, avec lers deux prime s, coûte, ponr Paris,
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un chef-d'œuvre de naïveté et de haut-comique.
M. POUYER-QUERTIER
11 n'est pas en France un journal qui, dans ces derniers teinpsj
n'ait imprimé ce membre de pjirase : « M. Pouyer-Quertier, l'un-
de nos grands industriels. » Rien n'est plus vague que cette dé-
signation.' Je connais, pour ma part, bon nombre de grands in-
dustriels qui sont de très petits hommes. Enfants de la balle,
comme on dit, fils d'ouvriers, anciens contre-maîtres devenus
patrons, ils ont été un jour surpris par la fortune et se sont trou-
vés presque millionnaires sans savoir au juste ni pourquoi^ ni
comment. Profitant d'une situation qu'ils n'avaient point faite) ils
ont sui^ii le mouvement, et, contraints d'élever la production au
niveau de la demande, ils ont, quoique en tremblant, transformé
en vastes établissements leurs usines, d'abord microscopiques ;
ils avaient réussi; le public, toujours naïf, les baptisa: nos
grands industriels. Légèrement* étourdis dans le premier mo-
ment, ils se sont bientôt habitués à leur transformation, l'ont
attribuée à leur propre génie et se sont mis à faire, autour d'eux,
beaucoup de poussière. Ignorants du luxe intérieur et de là
grande vie, ces parvenus se sont payé le luse de la rué \ ils ont eu
des chevaux, avec lesquels ils ont brûlé le pavé, des fouets-qu'ils
ont fait claquer comme des postillons, et le peuple disait : voilà
monsieur Million qui passe. Ce n'est pas tout : lit he s'est point
arrêtée la gloire de nos grands industriels; avec un succès digne
de tous les éloges, ils ont propagé la cocotte cLns les centres dé-
partementaux et se sont livrés à. l'élevage des petits crevés. Mal-
heureusement l'heure de la déveine est venue, aussi imprévue
que l'avait été celle de la fortune ; alors, le plus grand nombre a
perdu la tête, et, plutôt que de résister bravement à la tourmente,
s'est laissé emporter en fermant les yeux ; les plus forts se sont
soutenus ; mais, hélas ! il a fallu restreindre l'écurie, renvoyer les
grooms et diminuer les appointements de Mlle Chichinette. Aus-
si, quelles lamentations ! — J'ai perdu cette année deux cent
mille francs. — Comment cela? — Oui, j'en avais gagné quatre
cents l'an dernier et cette année je n'en gagne que deux ceîits,
— Le pauvre homme 1
Tel n'est pas le cas de M. Pouyer-Quertier, — il est temps de
le dire. Nous nous trouvons ici en face d'un véritable grand in-
dustriel comme on en compte en France... quelques-uns, édifica-
teur intelligent de sa fortune, homme d'action, regardant le péril
en face, et de qui la nature a été parfaitement caractérisée par
Gill lorsqu'il nous l'a montré sous l'aspect d'un lutteur.
Thomas-Auguste Pouyer-Quertier, le porte drapeau des protec-
tionnistes, est né à Etoutteville en Gaux (Seine-Inférieure) en
1821, Il fit, au collège de Rouen, des études classiques qui, de
son propre aveu, ne furent pas très brillantes, mais il se distin-
gua dans les classes mathématiques -, il laissait entrevoir déjà
l'homme1 qui, plus tard, sBtis des mdnceffttx de chiffres, écraserait
séË adversaires coflsternés. Naturellement pb?té Vers les études
industrielles, le jeune PoUyer-Quëftier passa en Augleterre les
années 1841, 1842 et 1843* puis il séjourna dans les grandes usi-
nes d'Alsace et d'Allemagne. Après avoir tout Vu, tout comparé,
tout appris, il revint en France, et fonda dails la Valiéfe d'Andelle
les établissements de Perruel, de Flëiiry et de "VasceUiî, qui ont
fait la fortune de cette contrée. L'un des premiers, il employa les
selfacting en cdtoh ; le p'r'ëËmer il introduisit en France les pei-
gnûuses de Josué Hëihnarrij iïrvëtititin française, adoptée d'abord,
comme toujours1) par l'étranger, qui produisirent dans l'industrie
lainière une si importante nwfitttfti En 1859* M: Pouyer1 Qlieb
tîflr, alors que sa fortune était soiidémfcnt établie.; eut l'alidaiiê
dé la risquer d'un seul coupi Une immëase filature de Hd, cbnhue
sbu's le iiom de là. F&ùdréi sltUêë à îtouërt, se trouvait dans une
situation difficile ; depuis longtemps M. Pouyer-Quertier avait
compris que l'industrie dil lia avait peu de chances de prospérité
dans la Ssinë-Iril'êriëUre ; eh pleine expédition dTtalie< à la veille
de la signature du traité de cdtfltiiérce, il accjttit là Foudre, la
transforma en filature' de-coton; ét} èti dépit de laUtfeS les diffi-
cultés p'iï a failli depuis sfcrmoatër", ii ëfi a fait l'une d8s |ltlâ
magnifiques usines de France. Ce dernier trait peint l'homme
tout entier. M. Pouyer-Quertier est un qs'eur, C'est aussi un phi-
lantrophe. En 1847, il fonda, à Rouen, une boulangerie économi-
que, qui, tant que dura la disette, alimenta quatre mille person-
nes. Les populations ouvrières ne l'ont pas oublie, et c'est à cà
fait honorable, en grande partie, qu'il doit d'être aujourd'hui au
Corps législatif.
Sa vie politique date de 1848. Rien ne manque à son bonheur;
il a savouré toutes les jouissances de l'orgUéil ; il est ou il a été
maire : il a été chef de bataillon de la garde nationale ; il est con-
seiller général) iï Gst député.
Gomme Momme, M. Pouyer-Quertier est l'un des types les plus*
réussis de la forte race normande.: haute taille, large encolure,
teint coloré, œil vif, lèvre fine et mobile; le sourire est affable,
légèrement railleur ; l'abord est celui d'un galant homme,
Gomme politique, il appartient au camp des dynastiques,, dits
indépendants : cela ne nous regarde pas. Il est protectionniste ; a-
t-il torf, à-t-il raison ?. Nous laissons à d'autres plus cautionnés
le1 soin d'élucider cette obscure question. — On lui disait un
jour : Comment ëe fait-il que vous soyez protectionniste, vous
qui avez Vécu dâaS l'intimité de Cobden, le libre-échangiste ? —
Il fit cette réponse qui hë me paraît paa dénuée de bon sens : Je
suis prbteotionfitétê parce que je Suis Français, et Cobden était
libre-échangiste parce qU*il était Anglais,
M. Pouyer-Quertier est plutôt un tribun qu'un Orateur : il arrive
plein de son sujet, avec des charr'ëté'ês de preuves, qu'il jette
pôle-môle à la tête de ses adversaires; son discours est incorrect,
sa phrase boiteuse, mais il marche, rien ne l'arrête, aucune in-
terruption ne le démonte, et, malgré toiites ses imperfections, il
est de ceux qui savent le mïeUx se faire écouter de .la Chambre,
parce qu'il parle toujours de ce qu'il sait, qu'il en parle avec vi-
gueur et qu'il est convaincu. M, Pouyer-Quertier est un colosse
dans la grande Ombre duquel s'agitent quelques mirmidons, où
se perd complètement le jeune des Rotours, ê0' du nom.
Et maintehâiltj Une anecdoie pour finir. L'anecdote est à la bio-
graphie ce qu'est lé dernier coup de croyon au portrait,
Mi Pouyer-Quertier, qui ne sacrifie ni la politique aux affairés, '
ni les affaires à la politique, est continuellement par voie et che-
min et il faut sa puissante constitution pour résister à ce métier
fié" jdif errant. Dernièrement il arrive à"la gare du" Ëetvré en re-
tard de quelques'minutes; on l'attendait à Rouen. —> L'horloge'
extérieure étant toujours de cinq minutes en âv'aficë s tir1 l'horloge
ihtériëtifj le train, se dit-il, doit encore être en gare, j'arriverai.
— Il se précipite, bouscule les employés qui lui demandent Son
billet, arrivé ail train ati moment du coup dé sifflet, ouvre un
compartiment se hisse sur le marchepied ; mais il sent une ré-
sistance : tm employé s'accrochadt â son habit voulait l'empê-
cher de monter, —il se retourne, saisit l'obstacle au collet, le
soulève, le dépose délicâtehleat sur la banquette du wagon et
ferme la portière. Le trâih était [parti. — L'employé,'d'abord fu-
rieux, finit par s'amadouer lorsqu'il sut à qui il avait affaire ; il
alla jusqu'à ManteS en fumant les cigares de son ravisseur"; et
depuis il a eu de i'ttf&tieèraent,
Gustave Graux,
Ne pourrait-on pas organiser -1 moiti6 .
spéciaux à l'usage des gens qui veulent se tuLÏ "
citant., la ffità U n..ûmii.n „.._ i. _ ,,. A^ en 88
pilant, la tête la première, sur le sol ?
Pourquoi forcer le monde à prendre des
sur les chemins de-fer, c'est facultatif?
m
r e( mur
qu-ay
33, ïl v a )
,*. Je remarque qu'aux courses de vélocipède
un prix de lenteur.
L'idée n'est pas neuve.
Louis VeuiHot a, depuis isiigtemps, imaEi!lé ., .
autre véhicule : le Char du progrès. i p,'lsP»«(,i
+
,*» Monsieur de la Moskowa a provociuê 11 i > '
grande hilarité dans le publie, à la suite d'un S _!""el '««
le chroniqueur en vogue appréciait a son Mi„,7 °sle«
dtllte du maréchal Ney. P mt d" v«« la t,,.
Les gensde bon sens ont tells fait justice d'une „„„■ u
prétention, am aU!sl tarin,,,
est
COPEAUX
,*s On paye dix francs par placé1 pour faire Une excursion dans
le ballon captif de l'Hippodrome)
Il y à là un abus.
ÎIBB8 croyons, nous, que 11 devise de cette hilarante c.
Massacrer teui ijttl DKBrrt la véwté aux morts .»
OTER L'ENVIE DE LA DIRE AUX VIVANTS. ' M. *'
+
Monsieur Raphaël Félix,'directeur du Théâtre fr,„, • i
James a Londfes, rédige aihsi ses affiches ; ""Sde5ii"-
Directeur : Rapharl Félix
irère de la célèbre el regrettée tragédienne
Raghel I...
Je ne sais si cette ingénieuse réclame produit un SKn,l .
d'attraction sur le peuple britannique'; mais je c4
affirmer que si j'avais un jour, je suppose, envie de » L*f
leçons de clarinette^ je ne croirais pas devoir honore!',,„"
rerneot de ma confiance un professeur quelconque pour f„
raison qu'il mettrait sur ses cartes :
Ptlmphile Castagnol,
neveti, par alliance, de la Malibran.
M. Raphaël Félix et ses arfiches me rappellent le Mn d'u.
otficier municipal des environs de Pari»;
C'était un grand garçon, pas méchant, désœuvré et tai»i
péfi coureur.
Quand il avait assassiné du regard urfe jeune beâiilé du ai il
lâchait le lendemain une èpttre incendiaire, de laquelle il otoi
rendre l'effet irrésistible, en la terminant invariablement p» i
mots :
» je suis -persuadé, mademoiselle, que, etc., etc.,
« Lindor Mouchardin,
w frère du maire, »
+
Une singulière nouvelle â circulé tes jours derniers:
On disait que tous les ouvriers occupés à la construit» i,
grand Opéra cessaient subitement leur travail faute de fond;;
ceux des exercices 1868-69 était épuisés.
Beaucoup de gens n'ont pas voulu croire à cet arrêt subit.
Cependant on nous a affirmé que plusieurs maçons en irait Js
friObtêr des pierres en haut de l'édifice s'étaient arrêtés net ij
l'échelle ad moment où l'on venait annoncer que les travaux ks-
saieht faute d'argent.
Ils sont, — dit-on i— dans cette position depuis une dizaine k
jodrë, en attendant l'ouverture d'un nouveau crédit.
Ou frémit en pensant que l'ordre de suspension aurait pe sur-
prendre ces bravés travailleurs se tenant, au moyen des genouï,
à une corde â nœdds et badigeonnant la façade du monument*
trente-sept pieds du sol.
Lkon Bïeimùt.
LE BAIN DE LA CHASTE SUZANNE
Le jour dont nous parlons est un samedi.
Il est trois heures de l'après-déjeuner.
Et l'excellent thermomètre de l'ingénieur ChevaliSr, opticien,
marqUë Opiniâtrement 30° centigrades à l'ombre I
Aujourd'hui, par cette chaleur, et. pendant que son mari, ^
Jdakim parisien, est à ses affaires, quel projet plus agréable
pouvait naîtra en l'esprit de la chaste Suzanne qui nous occupe,
sinon d'aller au baiti?
La chàsteSuàànne,— vingt-cinq ans, blonde, ap
LES AMOURS »U FUSILIER MIDOU (suite) psir OÉbÉOIV
; bandeau mé
; dessus les
Quand j'étais au sérail, je m'assis en tail-
leur sur un matelas à ressorts avec un
tas d'oi-eilleiy autoui de moi.
On m'apporta, pour fumer, une espèce de
cpyso-pompe.
que s'avancèrent les obélisques qui se mirent
ftveo un chic!..... Je ne vous dis que ça.
tombai alors dan* to #
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C'est li moibejt où triom[
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Jo ÔB sais si la joiië petite
cîiiq aûSi blonde» appéttasanit
ou lee juges d'Ieràél en tetra
geaitt la jamne comme une
frémissant dans l'eau qui la i
L'éâu fraîche, c'est exquis,
à la Bourse, el lorsqu'il fait s
ralier, uplicien-, 30 degrés al'o
Le murmure des abeilles d
■ silence lourd de l'après-midi,
procure l'eau, tout cela porte
livre i la large corne, la chas
sélts el blancs qui surnagaatj
Mais quais sont ces éclats dé
Bac odeur de cigarette Bette c
haut, puis on baisse la voix, pi
belle.
Ce soal des racoles, pensé av
saaie.Cjïelvoisitigeennujeu
Dao3 la csllule de gauche, ùi
q«iois lu Molis saugrenue;
«des reproches,'cntao„tie
»"» les côtoies te jetieot de
«urtmalas fappj, i>tJk|
-Oh! lés afriuses Kéii,
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0»l8«i«»i bien faite!
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Werk/Gegenstand/Objekt
Titel
Titel/Objekt
Les amours du fusilier Midou (suite) - par Gédéon
Weitere Titel/Paralleltitel
Serientitel
L' Eclipse: journal hebdomadaire politique, satirique et illustré
Sachbegriff/Objekttyp
Inschrift/Wasserzeichen
Aufbewahrung/Standort
Aufbewahrungsort/Standort (GND)
Inv. Nr./Signatur
Truebner 2
Objektbeschreibung
Objektbeschreibung
Bildunterschrift:
"Quand lé bandeau mé tomba dé dessus les yeux, jé poussai un cri... J'étais au sérail!!!"
"Quand j'étais au sérail, jé m'assis en tailleur sur un matelas à ressorts avec un tas d'oreillers autour de moi"
"On m'apporta, pour fumer, une espèce de cryso-pompe"
"C'est alors qué s'avancèrent les obélisques qui se mirent à danser avec un chic!... Je ne vous dis que ça"
"Jé tombai alors dans le ravissement"
Signatur: "G"
Sonstige Angaben: "(La suite au prochain numéro.)"
Maß-/Formatangaben
Auflage/Druckzustand
Werktitel/Werkverzeichnis
Herstellung/Entstehung
Künstler/Urheber/Hersteller (GND)
Entstehungsort (GND)
Auftrag
Publikation
Fund/Ausgrabung
Provenienz
Restaurierung
Sammlung Eingang
Ausstellung
Bearbeitung/Umgestaltung
Thema/Bildinhalt
Thema/Bildinhalt (GND)
Thema/Bildinhalt (normiert)
Second Empire